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07/11/2012

Bichette & Loustic.

Ça s'est joué à peu de choses, dans les travées du grand Salon. Lui, l'auteur renommé, goncourisable,  sur lequel toutes les libraires - dont elle - se pâment,  il allait passer voir celui qu'elle avait accompagné ici et dont elle lui parlait tant. Ils allaient se croiser enfin, il le lirait, peut-être, se dirait que finalement... Et puis non, en fait. Ils ne se croiseront jamais. Pas plus qu'ils ne seront ensemble, elle et lui. Mais il ne saura jamais si c'est lui qui l'a convaincue, in abstentia. Depuis, il le lit, dans les journaux, avec une pointe d'amertume et autant de regret. Et à chaque fois, il attend que finisse novembre.

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06/11/2012

Alceste power.

Je ne fais plus de critiques publiques des livres que j'ai lus sur ce blog, sauf exception. Difficile, dans ce monde, de dire ce que l'on pense sans être taxé de jalousie, dans le meilleur des cas, ou de suffisance, pour le pire. La critique est un art complexe qui suppose qu'on s'appuie, déjà, sur une culture suffisante, ce qu'elle n'est jamais. Même si elle s'avère supérieure à d'autres, qui pourraient prendre ça pour une posture, dans un réflexe de défense et de déni. On tourne en rond, du coup. J'ai récemment proposé à quelqu'un de faire pour elle le travail qu'un éditeur fait pour moi. Mon éditeur, peu connu, mal distribué mais devant lequel certains auteurs que je connais auraient la même mine d'écolier que la mienne. De par, justement, sa culture abyssale et son exigence jamais démentie. Cette femme m'a confié sa nouvelle et j'ai dû lui expliquer en quoi elle était très mauvaise. Par souci de vérité et refus du compromis. Parce que dans le même temps, je connais des gens géniaux qui meurent de leur manque de confiance, quand d'autres trouvent que faire joli suffit à l'écriture pour en être. La figure de l'estomac est plus d'actualité que jamais. Le dernier mot de "Un monde sans pitié" - "P..., va falloir trimer!" - aussi.

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05/11/2012

Esto Memor!

Une amie corse - jadis fascinée par "l'Horloge"  de Baudelaire : Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
 qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or! – confirmera ou pas, il y a dans l’édition une validation qui ne vient, de fait, qu’assez longtemps, pour l’auteur, après le travail d’écriture. D’où l’impression, pour le même, de replonger dans des états qui furent les siens, mais qui ne le sont plus : suffisant pour créer le décalage. Et pour s’interroger sur la notion de fonds de tiroir : ce retourneur de temps-là ira-t-il jusqu’à ce qui a été fait à l’origine ? Imagine-t-on un auteur à qui l’on dit que malgré tout le reste, c’est bel et bien ce qu’il a fait au début qui intéresse l’édition ? Les décode-t-on, les décalages de celui qui donne en même temps qu’il attend ?

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04/11/2012

Dernières nouvelles du front d'une métaphysique excessive.

 J'ai toujours aimé, avec Quignard, la notion de vie secrète. Largement préférable à la double vie, petit-bourgeoise et castratrice (je relis Nizan, ne m'en veuillez pas). Mais quand vous apprenez que votre musicien favori a participé à la bande-son de "Premiers baisers", fût-ce il y a un siècle, difficile, je vous assure de rester stoïque et de ne pas céder à l'irrépressible sentiment de jalousie. Sans savoir si ça vient du secret qu'il a gardé si longtemps ou du fait qu'il a frayé avec le gratin de AB Productions, qui m'aurait garanti sans rire un rôle dans "la Philo selon Phil".

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03/11/2012

Exhumation de poème.

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Graphie elliptique et dessin de Jean-Louis Pujol ("Un dernier mot", NADA, 2002)

12:51 Publié dans Blog | Lien permanent

02/11/2012

Whatever Works.

"I see Death by Culture shock." Selon le principe d'incertitude de Heisenberg, Dieu n'existe pas mais Boris Yellnikoff est son prophète quand même.

12:08 Publié dans Blog | Lien permanent

01/11/2012

Tant de Toussaint.

IMG_1303.jpgJ’ai sous les yeux, au moment où j’écris, un exemplaire du "Magazine littéraire" de décembre 1971. Le numéro 59, qui valait 4 francs. Je n’étais pas abonné à cette époque, j’avais trois ans, à peine. Je ne le suis plus depuis longtemps, pour d’autres raisons. On y trouve, en d’autres encadrés, une publicité d’une demi-page pour le Prix Goncourt de l’année, « les Bêtises », de Jacques Laurent, chez Grasset. « Le soir de Bruxelles » vante le roman de Jeanine Gican, « l’Erosion », chez Calmann-Lévy. Eric Losfeld, sous l’intitulé « Que mijote l’éditeur Eric Losfeld?» nous propose de le rencontrer au « Terrain vague », rue de Verneuil. Marc Kravetz, surtout, propose un article majeur du dossier « Paul Nizan, littérature et révolution », intitulé « un écrivain communiste ».  Qui me rappelle qu’il est urgent que je numérise les articles et mémoires que j’ai écrits sur lui, que ça ne se perde pas. Et que je pourrais bien travailler à une variation sur cette photo de Pôlyves et Rirette à la fête foraine, quand il met son strabisme convergent au service de tout ce qu’il semble vouloir dézinguer.

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31/10/2012

Pas au vieux singe...

66292_432606043454199_1118204392_n.jpgJ’ai cette impression que plus j’avance en âge, plus ce qui est attendu m’ennuie. Dans les livres et les disques aussi. Alors, même si j’ai mes repères, les artistes et auteurs que je suis depuis longtemps, je me laisse de plus en plus séduire par l’enthousiasme d’un tiers. Quitte à le lui reprocher après, gentiment. Ce ne sera pas le cas, aujourd’hui, tant Philippe Ache - qui écumait, sans qu’on se soit jamais rencontrés, les mêmes petites salles de concert que moi, dans les 80’s - ne s’est pas trompé en me conseillant le EP  entièrement homemade de Lidwine, « No Monkey ». Cinq titres entièrement dédiés à la harpe, l’harmonium et la voix, une voix cristalline perchée entre Björk et Kathe Bush - s’il faut faire des analogies – qui se joue de la prosodie et sert la musicalité des mots. Une voix qui n’aurait pas supporté un mixage approximatif et là encore, c’est heureux : Gizeh Records a bien fait son travail. Les titres s’enchaînent, aériens, Duet for ghosts (Call my name) est une belle déclaration, dans un propos général ancré dans des états passés, toute furie bue et chaos apprécié (« Pardon me for having denied your existence »), des rivages atteints et  (sans doute) perdus. Les cinq morceaux s’accordent, le tout est ciselé, précieux, enregistré, ai-je lu, dans une église gothique parisienne. « Sorry for my insistance », termine-t-elle, dans une demi-lumière et sur un ton victorien: c’est qu’elle voudrait nous voir sourire, en plus de ça, après avoir tout relevé de notre petit tas de misère. Unfair and rude. Qu’elle ne s’inquiète pas, du coup: il est de (tout) petits investissements qui nous rendent de la Beauté au centuple.

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