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01/12/2012

Sévillane.

Image 14.pngIl y a dans les roses des jardins de Séville / L'histoire d'un amour qui s'est un jour tari / Les pétales fermés de ces êtres graciles / Sont recroquevillés, et flétrissent sans bruit

Dans le continuum des existences douces / On ne prête jamais au jour un lendemain / À l'aube un crépuscule, au péril la rescousse / À l'amant le rival, à l'amoureux la main

Il y a dans les roses des jardins de Séville / Les marques mécaniques de l'usure du temps / Que le Guadalquivir véhicule, fluctuant

Laissant là ce qui fut, lors menant ce qui est / Souriant des amants qui avancent enlacés / Sans jamais s'avouer qu'une rose est fragile.

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30/11/2012

Homéostasie du risque.

Son inventeur s’appelle Wilde. Ni Danny, ni Oscar, mais Gérald. Sa méthode a permis d'auto-évaluer le niveau constant et préférentiel de la perception du danger et les capacités d’adaptation à toute forme de situation périlleuse. Pourtant, ce sont dans les lignes droites, par beau temps, hors agglomérations que les accidents mortels surviennent le plus. Dans le même temps, on me demande d‘accorder à l’autre la part suffisante d’intelligence pour qu’il ne porte pas atteinte à mon intégrité. Que je lui fasse confiance. Comme en démocratie. Mon sang sartro-juléjimien n'a fait qu'un tour: et puis quoi, encore? 

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29/11/2012

Double énonciation.

Ce n’est pas parce que, dans le Voyage, Céline dit On qu’il faut vous sentir obligé de réserver la soirée de Noël sur le Titanic.

17:26 Publié dans Blog | Lien permanent

28/11/2012

Souvenirs de Choplin.

Je remets la main sur un vieux cahier dans lequel j'ai longtemps pris des notes des différentes interventions des uns et des autres. Celui-ci est précieux, je suis heureux de l'avoir retrouvé : j'y revis le colloque Nizan de 2005, la conférence de Bernard Lahire sur la condition  des écrivains, au Fort St. Jean, en octobre 2006 (pas moyen de retrouver l'article que j'avais écrit à ce sujet pour "le Cheval de Troie" version papier...). J'y relis les notes prises pour la venue d'Antoine Choplin en décembre 2006. Il venait parler à des élèves de 1ère de "Radeau" et entres deux propos sur le roman, il a entrepris de faire comprendre à de jeunes adultes ce qu'était un écrivain. Comment on interrogeait la réalité de l'envie d'écrire, justement. Pour lui, justement, on n'a pas envié d'écrire, on écrit. Des "Club des Cinq" réécrits à 6ans, des poésies à l'adolescence, de la contrainte ensuite et puis une promesse: à 40 ans, je serai écrivain. Pour contrecarrer les limites de la parole, polluée par l'apparat, la rapidité, la simplification. Pour interroger la réalité, de plus en plus complexe, entremêlée... En 2006, Choplin disait qu'un écrivain, un vrai, c'était quelqu'un qui par ailleurs était dans un vrai temps de travail, mais qui avait décidé d'être écrivain. Un engagement qui génère une culpabilité, quand l'écrivain "passe son temps à essayer". Un temps dont celui "passé à rien foutre", à s'en accorder, devrait être comptabilisé mais ne l'est pas. Il faut quand même que l'écrivain trouve ses lecteurs: un seul suffit, disait-il à l'époque. Qu'il fût son contemporain ou pas: un lecteur peut apparaître trente ans plus tard. Dix mois passés sur trois pages et dix mois sur tout le reste, énonçait-il également. Avec une propension à trouver la phrase juste quand on y met un point, une tendance à s'inquiéter quand on revient dessus. Une inquiétude, déjà, sur l'accroissement de la marchandisation du livre. On était en 2006. Antoine Choplin, depuis, a publié "le héron de Guernica" et fait partie de la sélection 2012 de Lettres-Frontière : un (déjà) vieux souvenir, pour moi. Je suis à peu près sûr qu'il ne changerait pas une ligne à ce qu'il a dit. Mais je le remercie d'avoir dit ça à l'auteur que je n'étais pas encore.

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27/11/2012

Mis à l'amende.

Je n’aime pas que les épées de Damoclès se rappellent à moi : je m’accommode au quotidien d’une semi-précarité que j’ai provoquée, mais que je gèrerais très bien s’il n’y avait en permanence les rapaces barbariens au-dessus de ma tête, prompts à sanctionner le moindre manquement. Mais à quelle ligne ? La mienne n’est-elle pas suffisamment exigeante comme ça pour qu’on ne me rappelle pas à chaque seconde qu’il faut entrer dans le cadre, sous peine de sanction? Mais qu’on m’embastille, bon sang, si l’on m’accorde les quelques précautions qui allaient avec les auteurs qui y ont séjourné! Mais non, l’autorité, aujourd’hui, est plus insidieuse, elle frappe là où se loge et le nerf de la guerre et la dernière des fiertés de l’homme debout. Courber l’échine ? Avant la suerte de muerte ? Je mourrai en Cyrano, plutôt.

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26/11/2012

Commission.

Etonnant, ce rapport au pouvoir qu’ont ceux qui l’ont pourtant tellement occupé. Moi-même, j’en arrive à me demander si l’élection des délégués de classe de la classe de 4ème C, en 1981, n’a pas été faussée. Dans le même temps, prendre le risque de recompter les voix, ce serait aussi prendre celui de décompter les morts.

17:21 Publié dans Blog | Lien permanent

25/11/2012

Jourdophiles.

jourde.pngJ’ai à peine le temps de terminer ce week-end et d’écrire ma note, marquée par la rencontre, à « la Maison Vieille »  de Roiron, librairie improbable en plein cœur de l’Auvergne qui accueillait, hier, Pierre Jourde. Cet homme qui depuis 2002 et « la littérature sans estomac » - puis le « Jourde et Naulleau », en 2004, au cours duquel il éreintait la littérature contemporaine autofictionnelle – marque ma vision de l’écriture, comme si, avant de passer par le sas critique conventionnel, un livre passait par le joug jourdien, ce qui ne garantit pas plus de ventes mais assure l’intégrité de l’écrivain, a minima. Ce qui pour beaucoup, dont moi, signifie l’essentiel. Hier, au coin du feu, Jourde nous a lu des extraits de « Pays perdu », pour lequel il s’est battu au sens propre, du « Maréchal absolu », son dernier roman au cours duquel il envisage une tyrannie déréalisée, un extrait de « littérature & authenticité », qui concerne l’intention de l’écrivain, sa propension démiurgique quand il atteint sa propre essentialité. Des lectures, principalement, même si la phase de questionnement, que Daniel, du Réalgar, et moi avons essentiellement nourrie, a touché des sujets essentiels sans que jamais ceux-ci soient abordés pleinement : qu’en est-il d’un auteur qui se partage entre enseignement, romans, essais, blogosphère, critique,œuvres d’artistes et petite édition, qu’il affectionne ? A quel moment l'auteur passe-t-il son travail sous les fourches caudines qu'il a lui-même érigées? Que mettrait-il dans un "J&N" contemporain? Du côté de l’égo, il est parti avec « la partie de cache-cache » que je lui ai offert. Il s’est montré surpris par le bandeau indiquant le prix du deuxième roman, par le fait que Carole Martinez ait concouru. J’ai espoir qu’il y jette un œil, sans rien attendre qu’une angoisse supplémentaire, au vu de son absence d’empathie, qu’à mon petit niveau, déjà, je revendique. Curieusement, je ne suis pas inquiet. A force de lire un auteur, on finit par deviner ce qu’il attend comme lecture. J'espère seulement qu'il s'y intéressera, par curiosité, en tant que roman. Beau moment, en tout cas, que je dois à Daniel, qui édita Jourde et qui va m’éditer. Rien que ça, ça inscrit.

21:10 Publié dans Blog | Lien permanent

24/11/2012

Coup de gueule.

Dans les librairies, il y a les grands livres, les beaux-livres, les livres qu'on ne lira jamais, ceux qu'il nous reste à lire et les livres de m... qui se portent bien, merci. Reste à ce qu'une nouvelle catégorie ne se crée pas, tout de même: les livres à grand tirage d'auteurs nationaux qu'on aime, qu'on a envie de défendre et qu'on ne peut pas - ou plus - s'offrir. Un roman chez Gallimard ou Actes Sud à 28€, c'est un scandale d'édition. Et une littérature (de lecteur) à deux vitesses. Là aussi, il y a urgence.

11:43 Publié dans Blog | Lien permanent