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21/11/2013

Avec la sagesse de l'âge.

vitas.jpgJ’ai un rapport compliqué avec ma boîte à lettres : il peut se passer des semaines sans que je l’ouvre, de peur qu’un vague courrier administratif me renvoie à mon inadaptation totale à ce monde-là. J’en étais là, depuis plusieurs jours, quand, n’écoutant que mon héroïsme, je me suis décidé à voir ce qu’elle contenait, tout à l'heure. Et j’ai trouvé - entre un million deux de prospectus, des contingences et un premier document officiel évoquant ma retraite future (!) - une grande enveloppe qui cachait un joli mot d’une écriture que je ne connaissais pas (encore) et deux feuilles A4 griffonnées. Avec des dessins, des ratures, des renvois, des passages entourés : des mots qui se recoupent, qui ne sont pas encore dans l’ordre qu’ils trouveront, deux ans plus tard si j’en crois la datation en haut à droite, sur un album. Ces deux feuilles, ce manuscrit d’une chanson dont l’auteur a l’élégance de m’écrire que c’est ce que j’en ai écrit qui donne la valeur au brouillon qu’il m’offre, c’est celui de « Que restera-t-il de tout ça ? », qui a lancé, il y a quelques temps, ces rencontres avec Vitas, avec Guillo, avec Fergessen. « Que restera-t-il ? », dont j’ai parlé dès que j’ai jeté une oreille, d’abord distraite puis convaincue, sur l’album de Guillo, que j’ai chantée avec Guillo, accompagné par Vitas et Dgé (dont je reconnaîtrais le lapsteel en plein embouteillage à Mexico), à Amou, alors que je quittais Orthez et son cortège d’émotions, il y a un an, à peine. Qui a manqué, visiblement, de s'intituler "Mon petit enfer", ou "Mes anges déçus", on n'en saura jamais rien, et c'est très bien. Nicolas Vitas, en plus d’être une plume de grand talent, est compositeur et interprète : il sait le paradoxe qu’il a posé dans ma vie, à ne pas aimer tout ce qu’il fait mais à le voir défoncer mon Panthéon personnel en y déposant deux chansons, déjà, voire trois, avec le « Pêcheur de centimes » dont j’ai réussi à faire – inversion des obsessions – qu’il pense à moi en la chantant. Ou qu’il me la dédie, comme j’envisage qu’il le fasse bientôt. Il n’empêche, des manuscrits de textes de chansons, indépendamment de celles que j’ai écrites, j’en ai deux, maintenant,  inestimables à mes yeux : « la ballade de Johnny & la Lune », que Fred Vanneyre a écrite, et, désormais, « Que restera-t-il de tout ça ? », la plus belle antiphrase qu’on m’ait jamais offerte. Touché.

17:00 Publié dans Blog | Lien permanent

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