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07/05/2012

Rediffusion (suite)

IMG_0791.jpgPuisqu'il m'est permis de ramener à la surface tout ce qui a fait et tout ce qu'on a dit (ça ira vite) de ce deuxième roman dont on parlera à Grignan samedi et dimanche, je ravive également cette interview donnée à Lyon 1ère par Romain, de "la Librairie du Tramway", à propos de "la partie de cache-cache", toujours. Je suis extrêmement heureux de savoir que ce roman-là a touché un jury de lecteurs, qui me poseront peut-être des questions qu'on m'a déjà posées, auxquelles je n'ai pas toujours su répondre. Je repense à cette femme-médecin, à Bois-Colombes, persuadée que j'étais asmathique et qui n'en démordait pas, jusqu'à me traiter de menteur. J'ai suffisamment dit qu'on lâchait les romans une fois écrits pour ne pas se réjouir, de temps en temps, que leurs personnages se rappellent à vous.


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06/05/2012

Rediffusion.

412023_349117048434841_100000096476389_1447352_1072390784_o.jpgLe passage radio, autour de "la partie de cache-cache", sur France Bleu Isère, dans l'émission de Michèle Carron. C'était l'année dernière. Beaucoup de "Oui, oui" à chaque fois qu'on me donne la parole, mais c'est le montage, hein! 


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05/05/2012

Oingt oingt.

J'ai mangé cet après-midi, à la boutique de la Picolette, des nounours à la guimauve d'antan, des soucoupes avec de la poudre dedans, des souris caramel chocolat, des boules de coco et un collier de bonbons à croquer et il ne s'est rien passé! Ou si, j'ai dû prendre du poids. Ce Marcel Proust n'aura été, je le subodorais, qu'un vieil affabulateur. Qui aura sans doute mal digéré son cookie.

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04/05/2012

La Sévigné & Moi (4)

Je ne savais pas non plus, en écrivant la première partie de ce « cache-cache » si particulier, que le personnage le plus dense serait, à mon sens, celui d’Emilie. Parce que si l’élan d’écriture m’a été donné par Jean, c’est bel et bien dans la transformation d’une émotion en évidence romanesque que se jouent, souvent, les ressors dramatiques. Itérer d’un accident (la noyade d’Emilie) un récit qui se fonde déjà sur une chute, c’est périlleux, sans jeux de mots. Ou plutôt avec. C’est de là, ou de très loin, je ne sais pas, que s’est construite, également, la damnation des personnages et par là-même celle de leur entourage. Sur la citation de Machado maintes fois donnée ici, également, sur les lâches. Je ne savais pas non plus que je devrais l'appliquer à d'autres participants de ma partie de cache-cache à moi.

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03/05/2012

Vlan!

Les maisons d’édition, aujourd’hui, se servent du courriel pour dire le plus vite possible aux impétrants qui sollicitent une publication de ne rien attendre d’elles. Je comprends, c’est écologique, davantage que cette tonne de papier noirci pour rien, et ces lettres de refus lasses et obligées. Mais qu’elles le fassent aussi rapidement, à peine – quelques heures - l’enveloppe reçue, me paraît d’une violence insigne, et difficile à vivre pour un auteur. Je sais que la déception est l’essence de l’écrivain, mais quand même.

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02/05/2012

La Sévigné & Moi (3)

Passé le temps de l’inspiration initiale, il m’a fallu un événement, qui fasse matière. Je n’avais aucunement l’intention, pour cette « partie de cache-cache », de reconstituer l’enfance de Jean à partir de ses souvenirs, mais de lui en inventer une, putative, à partir de mes impressions. Retrouver, en filigrane, l’enfant qu’il a été. La chute d’une falaise, dont je ne sais plus comment il lui est venu de m’en parler, m’a paru l’élément le plus juste : Jeannot, le personnage, et à travers lui les deux autres, plus, par extension, tous ceux qui les entourent, y compris les adultes, seront sur une corde raide. En déséquilbre permanent, entre la chute et la rédemption. En me racontant ça, il a donné le ton à la partie. Et confirmé son issue : il ne pourrait y avoir de chance pour tout le monde.

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01/05/2012

Camille, dernière!

Image 5.pngDéjà plusieurs années que je parle de ce projet. Mais les enveloppes sont prêtes, demain, elles partiront. En 2008, déjà, j'avais souhaité que Stefan Petrier fût de la partie, je l'ai déjà dit, aussi. Vous vous rendrez compte par vous-même, via cette bande-annonce, de ce qu'il a apporté au projet. Reste maintenant à ce que des éditeurs soient convaincus et surtout que la distribution soit à la hauteur des attentes. Je la laisse partir, Camille, puisqu'elle ne m'appartient plus, qu'elle ne m'a jamais appartenu. Je l'ai juste retenue un instant à mes côtés, comme tous les autres. C'est définitivement à Aurelia, maintenant, de jouer.


"Valse, Claudel" - Bande-annonce par cachardl

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30/04/2012

Des bulles de temps.

Image 3.pngOn dit depuis l’Antiquité (et accessoirement dans le fabuleux « Rois & Reine » de Desplechin) que les femmes passent de bulles en bulles – qui doivent être des bulles de temps – quand les hommes vivent sur une droite, pour mourir qui plus est. Dans « Grand huit », d’Isabelle Kaufmann, chacune de ces bulles de temps est sondée narrativement jusqu’à ce qu’elles se croisent. Dans l’action fondatrice – et force perturbatrice à la fois – Kitz arrête sa Bugatti le long d’une route : une femme est étendue sur la chaussée, morte ; dans son véhicule à elle, il y a un nouveau-né, qu’il prend. Dans le même temps, sa femme l’a quitté pour son plus proche collaborateur, ils l’ont trahi et lui prend une revanche, ce faisant, sur la vie. Il élève David, qu’il adore ; en retour, David l’aide, de son point de vue d’enfant précoce et ingénieux, à concevoir les jouets qu’il crée, du ramoneur à pipe au manège lumineux de vie. Le tableau est idyllique jusqu’à ce qu’on enlève David et que son ex-femme - menaçant de tout révéler - lui demande, plutôt qu’une rançon classique, de restituer le temps qu’elle a perdu. A chaque fois par tranche de huit ans, en hommage, certainement, aux arabesques qu’elle aimait dessiner et dont elle a fini par faire un modèle d’existence, adorant telle patineuse artistique, vénérant l’anamorphose parfaite proche, allongée, de l’infini. Le nœud gordien de « grand huit » ne s’arrête pas à sa dimension policière : les apparences sont trompeuses, les ravisseurs ne s(er)ont pas forcément qui on croit qu’ils sont. Il y a aussi deux scientifiques qui touchent au but puisqu’il ne leur manquait qu’une personne prête à tout –renoncer au cartésianisme – pour leur servir de cobaye. Au hasard des errances de Kitz, Isabelle Kaufmann nous fait croiser Einstein, par le biais de sa théorie récente de la relativité générale. Exeunt Euclide - sa géométrie aux trois axes droits et à la lumière rectiligne - et le bon sens - chose au monde la mieux partagée – Kitz consulte les savants-fous (Schweich et Reinhardt) en même temps qu’une voyante bulgare qui possède, dit-elle en lui jouant de la cornemuse, un divan sur lequel s’est assis Frédéric Chopin. D’apparence loufoque, dans le rythme des chapitres et dans les portraits de ses figures, « Grand huit », une fois la surprise passée, fonctionne comme roman parce qu’il plonge le lecteur dans l’interrogation centrale, la plus inextricable de toute métaphysique : comment faire, dans l’urgence, pour rattraper le temps perdu, le concéder, qui plus est, à quelqu’un qui nous en veut ? J’ai déjà écrit ici, récemment, sur la mythologie d’une linéarité du temps, cité Grégoire XIII à qui l’on doit le 15 octobre 1582 comme lendemain du 4, par exemple. Mais Kaufmann va plus loin encore puisqu’elle mêle l’angoisse du – faux – père à la quête absolue d’une éternité qu’il faudra trouver pour la céder. Les histoires s’emmêlent, on retrouve Odile, sans la linéarité d’existence exposée au départ, le lecteur passe d’une sphère de narration à l’autre en se demandant ce qui peut bien les relier : c’est donc un exercice réussi, même si je dois concéder une certaine impatience avant qu’il ne m’accroche. Tiens, une impatience, encore une marque de temps dont on aimerait qu’il  passe plus vite ! Ou qu’il rejoigne les assurances sur lesquelles, souvent, on se repose. Kaufmann interroge même le sujet de la femme pensante, Marie Curie et quelques rares autres exceptés ; les figures féminines sont elliptiques, dans « Grand huit » : Llena, Claudia, des personnages in absentia ou doublement factices. A chaque arabesque – mise en abyme – supplémentaire, on cherche une réalité qui  en cache une autre, systématiquement dissimulée. Et révélée à la fois : par les prédictions de la cartomancienne, par Odile, présentée dans la 2ème partie du roman comme on ne l’avait pas suffisamment perçue au début : mi-ange mi-démon, aux pouvoirs surnaturels et au regard bleu acier. Kaufmann se plaît à faire entrer son lecteur dans les circonvolutions, les volutes, les rouleaux des vagues que son héroïne a érigés en modèles d’existence. Elle remonte le cours des enfances de chacun, introduit tel ou tel repère temporel qui n’empêche pas le contemporain de sourire, tel le secret – que je tairai – de l’origine du nom Haribo, voire de celle de la Recherche. Du temps perdu, évidemment. Elle reconstruit les souvenirs, la mémoire, point par point, et les misérables petits tas de secrets passés à la moulinette freudienne, dont le premier, ici, est fondateur d’un édifice du mensonge. Intègre nos duplicités – gémellités - dans des rebondissements romanesques qui laisseront le lecteur pantois ou exsangue, mais pas indifférents. Avec l’infini en soi et en perspective. Quand Schweich s’interroge sur ce que Bergson dit du temps du physicien plutôt que de celui du philosophe, Kaufmann laisse le lecteur réfléchir mais a déjà choisi. Son dénouement sera magistral, à coups d’équations vitales à une seule inconnue revendiquée mais à beaucoup plus que cela en fait. Genre x = 5+8. Qu’elle se mette en huit et qu’elle coupe les cheveux par le même chiffre, son roman schizophrène n’y va pas par huit chemins pour emporter l’adhésion.

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