201.

Ça n’arrive jamais quand on s’y attend, ça serait trop simple. Et la linéarité n’est pas le propre de l’existence de Clara Ville, 42 ans, qui passe de l’espoir d’une vie simple et normale à la répétition des cartons qu’on refait dans l’autre sens. Sans savoir où les poser, chez sa mère, une fois de plus, ou dans un endroit qui les accueillera, Liam et elle, plus près d’un boulot qu’elle n’a pas non plus vraiment choisi...

202.

"Ô la velléité, servile amie du choix !

Te voilà l’oxymore de ta vie condamnée

Quitter tout en restant, raisonner dans l’émoi

Il n’est jamais d’issue pour qui ne sait trancher"

203.

Ces deux-là, dressés comme des,hérons, qui surveillent les entrées du bord de l'étang, j'ai envie de leur offrir un dernier souffle, sous l'eau.

204.

Dans l'étang, mélangés, ces étudiants qui ne savent pas qu'ils ne se reverront plus, et leurs enseignants, qui savent que c'est une promotion de plus, qui parle à la répétition de leur vie.

205.

Ils sont en face de moi, passent une épreuve de baccalauréat. Je les ai eus deux ans, ils sont contents de me revoir. Et moi je les aime bien.

206.

Il est donc désormais possible de proposer, dans une soirée karaoké, la version des "Jeux de lumières" du groupe culte de mon adolescence. Mais vous vous retrouverez rapidement seul, en toute probabilité.

207.

Vous pensiez peut-être que j'avais oublié ma note du jour, mais non :  si je suis en retard, c'est que le calendrier de mon nouvel ordinateur m'indique qu'on est, très exactement, le 17 khordâd de l'an 1400. Va comprendre.

208.

J’ai besoin de beauté, j’ai besoin qu’on me dise

Qu’il y a autre chose que la sombre méprise

Je veux qu’on m’aime encore pour tout ce que je suis

Et qu’on m’idéalise, cristallisé, épris

J’ai besoin de beauté, je veux qu’on me susurre

D’une voix qui se noue et dit dans un murmure:

Et comment va ta vie, oui, comment va ta vie?

Je veux rêver encore de ce lien permanent

Qui fait qu’on se projette, ensemble et infini

Vers un autre horizon, délesté des tourments.