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08/07/2014

Insulter la littérature.

Ces tombereaux de mots en trop, ces adjectifs qu’on multiplie, les tournures qu’on répète par trilogie – syndrome de l’anaphore – et les adverbes qu’on génocide : tout ce qui est dit doit l’être simplement, et c’est bien là la complexité. Mais la récompense n’est pas loin : à chaque bout de phrase effacé, à la moindre concession qu’on ne fait pas, c’est un peu de sa place dans l’écriture qui se joue. Pas celle qui fait joli, mais celle de l’effet-miroir : on écrit parce qu’on doit écrire, mais ce n’est pas parce qu’on écrit qu’on est écrivain.

NB: aucun rapport avec cette note (!), mais j'ai reçu "la Joyeuse", la nouvelle de Christian Chavassieux éditée par le Réalgar, avec des dessins - superbes - de Windfried Veit. L'occasion, prochainement, de faire un retour sur une collection magnifique, que vous pouvez retrouver là.

15:56 Publié dans Blog | Lien permanent

07/07/2014

In abstentia.

2842337830.jpgSamantha Barendson souffre d’un déficit d’image positive. Je sais, ça n’a pas de sens, mais ça en fait : voilà que cette poète au beau minois, hyperactive sur une scène poétique lyonnaise riche mais en cercles un peu clos, voilà que cette femme qu’on pensait jusque-là de bonne lignée détruit le mode ami-Ricorée de la famille idéale réunie sous le chêne, dans le jardin. Avec « Le Citronnier », Barendson va plus loin que les jolis poèmes bien troussés qu’elle lit habituellement, plus loin aussi que les tentatives d’auto-enlaidissement stylistique auxquelles elle s’est récemment adonnée : elle reconstitue la figure paternelle, perdue quand elle avait vingt-quatre mois, autant dire rien, si rien n’était pas la conscience inversée d’un Tout. Que le livre recompose, touche par touche, impression par impression, livré à l’imaginaire autant qu’aux marques, maigres, de la réalité, à la mosaïque d’identités et de pays traversés qui font qu’aujourd’hui, on l’invite elle tantôt comme Française, comme Italienne, comme Argentine ou autre. Par strates, courts chapitres d’une courte somme, elle l’imagine in abstentia, révèle le lot de mystères qu’il a laissés, énonce les regrets de la jeune fille puis femme qui ne l’aura pas connu, puis l’utilise comme figure prégnante d’une enquête qui épouse l’époque, les grands événements, de la dictature des Colonels aux Seat 1200 Sport. Le titre, comme espéré, est une allégorie de la place qu’il occupe, ou occupera, depuis qu’elle s’est occupée de régler son absence, une fois pour toutes. Avec une gradation qui explique qu’elle vous interdise de piocher dans le livre, au hasard : comme si elle luttait, une dernière fois, contre la fatalité que ni cet être ni le livre qui lui est consacré lui appartienne, encore.

Ce serait prétentieux de parler de maturité dans l’écriture, mais c’est quelque chose de cet ordre qui s’est joué chez Barendson : la stylistique est affutée, l’absence d’effets, dans la reconstitution comme dans le sentiment, fait la force du récit. Ou de ce poème en prose, c’est selon. Elle se sort de l’exercice compliqué du deuil rétroactif et partagé : ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un citronnier qui vaut ceux de Eran Riklis, et c’est une sacrée référence, pour moi.

NB : la fréquentation de ce blog me vaut déjà quelques soupçons de copinages. Je réitère fermement mon postulat, qui est de ne dire du bien que des ouvrages dont je pense qu’ils sont bons. Je tiens à disposition de tous ceux qui en doutent un ou deux messages privés adressés à des auteurs qui insistaient pour que je leur dise ce que j’avais pensé de leur livre.

16:22 Publié dans Blog | Lien permanent

06/07/2014

Who's who.

Jean Lessoeurs, Catherine Buisson, Pierre Lange, Michel Compteur, Karine Sauvage, David Mochenon, Stéphane Pile, Jacques Marron... ©jardin, Simon & Co.

16:03 Publié dans Blog | Lien permanent

05/07/2014

Débaptême.

Au dernier moment, je dois changer le nom d’un de mes personnages de « Aurélia Kreit » : soucieux d’ancrer cette histoire dans une réalité historique durement vérifiée, je m’étais servi du nom d’un des créateurs des Cités du Textile. Mais au fur et à mesure que l’intrigue avançait, épousait les soubresauts de l’Histoire en train de se jouer, ce personnage est devenu beaucoup moins fréquentable que je l’aurais imaginé. D’où le débaptême, qui est un exercice difficile, d’abord parce qu’il convient de ne pas laisser passer un des noms anciens, ensuite parce que dans la tête de l’auteur, il gardera le premier nom. J’ai ainsi, souvent, en rencontre, appelé le Lieutenant Fontaine de Tébessa, Rivière (!) et Grégoire Dallot, de « la partie de cache-cache » du nom de l’ennemi intime de Jean Frémiot.  Histoire de brouiller les pistes, un petit peu plus encore.

17:07 Publié dans Blog | Lien permanent

04/07/2014

Ne passons pas à côté d'une joie, d'un bon mot et d'une note facile.

Mon fils a échoué dans son entreprise savamment élaborée de rater le Bac. 

16:59 Publié dans Blog | Lien permanent

03/07/2014

Dream on.

Cette femme, dans la rue, qui tance son fils (8-10 ans?) en lui interdisant de se mettre des choses "non réelles" dans la tête, des choses "qui n'existent pas". Et moi qui me demande si je dois reprocher à ma mère de ne pas avoir fait son boulot.

15:47 Publié dans Blog | Lien permanent

01/07/2014

Honneurs.

Je repasse ma chemise, taille ma barbe de près, défroisse ma veste et cire mes chaussures : en fin d’après-midi, je reçois, dans la Cour des Carmes, à Vienne, une Bourse d’aide à l’écriture, de la Région Rhône-Alpes, via la Direction des Affaires Culturelles et l’ARALD. L’équivalent de trois mois sans devoir travailler autrement qu’en écrivant, raturant, vérifiant, pour ce projet « Aurélia Kreit » qui a séduit le comité. J’en lirai quelques extraits, tout à l’heure, devant ces personnalités du monde du livre, et laisserai l’effet se produire, ou pas. Je nouerai les contacts qu’il me faut désormais pour une plus grande visibilité et leur rappellerai que, dans leur région, j’ai été plusieurs fois choisi et que ça fait du bien. Pas à l’égo, à l’estime. Aux orientations que j’ai données à ma vie. Ensuite, j’irai boire du champagne avec elles, puis voir Ibrahim Maalouf et Robert Plant en VIP. Je serai de ceux qu’on siffle quand ils arrivent au dernier moment prendre les meilleures places, qu’on leur a réservées. J’aurais pu m’abstenir, mais non, je profite : les occasions sont rares d’être apprécié pour ce qu’on fait vraiment.

11:51 Publié dans Blog | Lien permanent

30/06/2014

Histoire de la Chanson.

En 2004, on perd Serge Reggiani, Claude Nougaro, Etienne Roda-Gil et Michel Colombier, mais Amel Bent chante « Ma philosophie » et nous voilà rassurés. 

16:02 Publié dans Blog | Lien permanent