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07/07/2021

177.

ak.jpgQuand j'ai compris, au Salon du livre d'Orthez, en 2012, que c'est Axel Kahn qui remettrait les prix aux différents récipiendaires, je me suis dit qu'il serait de bon ton que je me serve de mes notes retenues des Etats généraux de la Bioéthique, auxquels j'avais assisté, quelques mois auparavant, accompagné de ma collègue de biologie. Et voilà que je me mets, dans mon discours, à adapter la thématique de l'échec à celle du champ électique de la question éthique. C'était un peu capilliculté , j'avoue, mais les cheveux longs d'Alain Larrouquis le méritaient, à l'époque, et puis celui-ci ne m'a-t-il pas dit, des années après, qu'il ne regrettait pas d'avoir raté ce tir décisif, que sa vie, autrement, n'aurait pas été celle qu'il avait décidé de mener? L'inconscient n'a-t-il, dès lors, pas choisi de rater? Pour le coup, je n'ai pas dû trop m'emberlificoter, puisqu'Axel Kahn m'a chaleureusement donné l'accolade, quand - fierté imbécile - il n'avait fait que serrer la main des précédents. Je lui ai offert un Tébessa, sa mère, de mémoire, étant née en Algérie, et j'ai osé l'inviter à intervenir au Lycée horticole de Dardilly: il m'en a fait la promesse, l'a tenue. Trois jeunes filles doivent encore se souvenir avoir eu 20 à leur oral de philosophie, passé devant lui, sur le thème de l'annonce et du don d'organes. Lui-même s'est étonné qu'on pût être aussi brillant dans ces sections-là. La conférence sur les âges de la vie, dans l'amphithéâtre bondé, le soir, tous les exemplaires vendus, le dîner à l'Ouest qui a suivi, ce sont des moments privilégiés, qui m'ont permis de le solliciter, encore, pour qu'il vienne aux Automn'Halles, au cours desquelles je l'ai interviewé, en ayant beaucoup (beaucoup) travaillé avant, ce qu'un homme de sa trempe apprécie au plus haut point. Bêtement, encore, je me souviens d'un commentaire laissé sur FB disant que tous les auteurs devraient être interrogés par Laurent Cachard. J'en ai fait un credo, auprès de l'équipe que je préside, désormais. De fil en aiguille, j'ai suivi son parcours, sa traversée de la France, son action auprès de la Ligue contre le Cancer et puis, ces derniers mois, sa maladie, la façon dont il a voulu - les mots sont d'Oscar Wilde - faire de sa mort un spectacle. Et le reflet de la vie - juste ou pas, on est toujours dans l'éthique - qu'on a vécue. Dans la mienne, les tonnes d'erreurs que j'ai commises ne m'empêcheront pas de me dire que j'essaie de suivre la ligne, et que j'ai rencontré quelques contemporains capitaux. Dont lui.

11:34 Publié dans Blog | Lien permanent

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