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10/04/2014

Brèves de métro (4).

Cette si belle femme, sur le quai, brune incendiaire, longs cheveux, yeux verts en amande, tellement préoccupée par ce qu'elle ne trouve pas dans le grand sac qu'elle fouille, qu'elle finit par le tenir à bout de bras (droit) en l'appuyant sur sa cuisse (droite), la jambe levée, genou à l'équerre. Et soudain s'aperçoit qu'on la regarde faire, à droite, à gauche: elle n'est plus un idéal féminin, mais un flamant rose.

17:03 Publié dans Blog | Lien permanent

09/04/2014

Brèves de métro (3).

Le matin, très tôt,à heure fixe,  les mêmes visages fatigués, et, une fois de plus, ce grand jeune homme mou, dégingandé, qui occupe à lui seul l'espace de l'Escalator, et dicte son rythme. Je le double, agacé, sans me rendre compte que je marche sur le sol tout juste nettoyé: dans le regard de l'homme de ménage, la même et terrible accusation de mépris que je lançais, il y a vingt-cinq ans, quand on marchait sur mes couloirs, fraîchement lavés, de l'hôpital de la Croix-Rousse.

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08/04/2014

Brèves de métro (2).

Triste remake des premières scènes de "Metropolis", ce matin, avec ce wagon qui régurgite tellement de passagers que ceux qui attendent à quai sont incapables d'y entrer tous et doivent patienter, encore, pour rejoindre l'usine. A l'intérieur, à travers le Plexiglas, l'air élu, immédiat et fugace, de ceux qui y sont.

18:15 Publié dans Blog | Lien permanent

07/04/2014

Brèves de métro.

Lui tire autant qu'il peut sur la paille en plastique, mais le gobelet de soda qu'il a demandé à emporter dans une grande chaîne de fast-food est désespérément vide; il porte une casquette à l'envers, des baskets bleues, et la première impression qu'il donne, c'est qu'il est déjà trop vieux pour ça. Elle, même quand lui et la sonnerie la préviennent qu'on arrive à destination, ne lâche pas son portable, sur lequel je vois les bulles de toutes les couleurs qu'il faut aligner et qui passionnent mes contemporains, à l'heure actuelle. Elle ne fait guère plus jeune que lui, somme toute. Ils ont tous les deux des écouteurs, écoutent peut-être la même musique, mais pas ensemble. Je replonge dans mon livre, mais l'idée m'obsède quand même un peu, jusqu'au soir: que vont-ils faire de leur vie déjà si déterminée?

19:20 Publié dans Blog | Lien permanent

06/04/2014

Enfans (celui qui n'a pas la parole).

J'explique à mon fils, à l'instant, que si la morale n'est pas obligatoire, elle est nécessaire à toute conduite d'une vie humaine, qu'on jugera au chemin qu'elle aura tracé. Le droit chemin est connoté, religieusement, mais l'éthique permet de discerner la juste ligne qu'on s'est fixée, et qu'on tient, tant bien que mal, justement. Et là, la réponse tombe, lapidaire: "laisse tomber, c'est pour mardi!".

20:52 Publié dans Blog | Lien permanent

05/04/2014

Pérégrination.

Dans les villes que l'on a quittées depuis longtemps, on ressent plus les destins croisés de tous ceux qu'on y croisaient régulièrement que leur absence, quand on y retourne.

15:45 Publié dans Blog | Lien permanent

04/04/2014

Nécessité de mémoire.

A ma gauche, le beau jardin d'Eve, dans le Loiret, au Nord d'Orléans, sa pergola, ses petits carrés fleuris et pédagogiques: un petit îlot de paradis où je me suis égaré, en accompagnant quelqu'un. A ma droite, longeant les entrepôts, une ligne de chemin de fer rouillée dont je ne peux ignorer, quel que soit le bien-être environnant, qu'elle conduisait sans doute au camp d'internement de Pithiviers, la ville voisine. Dans le même temps, la fin d'"Aurélia Kreit" veut proposer une réflexion sur la fatalité. On n'est jamais tranquille.

14:54 Publié dans Blog | Lien permanent

03/04/2014

Gros bras.

On pourra toujours ergoter: le seul révélateur de la culture, c'est le déménagement.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent