29/07/2015
Vie secrète.
Ainsi va la vie: nous sommes partagés entre l'idée de permanence et l'envie de tout refaire. Recommencer ou refaire. On sait bien, également, que les deux sont illusion. "Il ne faut pas croire ce que l'on voit car cela ressemble trop à ce que l'on espère", écrit Quignard, qui ressurgit, dans ma vie. A point nommé?
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28/07/2015
Clé de sole.
Dans le même temps, le marin amoureux jette son dévolu et son filet de pêche.
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26/07/2015
Poetry.
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25/07/2015
Mais quelle affaire, ces vivants!
J’ai ce beau souvenir d’avoir invité Axel Kahn au lycée horticole de Lyon-Dardilly après l’avoir rencontré au Salon du livre d’Orthez, où, invité d’honneur, il m’a remis le prix spécial du jury pour « le poignet d’Alain Larrouquis ». Je me souviens l’avoir surpris, à la Moutète, dans mon discours de remerciements : il ne savait pas que, quelques mois avant, j’avais assisté aux Etats généraux de la Bioéthique, qu’il présidait, à Paris VIII. Entendre un auteur inconnu parler du champ électique de la question éthique au sujet d’un tir qui devient décisif ou pas l’avait au moins fait sourire : j’en garde une belle photo d’une accolade, doublée d’une promesse tenue, six mois après. J’ai encore plus de plaisir, aujourd’hui, à lire sous sa plume qu’il a particulièrement aimé « l’Affaire des Vivants », de Christian Chavassieux, un auteur de mes amis qui a le succès que son travail et son engagement dans l’écriture méritent. Si vous n'avez pas encore lu ce chef d'oeuvre, sachez qu'un livre de ce type sort en France tous les vingt-cinq ou trente ans, à mon sens.
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24/07/2015
Mais les choses nous parlent, si nous savons entendre.
Je repeins mon vieux meuble, celui qui était dans la chambre de la maison de campagne, qui a vécu dans deux de mes précédents appartements et que j’ai emmené (je sais, on dit apporter, mais pas là) avec moi comme objet transitionnel, dans ma nouvelle vie. Il était vert bouteille, une couleur très tendance des 90’s, je le transforme en pseudo acier hors de prix qui finalement s’avère noir. Pas très mode, mais peu importe : sur le blanc des murs, sa présence me rassure, et son contenant est pratique. Ce petit secrétaire, qui l’a fabriqué, un jour ? Je me souviens l’avoir sauvé des flammes , mon père n’ayant pas le même rapport que moi aux choses. Même un grand Bescherelle en quatre volumes de 1893 a failli y passer, avec lui. Il est chez moi, lui aussi (le dictionnaire, pas mon père !), mais le restaurer me coûtera plus cher qu’un passage chez Leroy-Merlin.
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23/07/2015
Trabajo.
Le flamenco a toujours eu peur de la mort, tout en la chantant, ça n’est pas son premier paradoxe, ça ne sera pas le dernier. Le poids d’une culture, la crainte de tout ce qu’il y a au-dessus, sans doute. Rien ne s’approche plus d’elle que ce temps suspendu qui fait que, sur scène, tu ne sais pas si ce que tu joues relève du bonheur ou de la folie, mais la différence est que tu t’en relèves, à la fin. Parce que tout cela est un jeu, comme la vie. La Siguiriya, c’est toute la tragédie humaine, du désespoir jusqu’à la mort, c’est notre Antiquité à nous, notre classicisme, comme les Français : trois ou quatre vers heptasyllabiques par copla, le troisième toujours plus long. C’est le flamenco solemne, celui qui joue de la tristesse d’un peuple, pas le festero que j’aurais voulu que tu gardes de moi. Mais la mort est un tout, et au moins, j’aurai eu un décor. Né sur la plage de Rinconcillo, mort à Cancun, il y a une continuité, entre le vent, le silence et les colères de la mer.
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22/07/2015
Mon plombier (1).
Mon plombier est le troisième du nom que je fréquente, ici. Aucun d’entre eux ne l’était, d’ici, d’ailleurs, ce qui justifie, sans doute, qu’ils appellent les autochtones les « saignent du nez », du genre à secouer un peu fort avant de les laisser installer leurs règles. Il n’empêche, mon plombier est moins désirable que ma banquière, mais il se trouve que j’ai davantage besoin de lui, au jour J, que mon clone de Sade. Aujourd’hui, il est venu, et entre philosophes, enfin, nous avons acté la phase active, après une longue conceptualisation à base de détails techniques que je faisais semblant de comprendre. Une histoire de tuyau de 28, tu penses, et de broyeur mal adapté, j’en passe. Il est Lorrain d’origine, je parle de la ville de Nancy, que j’ai aimée et dans laquelle j’ai passé une année folle et déterminante. Tout pour le mettre à l’aise, que les travaux soient finalisés, que la phase de nettoyage ne me soit pas laissée non plus, comme pour plombier 2. Son fils. Qui ne mettra plus les pieds chez moi après s’être pris un geyser de merde en pleine figure. Je sais, les habitués de ce blog s’attendent à plus de poésie. Elle arrive : ce matin, quand, intrigué, il m’a demandé ce que je faisais dans la vie, j’ai répondu, sans hésitation, « écrivain ». Parce que c’est précisément ce que j’étais en train de faire quand lui démontait les tuyaux, et que j’ai eu la chance, à l’instant T (gradation inversée), d’être dans un travail qu’on attendait de moi, comme j’attends de lui que mes toilettes fonctionnent et ne m’incommodent plus. En face en face, il a dû juger que j’étais un écrivain suffisamment baraqué pour qu’on ne s’interroge pas sur mon vrai travail. Pour le coup, je lui ai offert un verre : demain, il revient avec un véritable SFA, pas un ersatz. De quoi lancer un nouveau feuilleton ?
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21/07/2015
Préface.
En avant-première, le texte de préface que Nicolas Couchepin et moi-même avons signé, qui précédera les récits conjoints des deux ateliers d'écriture avec lesquels nous aurons passé une année complète, et un peu plus puisque nous nous retrouverons, tous, à la sortie du livre, édité par Lettres-Frontière, en septembre.
Il y a plusieurs façons d’aborder un atelier d’écriture et, des deux côtés de la frontière, nous avons sollicité les deux groupes – celui de Divonne-les-Bains, celui de Monthey – sur ce qu’ils avaient envie d’écrire, et la façon dont ils voyaient les choses. Une première séance commune, des pistes, des idées, et puis ensuite le libre-arbitre de chacun, la liberté et la contrainte enfin alliées. Avec des auteurs qui font force de proposition quand il le faut, mais qui s’effacent le plus souvent, même si on ne saura jamais à quel point leur parcours propre a déterminé ou pas les récits qui sont sortis de ces groupes de travail. Leur satisfaction, en tout cas, c’est d’avoir été au bout du projet, d’avoir entraîné des êtres complètement différents dans une démarche collective, de leur avoir fait connaître les doutes, la circonspection, le découragement, tout ce qu’un écrivain vit, au bout du compte. Leur réussite, de voir se créer la synergie, le plaisir de se retrouver, du travail commun, des repas totémiques. Savoir que les membres des deux ateliers ont itéré d’autres séances, non programmées, pour finaliser un récit qu’ils ont désormais envie de défendre. Parce qu’on s’attache aux personnages, qu’on veut montrer que le tout fait sens, parce qu’un lecteur, peut-être, se reconnaîtra dans ce que le texte met en jeu. Au commencement était le thème, la frontière commune : après la recherche, l’intention, la structure, la caractérisation, c’est le livre, la naissance. Et son abandon, inhérent. On ne sait pas si cette aventure aura rapproché les nations, mais elle aura créé un espace commun, une identité partagée. C’est déjà beaucoup.
18:42 Publié dans Blog | Lien permanent