25/05/2021
220.
Vlade fait 2,17m. Un 7’ feet tall, disent les américains. Il n’est jamais passé inaperçu dans les petites ruelles de Prijepolje, sa ville natale, ni dans les rues de Belgrade où il commence une carrière de basketteur qui le mènera au sommet. Dans les années 80, il fréquente toutes les sélections de jeunes de son pays, la Yougoslavie, et écrit avec ses camarades les pages les plus inoubliables de l’histoire de ce sport : jeu collectif, passes redoublées, adresse, tout y est. Pour ceux qui ont déjà pratiqué, il faut imaginer des moments où, jamais, le ballon ne touche le sol, un jeu qui rend fous d’impuissance les adversaires. Vlade se lie d’amitié, tout de suite, avec Drazen, qu’on appelle déjà le petit Mozart. Lui réinvente le jeu, tutoie les Dieux : on dit qu’il a marqué 120 points dans un seul match. Vlade, Drazen sont inséparables, montent un à un les escaliers de la gloire : leurs copains de sélection se mettent au diapason, le Yugoplastika Split domine l’Europe, le Partizan de Belgrade n’est pas loin, le Cibona de Drazen écœure, encore, ses adversaires. Drazen est mis au repos lors d’un match présumé facile contre l’Equipe de France, qui mène au repos à la surprise générale. Il rentre à la mi-temps, met trente points, les trente qu’il y aura d’écart, au final. En 1990, arrivent les championnats du monde, alors que les premiers bruits de l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie sourdent, que les nationalismes s’affûtent. La Yougoslavie écrase tous ses adversaires, jusqu’au titre final, c’est la liesse sur le terrain, envahi. Un spectateur brandit avec orgueil un drapeau croate. Vlade, qui voit d’un mauvais œil cette manifestation déplacée, s’en saisit, le jette à terre, puis retourne fêter avec ses amis le titre mondial au cri de « Yugoslavia, Yugoslavia ! ». Pour lui, l’incident est clos, oublié, sans doute, déjà. Mais au retour, dans un pays qui commence à ne plus exister, son geste a été récupéré : on dit de lui qu’il est un nationaliste serbe, qu’il a craché sur le drapeau, qu’il n’en est pas à sa première intimidation. Tout cela est faux, mais grandit : une rumeur peut dépasser en taille le plus puissant des Big Men… Drazen, qui n’a rien su de l’incident sur le moment, se laisse sans doute raconter plus qu’il n’en faut. Quand ils rejoignent tous les deux les Etats-Unis pour le championnat professionnel, Vlade sent bien qu’il se passe quelque chose, ne dit rien, fait comme si. Mais l’amitié a été bombardée : il n’y aura plus d’appels quotidiens, d’embrassades fraternelles. Divac est devenu, pour les Croates, l’homme à abattre. Ses anciens coéquipiers lui tournent le dos, la famille de Drazen s’écarte de lui : il est la Grande Serbie à lui seul et la haine est profonde.05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
24/05/2021
221.
À 53 ans ou presque, le seul succès que je me reconnaisse est que mes soirées s'apparentent aux hebdomadaires de Maritie & Gilbert Carpentier.
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23/05/2021
222.
Il me faudra me souvenir que j'ai un travail à terminer.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
22/05/2021
223.
Dans cette maison, la cuisine était remplie de conserves de grande contenance, des produits pour les collectivités. La boîte de haricots, vidée, servait de vase pour les fleurs posées sur l'autel improvisé, le dimanche, pour la messe qui disait le père Vey (oui, c'était la totale) : que les haricots fussent de la marque Jésus n'a choqué personne, à part moi.
19:02 Publié dans Blog | Lien permanent
21/05/2021
224.
Pendant les dix-sept premières années de ma vie, j'ai passé le week-end de la Pentecôte au Col St André, près de Modane, dans une colonie de vacances que mes parents et leurs amis louaient pour rien à la paroisse du quartier. Il y avait le dortoir des enfants et celui des adultes, et on se demandait qui des parents descendrait nous demander de faire moins de bruit et de les laisser dormir. Les spéculations menaient bon train, on n'avait peur que de deux d'entre eux, les autres feraient chou blanc, récolteraient des fous-rires à peine la porte refermée. Récemment, je me suis dit que j'étais devenu un de ces adultes qu'on craignait. Et ça m'arrange.
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20/05/2021
225.
Je me demande au nom de quoi on autorise encore les coiffeurs à dégrader leurs clientes.
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19/05/2021
226.
Elle se souvient de son obsession, dans la triste histoire hugolienne, pour l’épisode du retour d’Espagne, d’un père accablé - C'est ainsi que j'ai appris que la moitié de ma vie et de mon cœur était morte – déchiré entre la culpabilité et l’hébétude. Se ressassait-il, pour mieux se pardonner, la lettre qu’elle lui avait écrite, en août 39 : « Je t’ai remercié dans le fond de mon cœur, mon père chéri, car c’est toi qui nous as appris à apprécier et à jouir des belles choses. »
18:49 Publié dans Blog | Lien permanent
18/05/2021
227.
On me demande, sur d'autres réseaux, de choisir les dix joueurs qui ont déterminé mon amour pour la basket-ball: pour les trois premiers, je n'ai trouvé que des photographies en noir et blanc.
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