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30/05/2015

Je suis écrivain.

Il faudra attendre pour le bilan final des ateliers de Divonne, dont les deux dernières séances commencent dans deux heures : il n’y aura pas de billet immédiat, ce soir j’enfourche dès 16h30 le destrier qu’on m’a gentiment prêté pour rejoindre une fête qui aura commencé sans moi. Mais c’est le job, dit-on. En tout cas, l’impression, toujours étrange, d’être un de ceux qu’on sollicite pour ça, sans les atermoiements que d’autres peuvent y mettre : une fois par mois, je me serai promené dans les rues – propres – de Divonne-les-Bains, sachant ce que je venais y faire sans savoir vraiment ce que j’y faisais. Comme dans un film de cinéma qui se déroulerait devant moi, qui conterait ma propre vie sans que je puisse intervenir. L’inverse de Tom Baxter dans « la Rose pourpre du Caire ». Les mêmes impressions, financées par le même organisme, à qui j’aurai beaucoup dû, de fait, qu’il y a six ans, maintenant. En sortant de je ne sais quelle rencontre autour de « Tébessa », en en faisant le compte-rendu immédiat comme je l’ai fait pour tous les événements vécus autour du livre, j’écrivis, bravache, « je suis écrivain », en citant Weyergans. « Eh oui, Weyergans, je suis écrivain, moi aussi ! », exactement. Depuis, j’ai écrit trois autres livres, deux pièces de théâtre, j’ai été convié, choyé, bichonné, mais cette dernière promenade dans Divonne, hier, m’a conforté dans l’idée qu’on peut être écrivain parce qu’on a écrit des livres lus et diffusés, mais qu’à chaque fois, derrière, la marche est plus haute. Mes deux premières, la 3ème aussi, allez, ont été trop royales, je le sais désormais. J’ai eu de la chance, et un peu de talent, il faut croire : dans une discussion récente sur l’écueil du deuxième roman (si tant est que le premier fût réussi, hein !), je plaçai la désormais célèbre maxime de Dan Simmons, devise du Prix de Grignan (« Tout le monde peut écrire un premier roman, c’est le deuxième qui fait de vous un écrivain »), en me gardant bien de dire, puisque ça ne sert plus à rien, que ce prix-là, on me l’a donné, un jour et pour toujours. Que les membres de l’atelier, s’ils me lisent, le sachent : le reste n’est et ne sera que travail.

07:31 Publié dans Blog | Lien permanent

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