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22/10/2014

Retrouver l'oralité.

Après, c’est la vie, ça, Diegito, tu comprendras : elle procède par vagues, elle n’est jamais linéaire. Un jour tu joues avec les meilleurs, tu te sens invulnérable, et le lendemain, tu n’as et tu n’es plus rien. Juste confronté au choix entre la nostalgie de ce que tu as été et la projection dans ce que tu pourrais être de nouveau. Un choix que tu fais ou qui s’impose à toi, c’est selon. J’ai eu de la chance, je ne me suis rien laissé dicter, jamais. Mais j’ai payé pour ça aussi : j’en ai vu s’éloigner, d’autres me reprocher des choses dont ils ne m’ont jamais parlé, d’autres mourir, aussi, comme José. J’ai lutté un temps contre l’image qu’on renvoyait de moi, puis j’ai compris que ce n’était pas la peine : ceux qui veulent te voir différemment de ce que tu es trouveront toujours une raison de le faire. Tu n’as que ta conscience à opposer à ça, ton reflet dans la glace tous les matins. La façon dont tu t’es accommodé, tout au long de ta vie, des accidents successifs qu’elle t’a fait subir. Des ruptures, des deuils – les vrais et les autres – les lendemains silencieux des agitations et des promesses de la veille. Tu ne contrôleras jamais ce que tu provoques chez les autres, la part qu’ils t’envient et celle qu’ils te reprochent d’avoir explorée quand eux ne l’ont pas fait. Les représentations qu’ils se font de ton existence, à l’opposé de ce qu’elle est, les manques que ça soulève chez eux, toute cette petite somme de misères humaines, tu y seras confronté et il faudra y faire face.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent

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