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04/09/2012

Prévoyance.

Je fais des listes le matin de tâches à faire dans la journée et  je m'aperçois systématiquement, le soir, qu'elles n'ont pas toutes été réglées. On peut m'accuser de procrastination, certes, mais on peut être sûr, d'un autre côté, que je ne m'ennuierai pas le lendemain: qui peut en dire autant, hein?

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03/09/2012

Hiérarchie.

J’aimerais comprendre un jour le mécanisme de ceux qui s’agacent qu’on fasse référence à une époque, des personnes, des habitudes qui étaient autres et qu’ils n’ont pas connues. Il doit y avoir dans l’âme humaine un désir d’appropriation qui, cumulé au déni dans lequel nous plongeons tous nos existences, s’exprime par cette rage à peine contenue de l’adjoint au chef quand il éructe et nous dit qu’il va falloir qu’on s’y fasse.

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02/09/2012

Jouissance, lisières & débandade.

654-mais-qui-compte-les-livres-de-la-rentree-litteraire_w670_h372.jpgOn se demande bien de quoi elle est faite, la notoriété. Un passage chez mes libraires chéris, hier, pour m’assurer de ce qu’était la rentrée littéraire dans ses frémissements, encore. Quelques questions sur leurs lectures, sur ces têtes d’affiche dont on nous dit qu’elles sont incontournables, ce qui m’inciterait d’office à les contourner. Ca fait déjà quelques temps que je ne cherche plus, dans ma librairie, que les livres et les auteurs que souvent je ne trouve pas. Des auteurs dont le mal-être ne fait pas objet littéraire, qui ne cherchent pas le scandale antisémite, qui se sont ré-orientés sur le principe classique de raconter une histoire. S’oublier pour mieux se donner. Dans mon petit parcours parallèle, je suis paradoxalement heureux de ne pas avoir à défendre mes livres, que ceux qui les ont lus ont validés. Ils sont peu, mais ils existent. Et d’avoir feuilleté quelques pages de « la jouissance », par exemple, m’incite à remercier n’importe quelle force immanente de la rechercher au quotidien mais de ne pas l’avoir écrit (le roman).  On pourra prendre ça pour de la condescendance, ça n’en est pas, la preuve, nous sommes à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires d’écart. J’ai acheté un Choplin, hier, la dernière fois, c’était Bertina, N’Sondé... Je m’intéresserai dans quelques temps à ces livres dont on parle tant, à condition que ceux à qui je fais confiance en parlent encore. Il n’y a rien de pire pour un auteur que de penser qu’il est attendu. Ça ne reste pas, un auteur, ça revient.

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01/09/2012

Saison 5.

albertelli.jpgJ’ai beaucoup réfléchi à l’idée d’abandonner ce blog. Après tout, cet été, j’ai expérimenté la paresse, l’absence de contrainte. J’ai bien eu, au début, quelques sueurs froides à l’idée de ne pas « fournir » et puis ça m’est passé. Aujourd’hui, j’interroge ces nécessités dans leur nature et choisis de reprendre, de continuer d’écrire l’histoire (la petite, je rassure les quelques rageux qui viennent ici se persuader de ma mégalomanie pour ne pas se confronter à leur misère) en train de se faire. Je donnerai quelques nouvelles d’Aurélia, pas rassurantes pour les rares qui attendent : je crois que j’ai besoin d’être en activité pour créer, qui plus est quand un travail comme celui-ci demande tant d’investissement. La parabole de cet été est toute faite : nous étions partis pour enregistrer un album, il n’est sorti, au final, qu’une chanson. Mais cette chanson est superbe. En cette période de rentrée, pour la première fois depuis 2008, je n’ai rien d’autre à annoncer que la parution éventuelle, d’ici un semestre ou plus, d’un recueil de mes nouvelles. Ce qui est déjà beaucoup, il faut que j’apprenne à apprécier ça. Pour le reste, je vais veiller à ne pas me laisser déborder par les esprits animaux, les relations faussées entre écrivants (je sais, et tant mieux, qu’il en existe de solides et d’incontestables), la hiérarchisation, la diffusion, les privilèges, tout ça. Je vais travailler, tiens, et puis quand ce sera prêt, si un jour je termine, j’en parlerai et là, de nouveau, j’existerai comme auteur. D’ici là, je vais reprendre le journal du quotidien, des impressions, dans ses pleins, dans ses creux, dans ses vides. C’est ainsi.

PS : Comme indiqué, le livret de l’exposition de Dominique Albertelli à la Galerie Le Réalgar, à St Etienne, a été édité. Le vernissage se fait le 15 septembre à 18h. J’y serai. Je remercie Daniel de sa confiance et suis ravi de passer, dans le catalogue, après Pierre Jourde, dont la réaction à "l'affaire Millet" ramène l'intelligence à ce qu'elle n'aurait jamais dû quitter.

 

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06/07/2012

Ceux qui m'aiment prendront le train.

Comme prévu, je ferme cet été. Je sais que je ne retrouverai pas tout le monde à la rentrée, mais j'ai choisi de m'imposer d'autres contraintes, ou alors de ne plus m'en imposer du tout. Je vais tenter de soigner, en relativement peu de temps, ma misanthropie galopante, mon hypocondrie rampante et mon pessimisme croissant quant à la diffusion de mon "oeuvre". J'ai encore quelques papiers en réserve, sur Wilfried N'Sondé et Arno Bertina, notamment, mais - ils m'excuseront - je vais un peu plus penser à moi qu'à eux et travailler à ce roman que, imbécilement, je pense devoir écrire. Pour quoi, pour qui, je ne sais pas. Mais je vais passer deux mois à ne pas me poser la question, ce sera déjà ça. Rendez-vous en septembre, peut-être, pour ceux qui se seront rappelés de moi. Pour les inconsolables, il y a le quotidien de kronix, chez-Chavassieux-d'en-face. Pour les libraires, les membres des médiathèques, des clubs de lecture, j'ai toujours un "Larrouquis" à présenter, j'ai suffisamment oeuvré comme lecteur pour présider des rencontres - à la condition que vous ne cherchiez pas un écrivain "plus renommé". Pour ceux qui se seraient rendus compte qu'ils aimaient me lire ici sans avoir lu mes livres, il en reste, ils se commandent. Pour ceux qui m'attendent à la rentrée littéraire, je n'y serai pas, mais un bout de "Tébessa" fera la rentrée des pauvres élèves de 3ème, on ne peut pas tout avoir. Pour celles et ceux qui n'ont gardé que ce biais pour avoir de mes nouvelles, eh ben bon courage. Et bon été à tous. Avec une pensée particulière pour la maman de J.


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05/07/2012

Because the night belonged to us.

Bruce Bercy.jpgIl y a un malentendu autour de Bruce Springsteen, qu’on prend souvent pour un bourrin du New Jersey alors que depuis longtemps, il est un des rares compositeurs américains, avec Neil Young, à nous donner de vraies nouvelles du cœur du cœur de son pays. Des œuvres marquantes, intimistes, depuis quarante ans, n’auront donc jamais pu renverser l’image qu’il a donnée avec « Born in the USA » quand – c’était l’époque des marcels et des bandanas-le Français moyen, peu porté sur les langues étrangères, a pris ce tube FM pour une apologie alors même que l’intention était inverse. Depuis, comme souvent, on catalogue, on juge dépassé ce dinosaure du rock sans retenir qu’il n’y a pas beaucoup de groupes de rock qui, comme le E-Street Band, peuvent se targuer de réunir plusieurs sources de la musique, tel un Gran Orquestra de la Habana. Hier, dans la chaleur étouffante de Bercy, ils étaient dix-sept sur scène, puisqu’il faut compter Bruce comme un membre de la « famille », ce groupe rock et soul à la fois, tel qu’il le définit lui-même. Et un concert du ESB, surtout depuis que des membres manquent à l’appel, c’est un concert qu’ils ont l’air de vivre comme le dernier, à chaque fois. D’où des standards de spectacle déjà explosés, puisque le premier d’une longue série de « One, two, one two three four ! » annonce plus de trois heures de concert, trente titres. A Milan, récemment, ils ont joué 3h48, à Montpellier, 3h. Hier, c’était l’Independance Day, fête nationale américaine, Springsteen en a profité pour jouer un morceau inédit au piano et pour célébrer ce pays, « très ami avec la France avant qu’il devienne les USA ». Le bonheur est simpliste mais communicatif : mon ami Christophe me faisait remarquer devant le POPB qu’il y avait une atmosphère aux concerts de Springsteen qu’il ne trouvait nulle part ailleurs. Beaucoup de nationalités différentes, quelques clones des différentes périodes. Moi qui ai été déçu par mes idoles (et leurs fans, souvent idiots) du rock irlando-héroïque de ma jeunesse, j’acquiesce, sans savoir vraiment pourquoi. Avant de me rendre compte, une fois encore, qu’un concert du ESB, c’est comme un groupe régional qui viendrait jouer dans ta commune. Mieux encore, puisque Yann, un ami de Christophe, nous a permis de suivre le concert depuis la première fosse, en VIP, à 5m de la scène. Le ESB, hier, pour la dernière fois sans doute, je l’ai eu pour moi, j’ai vu défiler les standards qui font qu’on a tous écouté du Springsteen à tel moment de notre vie. J’ai vu un homme heureux, honnête, généreux. Qui se soucie de son public au point de régulièrement distribuer de l’eau aux personnes du premier rang. Un musicien qui s’amuse, un  homme d’une condition physique impressionnante. Un copain, sans doute, qui arrive à faire d’une minute d’hommage à Clarence, le saxophoniste disparu récemment, un moment d’une grande émotion, images muettes sur grand écran à l’appui. Un américain, quoi, un type qu’on ne comprend pas bien mais qui nous donne des gages. Et qui fait le show, un show interminable sans acception péjorative. Avec toutes les « catégories » de public visées : ceux de derrière la scène, avec qui il communique beaucoup, ceux du milieu de la fosse, qu’il est venu voir en la traversant. Un homme adulé, mais très « man-next door ». Après plus de 350 concerts, dont quatre des siens, j’ai cédé, j’ai reculé un peu, de ma position préférentielle, j’ai regardé intensément ce que je voyais et je me suis dit que c’était le plus beau. De concert. Que l’intégrité de cet homme était remarquable, quoi qu’on en dise. Et que n’importe quel musicien s’inclinerait devant la direction artistique d’un spectacle pareil, avec cinq cuivres – dont le neveu de Clarence au saxophone -  trois choristes et percussionnistes en plus du combo rock. Un moment magique, quand une salle aussi grande donne l’impression que ça se passe au Transbordeur. Je n’ai pas l’assiduité des fans du « Boss », ne connais pas tous les titres qu’il a joués, mais là aussi, peu importe : c’était une belle marque de permanence que ce 4th of July là. Un truc de fous.

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04/07/2012

Celles qu'on aurait pu mener.

Paris. À chaque fois que j'y retourne, j'ai le sentiment que cette ville-là m'échappe, inexorablement. Sa fureur, sa vitesse... Moi qui suis pourtant citadin, j'ai beaucoup de mal à m'y faire. Je l'ai écumée quand j'étais jeune, quand le service à la Nation m'y a envoyé près d'un an - à l'époque de la chute du communisme, c'est dire. J'avais vingt ans, je ne payais ni les transports ni les entrées dans les musées. Je marchais des heures le long des quais, un bouquiniste près du Pont Neuf m'a permis de retrouver des livres de Nizan épuisés depuis belle lurette. Il m'avait proposé de travailler avec lui, de reprendre son affaire après. J'ai décliné, il me fallait reprendre un cours à peu près normal, dans ma vie. Depuis, quand j'y passe - je ne l'ai plus jamais revu - je me dis que les existences parallèles, celles qu'on aurait pu mener,sont tout aussi porteuses de sens que celles que l'on a conduites, bon an mal an.

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03/07/2012

Antépénultième.

J'amène cet été mes notes, mon plan, les passages déjà écrits de "Aurelia Kreit". Je saurai si je peux aller au bout de ce projet démesuré pour un esprit aussi petit que le mien. Il faudra sans doute que je renonce à tout un tas de choses et que, a contrario, je fasse le maximum, administrativement, pour que je bénéficie d'une aide à l'écriture. Que je n'aie plus d'autre souci. J'ai tenu le même propos l'année dernière et le constat est amer. Mais il faut savoir les attendre, les bonnes fées dont me parlait Laurence Tardieu.

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