20/04/2015
The Voice.
Quand on se met à chanter des chansons qu’on a apprises enfant, qu’on double ça de quelques coupes de champagne, il y a cette toute puissance prise sur le temps qui, en revanche, nous fait oublier, l’espace d’un instant, combien on chante faux. Mais quand on en arrive, via la mémoire, à reproduire les mêmes breaks qu’en live à Central Park, en 1981, quand en plus de ça, on sent la présence de l’autre comme dans un duo qui se serait multiplié, même les chèvres de l’Atlas tendent l’oreille, indulgentes, et font le lien : cette p…. de permanence.
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19/04/2015
L'étranger.
Au bout du compte, la question se pose : devenir, le temps d’une parenthèse, l’occidental aisé qui va se faire servir loin de chez lui dans des endroits paradisiaques, ou l’individu conscient qu’une telle mainmise de l’argent valide l’inégalité. Dans le même temps, la ressource principale du pays étant le tourisme, la culpabilité ne doit-elle pas s’arrêter là où seuls la politesse et le remerciement lui répondent ? Rester l’étranger n’est-il pas inéluctable quand on voyage ? Dans la même année, les nouveaux colons rencontrés là-bas ont offert à leur domestique un âne (prénommé Mercedes) pour rentrer chez lui, et un baptême de l’air, à près de quatre-vingts ans. Lui n’échangerait sa place pour rien au monde, et bon nombre des habitants de son village la lui prendraient bien, a contrario. C’est ainsi que se fonde le cercle vicieux de la soumission et de la dépendance : quand on n’a aucun intérêt à ce qu’elles s’arrêtent.
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12/04/2015
Retour à la nature.
Quatre jours, déjà, dans un endroit sans électricité, alors Internet... En d'autres temps, j'aurais parcouru le Maghreb en entier pour trouver une solution, mais je n'en suis plus là et heureusement. J'apporte des livres, un petit cahier noir que je remplirai d'impressions, de chansons, de jalons pour la suite. Je vous parlerai à mon retour de Gabrielle, qui prend vie grâce au travail des membres de l'atelier de Divonne, de mon changement de décor et tout ce qui en découlera dans mon rapport à l'écriture. Mais là, jusqu'à dimanche prochain, c'est férié. Au sens de la feria: on se réjouit.
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11/04/2015
XR.
Puisque d’ici quelques mois, je vivrai loin de chez moi, et puisque j’ai tardé à faire agrandir et encadrer une magnifique photo de Sète que j’ai prise l’année dernière, avec le ciel pour allié et le divin pour instant, eh bien j’inverserai les rôles, puisque Sandro a pris, d’un endroit déjà dédié au Sacré – la salle de danse sous les toits de l’Opéra – une photographie de ce quartier où je suis né, où j’ai passé mon enfance et nourri mon écriture. Je l’aurai sous les yeux, en grand format, signé et numéroté, tous les jours, chez moi. L’autre chez moi.
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10/04/2015
Philistins.
Cette étude de notaires, somptueuse, dans laquelle les compromis sont signés avec des Bic finissants, est-ce là la fin d'un monde de privilèges?
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09/04/2015
Un (autre) Gervaise.
17:59 Publié dans Blog | Lien permanent
08/04/2015
La Dolce Vita.
Je reprends la plume pour un projet qui m’excite, suffisamment avancé – dans l’écriture – pour que je vous en parle, suffisamment ambitieux dans sa réalisation pour que ça prenne du temps : mon ami compositeur Sandro Secci, à qui je dois, déjà, la sublime « Valse, Claudel » écrite à partir de la nouvelle du même nom, travaille à la réalisation de plusieurs chansons inspirées d’une autre des nouvelles issues de « la 3ème jouissance du Gros Robert » : « Ciao, Bella ! », l’histoire d’un coup de cœur, d’une cristallisation. Huit morceaux, dont un duo, un instrumental, plus l’enregistrement audio, avec ma voix, de la nouvelle susdite. Quand le projet aura grandi, je solliciterai des musiciens, des voix, il y en aura, comme toujours, qui me diront non, d’autres oui, des qui se méfieront et seront conquis, des qui n’y accorderont pas d’importance et regretteront par la suite de ne pas l’avoir fait. Je continue ma vie d’artiste, mais le piano, je le laisse à Sandro.
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07/04/2015
Sisyphe & le lapinzé.
Je vide ma bibliothèque pour la cinquième fois en dix ans, mais une chose persiste : je suis le seul homme de Lettres à avoir un tome des Essais de Camus dans la Pléiade dont la couverture est rongée par un lapin nain.
20:01 Publié dans Blog | Lien permanent