17/10/2014
En écho.
Il y eut du monde, autant qu’on peut en espérer dans une librairie un jeudi à 19h, une première satisfaction pour les hôtes et pour l’auteur: on ne parlerait pas dans le vide. Il y eut un petit problème au démarrage, l’absence d’un synopsis qui aurait permis à tous de savoir, avant de le comprendre, quel était le sujet de ce livre dont la presse de ceux qui lisent parle. Rien de grave, juste le temps de sentir le rouge aux joues, et puis après, le grand boulevard: la position dans l’écriture, les choix de vie pour commencer, le genre littéraire auquel accoler ce livre-là, à la couverture étonnante, frappée d’un bandeau que l’auteur, gentiment, contestera: non, ce personnage-là, aussi puissant qu’il soit, ne peut restreindre l’histoire racontée à sa propre existence. Et s’il faut pour cela que l’auteur le fasse disparaître, lui qui n’était même pas prévu, à l’origine, eh bien soit, dût-il risquer le déséquilibre dans le roman, par contraste. Les personnages échappent à celui qui les crée, dit-il, fonctionnent par sédimentation: chacun d’entre eux est la somme et le rejet de tous les autres, dans une saga familiale, il fallait bien que la notion de l’héritage arrive. Il a parlé de « son » XIX°, aussi, de celui qu’il a vérifié et imaginé, s’interdisant de se l’approprier, par souci moral, et réaliste: comment pourrait-il savoir ce qu’avait en tête, à tel instant de 1850, un paysan de la région de Mérives, cette ville inventée dans laquelle tous ceux nés d’un même milieu se reconnaîtront. Liront leur propre histoire familiale dans les succès, les excès, la déchéance aussi d’une lignée, qui vit et meurt avec le siècle, avec l’entrée, avec dix-huit ans de retard, dans celui d’après. L’entrée était libre, la sortie aussi, avait-il prévenu: je n’ai vu sortir personne, hier, et au vu des exemplaires écoulés, il faut croire que l’envie a été suscitée. Tant mieux si j’y ai contribué, a minima. C’était bel et bien une affaire des vivants, hier, au Tramway.
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