24/09/2015
Les neiges d'antan.
C’était difficile de croire qu’on pût se réjouir d’être d’un monde d’avant, et pourtant…
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23/09/2015
Historiette.
J’avais un premier axe dans cette soirée : Gaëlle - Charlotte - Adrian. De Easyexpat. Le fait que les cours – du moins ceux d’Adrian – venaient à peine de commencer ne m’avait pas échappé : il s’agissait d’un axe récent, une nouvelle garde. A moi qui représentais le passé, elle opposait des figures d’un présent absolu. Je ne fus pas surpris par la façon dont Adrian se sentit obligé de m’aborder. Ana était allée aider Charlotte et Julie à disposer les nappes sur la grande table du salon : il eût été inconvenant qu’il restât seul à cet instant. Son apprentie lui fit signe et il se présenta à moi, en anglais. Fut étonné par la spontanéité de ma réponse, signifiant d’un langage que nous aurions en commun. Se mit donc en devoir de me parler, vite et fort, me demandant si mon vol s’était bien passé, si j’avais pris un vol régulier, blah blah blah… Gaëlle nous ramena à la raison, rappela son maître à plus de pédagogie. Il s’y plia, mais c’était fait : en ce qui nous concernait, nous allions donner du sens, tout au long de la soirée, à la cordiale détestation franco-britannique.
Julie fut plus directe, encore. Libérée des tâches ménagères que lui confiait son hôte, elle vint me voir avec une autre coupe de champagne – celle d’avant m’ayant servi à trouver mes mots d’anglais sans donner une seule seconde l’impression d’une hésitation – fit clinquer son verre contre le mien et me dit, avec un immense sourire contredisant le perçant du regard :
- J’espère que tu n’es pas venu régler tes comptes.
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22/09/2015
Le Boss, la Belle et l'impétrant.
A St Etienne, où je suis attendu pour animer les rencontres des « Mots en scène », les 17&18 octobre, j’aurai quand même l’occasion de m’évader un instant, dès mon arrivée le vendredi en fin d’après-midi, pour participer à un événement réunissant, sur les trois jours, les auteurs édités par le Réalgar. L’information officielle suivra, mais je lirai, avant de rentrer, sagement, dans ma chambre d’hôtel pour consulter mes fiches une dernière fois, des extraits des deux livres d’Isabelle Flaten édités par le Boss de la Galerie. Et elle, en retour, lira des extraits de « Valse, Claudel », qui a ouvert le bal de cette belle collection, et un bout d’inédit qui, si tout se passe bien… Bref, ce sera bien, et ce sera un petit bout de ma vie d’auteur au milieu de mon travail d’interviewer. Qui n’est pas, du tout, pour me déplaire, loin de là.
NB: en photo, le texte inédit écrit pour les 30 ans de la Fête du Livre.
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21/09/2015
En reflection.
Il m'arrive régulièrement de me demander si j'ai été celui que je fus.
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20/09/2015
Rien d'important.
Elle était belle, brillante, dans sa robe bigarrée, elle était amenée à des responsabilités nationales, mais il y avait cette faille qui se réveillait à chaque fois qu’elle se retournait sur sa vie, le chaos qu’avaient provoqué la séparation, la tristesse des enfants, l’échec d’un de ses idéaux, avec l’idée – et l’ambition – d’une vie meilleure pour tous. Il ne lui manquait qu’un homme à ses côtés, qui l’accompagne, la comprenne, saisisse, sans qu’elle en dise rien, ses moments de découragement, ceux, si rares, au cours desquels elle ne voulait être qu’une femme comme tout le monde. Comme n’importe quelle femme, disons. Mais plus que le trouver lui, il lui fallait trouver le temps de le chercher, de comprendre, en un rien de temps, si celui, en face d’elle, la prendrait pour ce qu’elle était réellement, pas publiquement. S’il l’écouterait parler de ses origines, de ses attaches et de tout ce qui lui semblait avoir à prouver sans la juger. Après, il y aurait le feeling, l’élection intime, celle des affinités. Elle en perdrait sans doute en route, avec qui elle aurait pu, mais qui… Tout ce qui ne se relève pas chez n’importe qui, qu’elle n’était pas. Après, un an, deux, plus peut-être, elle sourirait de savoir qu’un de ceux qu’elle avait éconduits, sans rien dire, vivait une part de l’existence qu’elle s’était un temps imaginée pour eux deux. Un moment de cette impalpable petite nostalgie perecquienne. Rien d’important.
18:37 Publié dans Blog | Lien permanent
19/09/2015
Newsletter.
Ma retraite est active: samedi, à Divonne-les-Bains, Lettres-Frontière présentera, en coédition avec Jean-Pierre Huguet (souvenez-vous, "le baiser de la nourrice"), la plaquette finale, résultat des ateliers d'écriture menés, conjointement, par Nicolas Couchepin à Monthey et moi-même à Divonne. Une double histoire, croisée, entre Gabrielle, à la frontière (c'est le titre) et Antonio, au même endroit. Ensuite, entre deux salons, à Mornant et à St Etienne, je pourrai tranquillement annoncer une édition qui me tient à cœur mais qui n'est pas celle dont je parle depuis (trop) longtemps. Par contre, elle sera celle, comme on range son bureau plusieurs fois avant de se mettre au travail, qui me mènera là où je veux aller.
18:13 Publié dans Blog | Lien permanent
18/09/2015
Jakobson.
On n'est jamais l'unique responsable des signes qu'on émet, mais ça ne nous empêche pas d'apprécier d'en être l'émetteur singulier.
19:47 Publié dans Blog | Lien permanent
17/09/2015
L'Hippocampe atrabilaire.
Et contempler, de loin, les efforts déployés pour convaincre l’autre de son talent à soi, à grands coups d’autopromotion, de louanges et de récompenses subtilement partagées, à tour de rôle, cette façon de prétendre à une place sur la photo, ou à côté, au moins, jamais loin du lauréat : auteur, éditeur, diffuseur et promoteur de son travail, toutes les catégories en une, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. L’autofiction ne se suffit plus à elle-même, il faut encore qu’on la serve, à voix haute de préférence, et qu’on la fasse valider par d’autres que ceux qui valident habituellement, dont on a beau jeu de dénoncer la corruption tout en fondant son propre système - et son écurie - là-dessus. Jadis, on disait de ceux qui ne savaient rien faire qu’ils pouvaient toujours enseigner. Maintenant ils peuvent écrire, voire animer des ateliers d’écriture.
18:06 Publié dans Blog | Lien permanent