20/12/2011
Fausse note.
Bof.
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19/12/2011
Découvertes.
Hier, je suis allé voir une partie du travail de Marie Hercberg, à la galerie Pikinasso, à Roanne. Découverte via Christian Chavassieux et, au-delà, par la Galerie le Réalgar, à St Etienne, j'avais envie de voir réellement ces toiles frêles et intimes m'ayant permis de dépasser mon appréhension quasi rhédibitoire du bleu en peinture. Même si là, j'ai mis le rouge...
Chez Marie, il en va autant de la faille que de l'anamorphose, pour le peu que j'aie pu en percevoir, en attendant - privilège - la visite de l'atelier, un jour. J'en dirai plus à ce moment-là. Dans le seul coin obscur de la galerie, les quatre huiles sur papier autorisent autant les tourments de l'âme que leur apaisement par l'esquisse : j'aime, dans les Arts, que rien ne soit imposé au spectateur, qu'il ait tout à ressentir. Et ça fonctionne : finesse du trait, profondeur du grain, on trouve l'oeuvre en mouvement telle que, pour moi, elle est censée le rester. Allez-y, si vous arrivez à passer le Col du Pin-Bouchain, c'est jusqu'au 30 décembre, je crois. En plus, le directeur de la Galerie est un homme charmant, qui sait engager la conversation. A qui je n'ai pas osé dire, certes, qu'il faut savoir être sélectif dans les artistes exposés, la fausse naïveté peinturlurée de certaines oeuvres ayant un peu altéré mon regard. Mais c'est toujours une autre question, le goût des autres.
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18/12/2011
Que restera-t-il de tout ça?
Une des raisons pour lesquelles je n'ai ni le temps ni le loisir de mourir est qu'il faudrait une cérémonie (païenne) de plusieurs heures pour qu'on écoute et que j'entende les chansons qui auront marqué une vie qui leur a été consacrée. Plus sérieusement, tous les dix ans, peut-être, et un peu plus quand on avance dans l'âge, il arrive, de temps à autre, un texte dont la teneur m'émeut au possible. Quand en plus de ça, ce texte là épouse une musique qui fait le reste, on est dans un absolu qui se rapproche du Sacré de la grande soeur. Depuis hier, et après y avoir jeté un oeil tout juste distrait les semaines précédentes, je suis submergé par la beauté d'une chanson et c'est déjà beaucoup. J'ai bien tenté d'y accoler les éléments rationnels de l'auteur (de chansons) que je suis, l'usage de l'octosyllabe, qui donne un rythme imparable à la diction, des futurs qui, bien employés, renforcent la teneur émotionnelle, le petit suspens entre "quelques années" et le "de plus", la limite flirtée avec le pathos - bien évité - la métaphore éculée du temps qui passe, rien à faire et tant mieux : comme dit Nico Blondeau dans d'autres lieux, "ça serre le coeur", de bonheur. Moi qui ai passé ma vie à faire des compilations-bilans, je fais rentrer ce morceau dans mon Panthéon personnel, avec les monstres sacrés et les petites pépites d'inconnus, comme "la fin du début" (de Jacques Périer) qui sera dans le prochain album d'Eric ou, elle me vient comme ça, "J'te promets la lune", de Jeff Bodart. Ah si, quand même! Derrière le monsieur qui chante - Guillo, dont le site propose, pour 1000€, un abonnement à vie à ses concerts plus quelques présents - il y a un auteur, que je rencontrerai bientôt et un guitariste sublime, Gérard Védèche, qui n'est autre que le guitariste de "Trop Pas!". Je les remercie pour l'émotion et attends avec impatience leur projet commun. Et je partage, ici.
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17/12/2011
Le cyanure, c'est pas du Doliprane, t'en prends qu'une fois par jour!
J’avais déjà chroniqué le one-man-show de Palandri, il y a quelques mois : difficile exercice de style que de reconnaître le talent sans apprécier le support. Gentiment invité par ses soins à voir la énième représentation de ce grand succès de café-théâtre qu’est « Ta Gueule ! », le duo qu’il forme avec Jacques Chambon, j’y suis allé hier, sans angoisse : après tout, ne suis-je pas celui qui écrivait, il y a quelques années, après qu’un ami m’a traîné voir « Arrête de pleurer, Pénélope ! » que si ces comédiennes faisaient carrière, je voulais bien être pendu… En fait, non, je n’ai pas dit ça, c’est Georges Pérec, sortant d’un des premiers concerts, en vedette américaine de Raymond Devos, de Johnny Halliday. Mais j'ai pensé la même chose. C’était pour dire qu’on pouvait se tromper, d’une part, et qu’il n’est pas de raison suffisante à juger le goût des autres inférieur au sien. Je l’éprouve tous les jours, ce théorème, quand on me dit d’un air gêné que telle partie de tel livre est inférieure à telle autre (quand d’autres me disent l’inverse), voire que tel livre lui-même est meilleur ou moins bon qu’un autre. J’en souris, quand la critique est sincère, je m’en agace quand elle touche à des éléments plus aléatoires : la voix d’Eric, qu’on n’aimerait pas quand on s’émeut de voix qui m’indiffèrent, par exemple. Comme quoi tout est relatif, t’sais ! Palandri, donc, dans cette pièce de Chambon, auteur comique réputé, de la famille du Kaameloot de la télé, ce qui doit en émoustiller encore. L’argument est rebattu : l’opposition de style et de nature, dans un centre de repos, un prof dépressif et cocu côtoie un voyou venu se mettre à l’abri. A partir de là, on est dans la veine comique des oppositions de style (démarche, langage, cultures) et là-dessus, rien à dire. Sinon qu’à mon avis, le jeu physique prime sur le texte et qu’à partir de là, j’y ai vu plus de mimétisme et de burlesque que de création : impossible, dans les quiproquos et dans la diction (les « oh la la, la boulette ! ») de ne pas y voir le Villeret du « Dîner de cons », voire, quelquefois, du De Funès mâtiné de Clavier, ce qui n’est pas un compliment. Dommage, parce que le texte, encore une fois, peut faire mouche quand il s’agit des profs, de la psychanalyse, de la mixité sociale plus largement. Sans doute ne faut-il pas réfléchir quand on va voir des pièces comme celles-ci, les rires de la salle en témoigneront largement : Palandri me dirait qu’à force, je vais saigner des oreilles. N’empêche : quand je vois des comédiens comme ça, j’ai toujours envie de leur faire jouer autre chose, qu’ils n’auraient pas à surjouer par le corps. C’est ainsi, ce n’est (toujours) pas ma faute. Je leur souhaite de bénéficier de mon manque de perspicacité critique pour le genre et d’avoir le même succès que ceux que j’ai cités plus haut. Palandri, par contre, je le verrais bien en Sganarelle dans mon Dom Juan. C’est à creuser.
NB:je me rends compte en relisant l'article sur le précédent spectacle que le coup de Pérec et de Pénélope, je l'avais déjà fait: ce qui témoigne, plus que de mon inanité littéraire, d'une réelle volonté que cet avis ne soit pas mal pris.
16:38 Publié dans Blog | Lien permanent
16/12/2011
Rebond.
18:55 Publié dans Blog | Lien permanent
Le comptoir de mon père.
Je passe devant ce bar moderne qui s'intitule "le comptoir de mon père" et me demande si tout cela est bien honnête ou ne relève pas, comme pour la purée Mousseline garantie à l'ancienne ou les Knacki de Herta qu'on déguste au feu de bois dans la forêt, d'une manipulation des esprits pour nous convaincre de la valeur d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, et les autres non plus, puisqu'il n'a jamais existé. Se dit-il, le gérant de l'endroit, que la seule enseigne peut suffire à mener le passant vers la réminiscence et son pendant, l'oubli (dans l'alcool). Il m'arrive parfois de penser que les choses ne se sont pas passées comme je l'avais cru, figurez-vous. Et à me demander si je ne suis pas en fait complètement con.
18:53 Publié dans Blog | Lien permanent
15/12/2011
Chinoiseries.
On m'a gentiment offert les Mémoires* de Pierre Seillant, Président pendant 41 ans de l'Elan Béarnais d'Orthez, devenu Pau-Lacq-Orthez, ce qui n'a aucun intérêt pour les gens d'ici, sauf à savoir que ce fut le club historique d'Alain Larrouquis. Ces Mémoires, organisées par Gérard Bouscarel, journaliste pendant 24 ans à La République et à l'Eclair des Pyrénées, ont le bon goût, quoique mal informé de me citer dans cet ouvrage qui fait fureur en Béarn. J'y apprends, notamment, que le héros que je me suis choisi, entre deux exploits sportifs sur la moquette (!) de la Moutète, a botté les fesses d'un joueur chinois qui avait eu le malheur de lui piquer deux fois consécutivement le ballon. Ô Tempora, Ô Mores, dirait l'autre. Il n'empêche, ça a de l'allure et ça me conforte. En ces temps, ce n'est pas rien.
* Pierre Seillant, Au coeur de l'Elan Béarnais, Editions Gascogne, 2011.
17:41 Publié dans Blog | Lien permanent
14/12/2011
Sète-Caen
Pour aller chez mes parents, il faut prendre une rue désormais à sens unique, avec - forcément - un sens interdit d'un côté et, durant les travaux qui durent depuis plusieurs mois, une déviation annoncée de l'autre côté... qui vous ramène à cette même impasse. Je pourrais solliciter Raymond Devos mais non, en ce moment, je ne peux m'empêcher d'y voir une allégorie de ma vie, c'est déplaisant.
18:49 Publié dans Blog | Lien permanent