08/02/2012
Presse.
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07/02/2012
Un homme à la mer.
Le cerveau humain marque parfois quelques limites. A la personne qui me disait que telle chose vécue l'avait été il y a vingt ans, je répondis que ce n'était pas possible, que ça ne datait que de 1991. Elude-t-on volontairement la notion du temps qui passe ou certaines ères restent-elles figées là où on les a laissées? Est-ce un déterminisme culturel que d'imaginer que l'on retrouvera des lieux, des personnes et des parfums au moment même où on les a quittés ou simplement l'émanation de ma très grande imagination et de ma naïveté coupable? Il y aura vingt ans l'année prochaine que Jacques Doillon réalisait pour la télévision un film que je n'ai jamais pu retrouver, "Un homme à la mer", mettant en scène un homme partagé entre deux vies, deux femmes (et une fille), une avant et une après cinquantaine, et qui, ne pouvant choisir, choisit de ne pas le faire et d'échouer, littéralement, au Grand Hôtel, à Cabourg, jusqu'à ce qu'on vienne à lui. Je n'ai jamais oublié l'impression que ce film m'a fait: comme une prémonition, 25 ans avant, même si, à l'instar de Doillon, je peux facilement récuser l'aspect autobiographique. Non, c'est aujourd'hui... J'ai parlé de "Amantes" d'Aranda dans le PAL. Là, juste là, je vous le dis : il y a des moments qu'on n'oublie jamais.
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06/02/2012
Et Patatras!
Ça en serait presque drôle, mais d’un « comique terrible et douloureux »*. Voilà que dans plus d’une sphère de mon existence, je rappelle à des êtres de démesure ce qu’est le péché d’Hybris, en bon philosophe, et que ma vie d’homme me conduit à plus d’une extrémité moi-même, comme si je ne pouvais pas me résigner au sort du simple mortel. Gérard me demandait dans la voiture en rentrant d’où pouvait bien nous venir ces inspirations qui nous déterminent et nous ont conduit, tous les deux, à un sketch de scène que jamais je n’aurais imaginé pouvoir vivre un jour (le marquis de Patatras, dont je reparlerai). Je n’ai rien pu répondre d’autre que le fait d’être tout entier tendu vers un but ne nous permet pas forcément de l’atteindre, mais de s’en approcher : un télos, quoi… Mais pour l’après, je ne sais pas. Celui qui nous chantait « à ton étoile » a fini dans le pathos, et nous, parce qu’au moins je me reconnais dans un certain nombre d’entre nous, nous avançons sur le chemin accidenté – au sens phénoménologique – de notre existence. Et tout est toujours à refaire et à découvrir : rien ne m’est plus sûr que la chose incertaine, alors.
*Théophile Gautier à propos de Lorenzaccio et de ses turpitudes à Firenze.
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05/02/2012
Rien à dire.
Encore de très belles choses vécues ce week-end, qu'il m'est difficile de raconter ici et maintenant. Parce que les contingences reviennent vite une fois qu'on les a mises à l'écart un temps et parce qu'il faut que j'assimile cette nécessité d'absolu.
19:19 Publié dans Blog | Lien permanent
04/02/2012
Métaphysique du lapsteel.
J’écrivais hier que les musiciens en répétition étaient presque aussi soucieux que les philosophes. Deuxième séance, ce matin, après celle d’hier soir, plus marquée par la fatigue selon Gérard que par l’efficacité. Pourtant, au matin, comme s’il fallait se rappeler le moyen pour accéder au juste, tout rentre, et l’émotion, encore elle, affleure. Je ne sais toujours pas ce que je viens faire dans cet événement, ce soir, mais j’aurai eu, dans ma vie, le privilège de m’entendre chanté, interprété. Sans même parler des voix, ce que les musiciens du projet apportent à nos chansons, à Eric et moi, est extraordinaire. J’ai souvent dit à quel point ces deux-là, Gérard et Fred D., m’impressionnaient, mais je le redirai sans doute jusqu’à ce que nos chemins se séparent, s’ils le doivent. Celui de Gérard et d’Eric s’allonge depuis vingt-cinq ans, le nôtre, avec Eric, depuis dix ; Fred n’est pas du genre moyen-terme. C’est bête, c’est beau. J’attends le moment où l’on reconnaîtra notre souci, kantien, de perfectibilité et qu’on lui accorde la place qu’il mérite : ce soir, à Bellegarde, si tout se passe bien, ça devrait déjà sérieusement marquer le coup. Grignan, peut-être, sera sans doute l’écrin que j’apporterai, sur un plateau, à mes camarades.
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03/02/2012
Guignol.
Les notes viendront du grand froid, ce week-end: "Trop Pas!" se joue à Bellegarde devant un public attendu en nombre au vu des réservations. On y testera une formule (forcément) plus avancée qu'à la Casa, avec un fond de scène en vidéo - si tout fonctionne - deux chansons supplémentaires intégrées et une plus grande place accordée - par moi-même - à la narration. Je vais donc sortir de mon trac présumé pour endosser vraiment le rôle d'histrion du verbe que, ma foi, il me semble pouvoir assumer.
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02/02/2012
Palabras de Nada
C’est Leprest qui écrit « tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom. ». J’y pensais en furetant, oxymore oblige, du côté du Desdichado de Nerval, avec son pendant féminin que Caetano Veloso susurre avec mélancolie dans un « Cucurrucucu » qui, à tous, nous a paru ridicule jusqu’à ce que Almodovar le filme. C’est beau, comme mot, Desdichado, c’est entre déchu, dépité et abandonné, ça tient à rien, à un silence, seulement. Dans la course effrénée des mots dans ma tête, ça vient jusqu’au « Maladjusted » de Morrissey, bouscule le « déambuler » du « Quand reviendras-tu ? », dépasse, presque, « l’Irrégulière » de Murat. Dans mon cerveau dérangé, finalement, il y a plus de mots dans leur musicalité que d’images : ce n’est rien, l’image, c’est fugace et puis on voit trop que certains ferment les yeux de peur qu’on attrape leur âme.
Ce soir, je rencontre des artistes et des écrivains qui participent à un projet pour le "Printemps des poètes". Je sais d'ores et déjà qu'ils tiennent à ce que soit diffusée, dans le cadre d'une exposition sur le thème "Enfances au carré", la petite vidéo de bric et de broc que j'avais fabriquée pour la sortie de "la partie de cache-cache". Bon, ça reste de l'image mais j'en reparlerai.
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01/02/2012
Choisir, c'est renoncer.
Je n'irai pas au Salon du Livre de Paris cette année. L'année dernière, j'y avais pourtant fait de belles rencontres, notamment celle qui m'a mené au Club de lecture de Bois-Colombes. Mon éditeur m'a pourtant demandé ce matin de venir, sans insistance parce que, cette année, son budget total ne lui permet pas de me défrayer. Or, désormais, ma (petite) victoire, c'est de faire en sorte qu'au moins écrire ne me coûte rien d'autre que du sang et de la sueur. Ma situation professionnelle l'impose, elle qui découle des choix que j'ai faits. Et puis au Salon, l'année dernière, il ne s'est pas passé que des bonnes choses pour moi: superposer des lieux et des histoires, c'est que l'être humain sait faire de pire. Je passe, donc. Mais irai à Autun, bientôt, et plutôt deux fois qu'une: voilà un Salon qui a fait le choix d'inviter des auteurs après sélection, ce qui évite le grand n'importe quoi, et qui sait recevoir. Ce n'est pas rien.
NB: en photo, la version papier du "Lyon Capitale", sortie aujourd'hui. Ce n'est même pas qu'on dise du bien de mon PAL qui me sied, c'est qu'il soit parvenu jusqu'à eux. Un coin de ciel bleu?
18:26 Publié dans Blog | Lien permanent