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14/03/2014

Les enfants de novembre.

Dans les cartons que je fais, en même temps que mes personnages font et défont les leurs, je retrouve des archives que j’ai gardées vingt ans ou plus, dans l’espoir de les consulter ou de les exploiter un jour. Qui n’arrivera certainement pas. Mais un autre viendra où les gens qui m’auront connu se demanderont s’il ne vaut mieux pas garder ça encore un peu, une petite vingtaine d’années ou plus. En tout cas, si vous comptez faire une thèse ou un roman sur les manifestations étudiantes de 1986, contactez-moi : j’ai gardé toute la presse régionale et nationale (avec les exemplaires du « Matin », qui n’existe plus), tous les tracts, tous les autocollants. Mais je n’écrirai pas dessus, j’aurai trop peur que les voltigeurs me rattrapent.

17:27 Publié dans Blog | Lien permanent

13/03/2014

La vieille Madame Cachard.

Dans “Régis Mille, l’éventreur”, René Belletto, dont j’ai déjà dit que je le tenais comme un des plus grands auteurs contemporains vivants, parle d’une « vieille Madame Cachard ». L’action se passant à Lyon – comme à peu près la moitié des ouvrages de cet auteur – je me suis toujours demandé si l’écrivain avait un jour rencontré ma grand-mère paternelle, figure du quartier croix-roussien. Je ne le saurai jamais, mais alors que, dans l’écriture de mon roman, les temps se collapsent et ramènent Aurélia dans cette même ville, après tant d’aventures, je me sers du jeu de la fiction et vais faire rencontrer à mon héroïne – qui n’a que trois ans de moins que ma grand-mère, née en 1899 – une « vieille Madame Belletto », à l’étage au-dessus. Ça me paraît la moindre des choses.

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12/03/2014

Aliénations.

On ne sait jamais ce qui préside aux histoires qu'on raconte. J'aurais de quoi étaler la vie de mes personnages sur plusieurs volumes de toute une vie, dont la mienne. Le plus dur, avant que commence, cet été, le travail de vérification - in situ, je l'espère - c'est de commencer à accepter l'idée d'avoir à les lâcher. Ce n'est pas le plus facile.

19:21 Publié dans Blog | Lien permanent

11/03/2014

Le métier de faussaire.

Quelle jouissance de pouvoir s’emparer de ses notes prises au Colloque Nizan, en 2005, relire les propos de Benoît Kermoal sur le reportage qu’a fait Polyves (« le camarade journaliste parisien »)  à Brest, durant les manifestations des ouvriers de l’Arsenal, en août 1935, et les adapter aux mouvements ouvriers de la fin 1912, à Paris, dans l’angoisse d’une guerre à venir et les interrogations qui vont avec !

13:21 Publié dans Blog | Lien permanent

10/03/2014

Espace public.

J’ai pris un Gambetta Limonade dans cette ville dans laquelle je n’avais plus mis les pieds depuis vingt ans, et qui s’est livrée, depuis, aux mains d’une municipalité frontiste, laquelle, comme souvent, avait promis de régler dans le même temps les questions de la sécurité, de l’emploi et de l’immigration, en n’en faisant qu’une, ce qui attire les électeurs mais ne produit guère de résultats, au final. Bilan ? Je ne sais pas si c’est la retenue ou le délai qui m’a un peu refroidi, mais j’ai trouvé, autour de son théâtre antique qui jadis reçut tant d’artistes lumineux et qui reçoit désormais des troisièmes choix au motivations douteuses, un endroit sale, abandonné, aux nombreuses pancartes à vendre, comme marqué d’infamie. Peut-être est-ce mon imaginaire qui a joué, mais j’ai laissé un pourboire à l’homme sympathique qui m’a servi ma boisson de jeunesse, pour l’encourager, en somme. Et l’envier, un peu : ils n’ont jamais été aussi prêts de se débarrasser d’un fléau qui ne fait que s’annoncer chez nous.

19:58 Publié dans Blog | Lien permanent

09/03/2014

Humeur.

J'aimerais qu'on me lâche les baskets avec ce "ressenti" utilisé comme substantif. Après des années de "au jour d'aujourd'hui" et de "voire même", il est grand temps de se libérer les oreilles du terrorisme auditif contemporain.

18:26 Publié dans Blog | Lien permanent

08/03/2014

Coïncidanses.

Je m’impose une heure de marche par jour, pour sortir de la contrainte d’écriture: je marche sur les quais de ma ville en me récitant les passages de cette chanson qui a eu deux vies, et qu’on entendra peut-être en concert pour la première fois le 11 mai, pour une date “Littérature & Musique” dont je reparlerai. Mais les quais de ma ville sont bondés, désormais, et je ne trouve pas ma place dans ces mouvements conjoints. Alors je bifurque, comme je l’ai souvent fait dans ma vie, je marche à contre-courant, conscient de ne pas mener une vie bien normale mais heureux, à la fois, de ne pas avoir à la mener. Et puis je remonte, je m’enferme et je retourne là où j’en suis : en l’occurrence, à Paris, en 1912, rue de Varenne, tiens ! L’avantage des coïncidences d’auteur, c’est qu’elles sont voulues.

19:04 Publié dans Blog | Lien permanent

07/03/2014

A quoi ça tient.

Je me souviens que dans “Jules & Jim”, une des histoires d’amour se joue à quelques minutes de retard près, dans un café. Peut-être sont-ce ces histoires-là qui sont les plus belles, quand on les repense juste après, sans avoir à les regretter, puisqu’on ne les a pas vécues. A part ça, j’aurai réussi à placer dans chacune de mes créations les lilas blancs du mois d’avril, et rien que ça, ça mérite un détour.

17:28 Publié dans Blog | Lien permanent