10/01/2013
As long as there's sun.
Désolé pour hier. Un craquage, comme ça. Il faut dire que la réalité est là : quel sens trouve-t-on à s’escrimer dans l’écriture quand une telle impéritie est la règle générale et qu’on n’a, en plus, aucun talent pour s’y plier ? Il faut expliquer sans cesse aux générations nouvelles que le succès n’est rien s’il n’est pas fondé sur la qualité du travail réalisé, quel qu’il soit. Qu’on peut passer mille heures sur un ouvrage pour lequel on touchera 1€ par exemplaire vendu, soit 1000€ en cas de succès d’estime, donc à un tarif horaire de 1€ de l’heure. Redire l’extraordinaire vacuité de la réussite, la tentation de Venise, l’essence de la démarche esthétique. Et rester figé devant la facture d’électricité.
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09/01/2013
Tout est dit.
A la radio il y a poussin (x2)
Et le poussin Piou (x6)
A la radio il y a une poule (x2)
La poule cot cot
Et le poussin piou (x5)
A la radio il y a un coq (x2)
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x4)
A la radio il y a une dinde (x2)
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x3)
A la radio il y a un pigeon (x2)
Et le pigeon roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou
Et le poussin piou
Et le poussin piou
Et le poussin piou
A la radio il y a un chat (x2)
Et le chat Miaou
Le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x3)
A la radio il y a un chien (x2)
Et le chien Ouaf Ouaf
Et le chat Miaou
Le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
Et la poule cot cot
Et le poussin piou (x4)
A la radio il y a une chèvre (x2)
Et la chèvre bêê
Et le chien Ouaf Ouaf
Et le chat Miaou
Et le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x3)
A la radio il y a un agneau (x2)
Et l'agneau Mêê
La chèvre bêê
Et le chien Ouaf Ouaf
Et le chat Miaou
Et le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x4)
A la radio il y a une vache (x2)
Et la vache Meuh
L''agneau Mêê
La chèvre bêê
Et le chien Ouaf Ouaf
Et le chat Miaou
Le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x5)
A la radio il y a un taureau (x2)
Et le taureau Muu
La vache Meuh
L'agneau Mêê
La chèvre bêê
Et le chien Ouaf Ouaf
Et le chat Miaou
Et le pigeon Roucoule
Et la dinde Glou glou
Et le coq cocorico
La poule cot cot
Et le poussin piou (x4)
A la radio il y a un tracteur (x2)
Et le tracteur Bruum
Le tracteur Bruum
Le tracteur Bruum
Et le poussin.. (crouic)
Oh oh !
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08/01/2013
Sociabilité.
Peut-être y suis-je allé un peu fort quand j’ai avancé que monter une fac de Droit à Palerme serait plus efficace que n’importe laquelle de ses réunions…
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07/01/2013
Topologie.
La question des lieux est insistante : certains ne sont que de passage et incarnent, au final, la transition nécessaire à toute reconstruction. D’autres sont constitutifs d’une identité, on peut les quitter sans en avoir jamais l’impression. Entre les deux, il y a le doute, la place, également, pour l’arbitraire et le changement. Je me suis retrouvé un jour à Bourg-en-Bresse, sur la place du théâtre, en compagnie des impressions que Nizan a ressenties soixante-trois ans auparavant, et ce sont les seules que j’ai gardées. Je reviens à la Croix-Rousse comme si elle m’appartenait depuis que j’en ai enfermé les réminiscences dans « Tébessa ». On pourrait dire de moi, même, que je suis un parfait écrivain berrichon, depuis « la partie de cache-cache »… Quels sont les lieux qui décideront de moi dans les années à venir, dans cette fameuse deuxième partie de vie toujours intranquille ? On parle toujours de l’amour et de la part manquante, mais se demande-t-on suffisamment si l’on a trouvé la place qui nous sied ?
16:51 Publié dans Blog | Lien permanent
06/01/2013
Tous ces renoncements.
Le nombre incalculable de fois où l’on se dit que l’on va faire la route et revoir telle ou telle personne qu’on n’a pas vue depuis trop longtemps, les fois, également, où l’on s’avance vers le bureau pour se (re)mettre à écrire et qu’on finit par s’en détourner, les appels qu’on n’attend plus, les sollicitations qui n’arriveront pas… La déception est l’essence même de l’existence, si tant est qu’on arrive à la surmonter, à chaque fois. Il faudrait ne rien attendre, on le sait, mais à chaque fois, par fascination morbide, on se laisse prendre. Parce que la surprise est belle, et elle l’est parce qu’elle est rare : quadrature du cercle.
12:01 Publié dans Blog | Lien permanent
05/01/2013
Droits de hauteur.
Un mot d'esprit, aujourd'hui, gratuit, spontané et, autorisons-nous, drôle: il vaut mieux mojito que mourir tard. En soi, ce n'est rien, même si ça entraîne bon nombre de notifications sur les réseaux sociaux où, répétons-le, la notoriété vaut ce que les billets de banque valent au Monopoly. Mais quid d'une telle envolée lyrique et scatologique (de l'esprit) si le même mot se trouvait en tête de gondole, à Auchan, du dernier recueil des aphorismes de Jean Roucas?
20:47 Publié dans Blog | Lien permanent
04/01/2013
Apocryphe.
Il y a tellement de miroirs déformants dans l’univers virtuel que même Narcisse, revenant, serait réduit au complexe d’infériorité.
16:05 Publié dans Blog | Lien permanent
03/01/2013
Independance Day.
Ses deux amis sont venus au matin lui dire au-revoir. Quand je les ai vus sortir tous les trois de l’allée, j’ai mesuré, au sens premier, l’étendue de leur histoire propre, à ces trois escogriffes qui m’ont tous dépassé en taille alors que c’est un domaine dans lequel, disons-le, je me défends. Trois beaux jeunes hommes, grands, fins, élégants, que j’ai connus enfants. Surtout un, le mien. Qui part aujourd’hui pour trois mois en Italie. Rien de bien dramatique, si ce n’est qu’un départ, à dix-sept ans (moins dix-neuf jours), c’est un prémisse, un acte initial. Et qu’on ne laisse jamais partir facilement ce à quoi on tient le plus au monde. Je regarde mon fils s’éloigner avec sa maman – à qui j’ai laissé le privilège de l’emmener à l’aéroport parisien – je me dis que ce qu’il fait là, en plus de le faire alors que j’aurais aimé le faire à son âge, déterminera celui qu’il sera, adulte. On se construit par les actes et celui-ci en est un sacré, quelle qu’en soit la durée. Mon petit homme qui se levait le matin et nous infligeait, systématiquement, le générique africain du « Roi Lion », celui à qui il fallait lire, mille fois, l’histoire des Biloulous (« sous un caillou, un gros caillou, vivaient trois affreux Biloulous ») va devenir, à part entière, un individu sur lequel on n’aura plus aucun contrôle, quelqu’un qu’on ne va plus pouvoir, trois mois durant, toucher du doigt. L’accolade qu’il a consentie, en bordure de gare, les petits spasmes survenus ces derniers jours, tout cela relève du passé, maintenant, puisque d’ici peu, il ne sera plus celui qu’il a été, mais celui qui a vécu ça : l’initiation est en marche. On peut trouver ça ridicule au vu de la courte distance et durée du séjour, mais c’est un fait, et seuls ceux qui sont partis le savent : on ne revient jamais tel que l’on est parti, et heureusement. Qui plus est, cette idée de l’aventure, de la découverte, c’est quelque chose qui ne lâche pas et conditionne la notion de remords : celui qui n’essaie pas ne se trompe qu’une seule fois, dit la chanson. Dans quelques heures, une autre famille prendra le relais, le trouvera certainement plus avenant qu’il peut l’être avec nous, parce qu’il peut l’être tellement. Dans un premier temps, tout lui paraîtra difficile, le nom des rues, des gens, des notions à intégrer scolairement ; et d’ici peu, tous ces obstacles lui paraîtront risibles. Je suis extrêmement fier de ce qu’il est mais surtout de ce qu’il a choisi d’être : indépendant, mobile, libre à un degré viscéral. Ce n’est pas une vie facile qu’il a choisie, surtout qu’il devra, lui aussi, supporter le poids d’une sensibilité presque outrancière. Il parlera une langue que je ne connais pas ou peu, aura lié des amitiés, des amours, peut-être, tout ce qui relèvera de son cheminement propre, encore une fois, et tant mieux. Et moi – sa maman, aussi – je le regarderai, du port que je me serai trouvé, attendant de ses nouvelles sans en demander, sans jamais lui imposer d’en donner. Il a trois ans, j’écrivais « Quand mes filles seront parties* » pour Eric Hostettler, au grand dam de son épouse, mère des sus-dites, qui m’aurait étripé sur place, gentiment. Voilà que cette histoire se retourne contre moi aujourd’hui, et j’en souris. On ne peut pas être poète et philosophe à la fois et ignorer la portée du Voyage. Je le suivrai en pensée, de temps à autre en parole, en images, mais dans mon cœur – pardon du cliché – c’est une partie de moi-même qui est partie ce matin. Il détesterait lire ça, et plus encore voir la photo que j’ai mise, mais ce petit homme aux mains dans les poches qui refusait – déjà – de chanter en même temps que les autres sur la scène de la Bourse du Travail (la même qu’a foulée Barbara !) s’est doublement envolé, et c’est très bien. Quand il reviendra, pour les lilas blancs du mois d’avril, peut-être ses deux amis viendront-ils le chercher à la gare. Ou ses cousins-cousines qui ont eu tant de mal, hier, à le laisser partir. Quoi qu’il arrive, j’y serai, évidemment. Un peu derrière, attendant mon tour, mais j’y serai.
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