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27/04/2012

Rappel d'offres.

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18:28 Publié dans Blog | Lien permanent

26/04/2012

L'empreinte du chant.

guillo.jpgJ’ai déjà parlé ici du talent de Guillo, un de ces auteurs/compositeurs/interprètes dont les médias ne parlent pas mais dont le talent est presque naturel, si l’on passait sous silence les heures passées à ciseler les chansons qu’ils viennent défendre là où ils peuvent, là où on les invite à venir. Hier, après m’être imprégné pendant des mois de son album « Super 8 », c'était l'heure du rendez-vous, auquel Gérard Védèche m'avait convié. Ces chanteurs-là, hélas, il faut se préparer à les voir dans des conditions indignes de ce qu’ils font, justement, mais le débat n’est pas nouveau. Dans ce bar de St Etienne où il a joué, une petite poignée de personnes l’ont écouté remonter le temps d’une enfance  - dont il a gardé la nostalgie de la fraternité, des étés à la campagne, des jouets mécaniques et de ce qu’on allait faire de ses dix doigts - et d’une vie d’homme au parcours non linéaire mais tout entier tourné vers la sensibilité. Guillo sur scène est impressionnant, pas seulement quand il vous fixe de ses yeux d’un clair perçant. Par son charisme, son jeu de guitare tout en retenue, il occupe la scène sans afféterie, juste au service des mots qu’il envoie. Et qu’on reçoit en plein cœur, souvent : rien de plus juste n’a été écrit sur les adieux imbéciles sur un quai de gare et, en soi, c’est déjà un exploit d’éviter le cliché. Sur la maison laissée vide par un autre départ. Sur des chevaux qu’il a aimés. Sur un personnage de film générationnel qui permet justement de revenir vers le futur. Je lui confie l’anecdote, il en sourit : je n’avais pas vu ces films si en vogue dans les 80’s, c’est « Si j’étais Marty Mc Fly », sa chanson, qui a fait que je les ai enfin regardés, avec quelqu’un dont j’avais l’âge quand ils sont sortis. Il chante, Guillo, il donne, le nombre est dépassé, pas question de ne pas faire ce pour quoi il est fait. C’est ce qui me donne la matière de ce billet, d’ailleurs : parmi tous ceux qui prétendent, et ils sont nombreux, comment l’évidence n’apparaît-elle pas à tous ? En peu de temps dans ma vie, j’ai croisé des personnes qui incarnaient leur Art. Parfois, le compliment m’est retourné, même s’il est ambigu : il peut aussi signifier de rester dans son domaine. L’autre bonheur du jour, s’il fallait les lister, c’est aussi l’absence de surprise (ce n'est pas péjoratif) dans la rencontre, l’impression d’avoir trouvé la personne que j’étais venu chercher. Qui habite, pour ne rien gâter, à une poignée de kilomètres d’Orthez, où je verrais d’un bon œil qu’on se retrouve pour une scène partagée, quand j’y viendrai, en octobre. Encore un rendez-vous d'amis: à n'importe quelle heure, je suis admis.

En bonus, Nicolas Vitas – qui a écrit « Que restera-t-il ? » et mérite pour cela le Panthéon -  a dit aux quatre personnes qui restaient qu’elles pourraient toujours courir et, allez comprendre, j'ai acquiescé et ne demande que ça. 

17:43 Publié dans Blog | Lien permanent

25/04/2012

Nipponoclaste.

bonheur_japonais_ssz_00310_.jpgCet homme, sur la scène de l’amphithéâtre, fait près de vingt ans de moins que l’âge qu’il avoue. Il est Japonais, il intervient, pour l’occasion, sur le sujet des jardins japonisants, en guise de caution culturelle aux deux autres orateurs, l’un traitant de l’histoire des jardins, l’autre de la mode des jardins zen dans la profession. Etsuo Yoneyama, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devrait s’excuser d’être là puisqu’il n’a rien à voir, de près ou de loin, avec la profession horticole, voire avec le Japon tout court puisque ça fait trente ans qu’il est arrivé en France pour étudier, qu’il s’y est installé et que, chiasme complet, il enseigne le japonais dans une école de management. Quelques sourires ont fleuri dans la salle à la vue des quelques fautes d’orthographe ponctuant ses diapositives, mais ils se sont vite éteints quand le mien s’est ravi : voilà ce petit homme discret qui se met à expliquer à des jeunes que ce qui l’a intéressé dans la vie, c’est la différence, l’altérité. Et que l’Asie et l’Occident ne sont pas le même monde, que la première des différences est religieuse. Selon lui, la vision du monde occidentale est dualiste, entre la matière et l’esprit, et qu’elle est due au monothéisme. Et le voilà passant en revue la philosophie grecque désignant l’esprit comme la partie noble. Pour arriver au cartésianisme occidental, l’animal-machine, l’esprit et la matière qui ne se mélangent pas, sauf au niveau du cerveau. Puis à « Djin Djack » Rousseau, qu’il tient comme le plus essentiel des philosophes. A cet instant, je regarde les jeunes Français qui ne rient plus de ses fautes et de sa modestie. Il continue, Etsuo, oppose à la dualité occidentale, la vision unitaire du monde japonais, son polythéisme, la trilogie entre le Monde, le Sacré et le Bien. Dans la culture japonaise, nous dit-il, c’est la Nature qui domine, via la confrontation des hasards. Il n’y a pas de représentation de l’esprit humain, la Nature est nettement supérieure à l’homme et le lui rappelle en permanence, là-bas, par les séismes, les tsunamis et les éruptions. Même la production, l’atelier, sont sacrés et obéissent aux règles naturelles des 5S (via la traduction, ça donne le tri, le rangement, la propreté, le nettoyage et la discipline) et des 3M (irrégularités, gaspillage, tâches difficiles). Une leçon  de philosophie entre le Shintô, le bouddhisme et le Zen : l’oubli de soi, l’esprit qui doit (re)devenir la Nature dans sa vénération. La recherche de l’apaisement, de l’harmonie, de la purification. Dans le jardin zen comme dans l’Etat de nature de Rousseau, il n’y a rien d’inutile ni de superflu. C’est là qu’il s’est permis, dans un sourire, de dire que ce n’était pas possible avec des Français, qui parlent trop et ne connaissent pas le Ma, le milieu, le vide, l’espace qui ne sert à rien mais qu’il faut trouver et respecter. Avec les Français, pas d’intervalle. A cet instant, tout l’amphithéâtre était concerné. Et la sortie s’est faite sur un pas japonais : comme une invitation faite au promeneur à se décaler pour regarder un autre paysage que celui qu’il a l’habitude de voir et qu’il ne regarde plus.

15:11 Publié dans Blog | Lien permanent

24/04/2012

Moody Blues.

Je n’ai aucune raison objective de me plaindre de ma condition d’écrivain émergeant, moi qui suis attendu, ces prochaines semaines, à Grignan et à Annecy pour y parler de mon travail. Néanmoins, je cède un peu au découragement ces derniers temps au regard de ma propre impéritie dans la création, la diffusion de mon travail et le coup de pouce qu’on attend toujours de la part de ceux qu’on a déjà croisés, qu’on pensait avoir séduits. Je me suis interdit l’aigreur dans l’édition, je revendique, par ailleurs, des éclaircies que je n’attendais plus, mais le difficile semble toujours, depuis Kierkegaard, le seul chemin. Un chemin long et chaotique, dont on facilite l’accès aux uns, pas aux autres.

17:34 Publié dans Blog | Lien permanent

23/04/2012

Tour de Grevisse.

Je n'ai rien à dire sur l'élection présidentielle sauf qu'il me semblait qu'auparavant, le pluriel était d'usage. Mais bon. 

21:45 Publié dans Blog | Lien permanent

22/04/2012

"Un Ut!"

On connaît tous la chanson débile que l’on traîne en tête tout au long de la journée. On connaît moins celle qu’on ne se lasse pas d’entendre depuis plusieurs mois que l’on l’a découverte, et dont les écoutes ne font que grandir au fil des week-ends passés à la reprendre en permanence, voire à la reprendre tout court. Si tant est qu’on puisse, comme dans ce témoignage visuel, prétendre à une telle beauté de deux monstres réunis. Certainement pas. Mais retrouver, dans les yeux de Brassens, l’admiration qu’il a éprouvée pour son Maître, voir le fou chantant cabotiner et faire mine de ne pas se rappeler d’une chanson qu’il entonne juste après, ça vaut toutes les soirées électorales du monde, non ? Quoique, je me disais aujourd’hui, il y a toujours quelque chose dans l’air, les dimanches de vote. Et « Regarde », une autre chanson, un autre temps, me l’a rappelé, tout à l’heure, quand je suis arrivé à la Gare de la Part-Dieu. Avec un contraste qui renvoie, néanmoins, au temps qui a passé depuis : la jeune fille dont j’ai porté la lourde valise jusqu’en bas des escaliers, c’était peut-être celle que j’ai eu envie de tuer pour la vacuité bruyante de sa conversation téléphonique.

17:54 Publié dans Blog | Lien permanent

21/04/2012

La caution culturelle de la grand-mère.

J'essaie d'expliquer à une jeune fille les subtilités de l'argumentation à concession partielle et, plus accessoirement, les règles de la démonstration: la thèse étant implicite, je dois développer les arguments qui la démontrent, chercher les exemples qui les illustrent. La jeune fille me regarde avec beaucoup de patience: elle ne me dira pas qu'elle s'ennuie, mais "Les Lettres Persanes", le Nègre de Surinam ou même Philipp K.Dick, c'est un autre monde pour elle. D'ailleurs, tiens, puisque le sujet s'y prête, pourquoi ne pas demander aux têtes blondes ce que leur inspirent ces vieillards chenus qui tiennent absolument, avant de mourir, à ce qu'elles comprennent ce que eux ont mis toute une vie à saisir? 

C'était ma minute fainéante de "Mon programme pour l'Education".

PS: tout va bien aux dernières nouvelles pour la jeune fille. Elle a convaincu sa grand-mère de venir regarder "The Voice" avec elle.

18:30 Publié dans Blog | Lien permanent

20/04/2012

La 2ème mort de DSK.

Rien de contraire aux règles établies par le CSA, peut-être certain(e)s d’entre vous le regretteront-ils (elles). Il ne s’agit « que » du coq d’Eric, installé dans le poulailler high-tech il y a près d’un an et qui, depuis, ne s’est fait connaître que par son goût du pouvoir et de la domination sur ses gélines affidées. D’où une décision martiale, sans appel, sans même, depuis mercredi, la possibilité de profiter une dernière fois du bon air de la campagne et d’un dernier troussage de (Gallus gallus) domesticus, dirait JFK. Rien, pas même un dernier Nougaro, ou la projection de « Bernie » pour s’habituer à sa fin à venir. Je repense du coup à ce court-métrage fabuleux de Zoltan Spirandelli diffusé en salles en 1988, dans lequel le metteur en scène lui-même, face à la salle, faisait interpréter « le coq est mort », en canon, aux différentes rangées du public. Avec des « il ne fera plus cocodi-cocoda » de haute facture.  Malheureusement, ce film n’est pas disponible sur la Toile. Pas davantage que le corps exposé, de plus de 5kg, de notre ami plus très en (Galli)forme.

18:13 Publié dans Blog | Lien permanent