22/05/2014
Spirale.
J’ai pris l’habitude de combler par l’hyperactivité les moments où j’envisage de ne faire rien, ce qui me permet de ne rien faire d’autre que ce que j’ai à faire quand on me le laisse faire.
14:49 Publié dans Blog | Lien permanent
20/05/2014
L'Art du Discours.
Comme quoi on peut être là où on rêve d'être vraiment sans regretter de n'y être pas parce que quelqu'un en qui vous croyez, en projection, vous invite à y être, juste pour savoir comment ça se passera quand vous y serez. Je témoignerai, at the end of the day, de la qualité de ce que j'y ai entendu.
23:23 Publié dans Blog | Lien permanent
19/05/2014
Cabaret majeur.
La poésie n'est pas compatible avec le déménagement. C'est fourbu que je suis arrivé sur la scène du Cabaret Poétique, hier, et j'ai eu la sensation que ma diction s'en est ressentie. Mais peu importe: l'idée, hier, était de présenter ma petite violoncelliste, de la mettre sous les feux de la rampe. Déjà qu'on ne voit un peu qu'elle dans le quatuor de "Littérature & Musique", c'était l'occasion de lui rendre ce qu'elle et son inséparable instrument ont apporté au projet. Mais il lui a fallu patienter, parce que bien qu'annoncés en dernier de la première partie, nous sommes passés en avant-dernier du tout, soit huit noms programmés, dont un absent fortement prégnant hier, dans l'hommage qui lui a été rendu par plusieurs auteurs, dont Grégoire Damont et Paola Pigani, avec qui j'ai beaucoup échangé hier, sur ce qui l'attend à Lettres Frontière, sur l'édition en général et sur la diffusion. Elle a beaucoup aimé Tébessa, regrette qu'il ne soit pas mieux diffusé et ne doute pas une seconde, ce sont ses mots, qu'Aurélia Kreit trouvera un éditeur plus important. Je veux bien la croire: avec Laurence Tardieu, c'est la deuxième auteure qui me promet de belles choses, c'est réconfortant. Après Autin-Grenier, puisque c'est de lui dont il s'agit, le clin d'œil est touchant puisque c'est un autre Ottin, Lucas, qui investit l'espace poétique, tout en gêne, raideur et retenue. Il s'excuse d'être là et ne devrait pas, puisque sa poésie vient de l'estomac, et que le sien ait 21 ans ne gâte rien, au contraire: On guette les traits d'innocence, de naïveté, on n'en trouve pas. En plus, il respecte la donne, un peu oubliée ces derniers temps, du passage court, qui valorise plus qu'il ne frustre. Un jeune homme à suivre. Après c'est Estelle Dumortier qui gravit les trois marches et offre au public la vision dichotomique d'une jeune femme belle et apprêtée et d'une rhétorique de la souffrance, un langage du corps et de l'inquiétude. Il faudra que je rentre dans son œuvre pour comprendre mieux ce qui motive cette danseuse et scénographe dont la bonne humeur et le sourire sont inversement proportionnels à ce qu'elle dégage sur scène! Fredérick Houdaer, le maître des lieux, invite Yves Artufel, éditeur chez Gros Textes et jongleur de mots, qui fait sourire tout le monde avec ses historiettes de distrait lunaire et ses zeugmas en inventaire: une gueule, une diction, un univers. Après la pause, qui pourrait s'éterniser parce qu'il fait beau, que la terrasse est agréable et qu'elle compense les 30 personnes, sensiblement, de moins qu'à l'habitude, Jean-Baptiste Monat et son guitariste inaugurent la deuxième partie, celle des poètes qui ne viennent pas seuls: il lit un long cantique du désespoir amoureux, ponctué d'adresses à son fils et à l'état du monde. Un poète atrabilaire, qui sourit encore moins que je le fais, mais dont le phrasé bashungien donne à entendre. David Cizeron enchaîne, long escogriffe malhabile, dont les mains et la diction tremblent, qui échappe ses feuilles mais donne ses mots. Là encore, il faudra reprendre, c'est l'avantage du cabaret. C'est notre tour, ma petite violoncelliste est fatiguée, lais elle monte sur scène, s' installe tout devant Et moi, à quatre pas derrière, je lis un texte sur elle pendant qu'elle joue Peer Gynt, la chanson de Solveig. J'ai attaqué par la prose, On continue avec nos versions, inédites en duo, de Au-dessus des eaux et des plaines, de Camille et de l'Embuscade, entrecoupées de quelques aphorismes et d'un impromptu en l'honneur de l'absence de Samantha Barendson. Qui me harcèle de messages privés depuis pour en connaître la teneur. Je balance un dernier Scud pour la route ("Reconnaître que tout est dit est l'Alexandrin le plus éloquent que j'aie jamais écrit") et sors de scène: Je veux que Clara termine, qu'elle leur joue la pièce contemporaine, tout en nerfs et en ruptures, d'un compositeur italien. Elle m'impressionne, les autres sont conquis. Après nous, pour terminer, l'Académichien errant François Mallet vient proposer ses chansons réalistico-burlesques, son zézaiement et sa maîtrise de la scène: fin, drôle, très bien mené, juste un peu long. Ce dernier cabaret de la saison aura été dense et éclectique. La soirée qui a suivi aura relégué les fatigues du déménagement au lendemain, les aura décuplées aussi, mais on ne fait pas de poètes sans casser des œufs, et la traversée de la Croix-Rousse aura été épique. Je me serai offert ce moment avec Clara, qui me restera quand elle sera perchée ailleurs. En attendant, un prêté pour un rendu, Il faut que je l'aide sur résistance et obéissance, les vertus morales d'un citoyen conscient. Et après je rangerai ma cuisine.
18:26 Publié dans Blog | Lien permanent
18/05/2014
Fausse note (2).
Je ferai demain le compte-rendu du Cabaret Poétique de ce soir. Parce que notre hôte, ce soir, a vu un de ses romans préfacé par Paul Bocuse, c'est dire. Pardonnez du peu, hein!
22:29 Publié dans Blog | Lien permanent
16/05/2014
Conseil d'indiscipline.
Le pire, à mon âge, c'est que rien ne dit que je serai plus sage là où je vais que là où j'étais. Mais alors rien.
18:55 Publié dans Blog | Lien permanent
15/05/2014
Tamdadamdadam.
Il y a toujours, dans chaque déménagement, ce cri muet qui retentit en soi, nous exhortant à faire volte-face: il s'est passé tellement de choses, ici, tu ne peux pas les fouler au pied! Je ne foule rien, c'est acquis. Mais je pars. Pas aussi loin que je l'aurais voulu, mais je pars. Et, surtout, je ne me retourne pas.
20:53 Publié dans Blog | Lien permanent
14/05/2014
Lire/Ecrire.
Douloureux corollaire du travail de titan fourni sur l'écriture du roman, en plus de ce que j'ai à faire par ailleurs, je ne lis plus. Des périodes que je connais, qui ne devraient pas m'inquiéter tant il me suffira, un jour, de reprendre un livre pour que ça revienne, mais l'impression désagréable de faire partie de ceux qui se disent que ça ne sert à rien. D'autant que j'ai une mini-anthologie d'auteurs suisses de mes amis à lire, le "Malenfance" de Thomas Sandoz, "les Mensch" de Nicolas Couchepin. Ils sont là, sur mon bureau, le même qui changera de place samedi. La semaine prochaine, tiens, j'aurai écrit une des deux chroniques que je me suis promis de faire sur ces romans-là. Pas parce que c'est eux: parce que c'est moi.
18:23 Publié dans Blog | Lien permanent
13/05/2014
Saturation.
Le Bukowski du deuxième étage aura donc protesté vivement, de 1h30 à 2h45, contre mon déménagement à venir, à grands renforts de hurlements et de coups sur les portes. Pour autant, je pars sans regrets: les quatre heures de sommeil qu'il m'accorde régulièrement me montrent que notre histoire n'était pas possible.
18:18 Publié dans Blog | Lien permanent