12/02/2012
Backstage.
Ce ne sont pas encore des loges, mais un local qui sent la poussière et où sont enfermés des tapis de sol, des chaises supplémentaires et de vieilles paires de ski dont on se demande si elles resserviront un jour. Fred D. nous a menés là pour qu'on fasse quelques exercices respiratoires et élocutoires; de la sophrologie pour artistes, efficace, même si voir Gérard V. dégingandé comme ça n'incite pas au plus grand sérieux. Il y a de la tension, de l'adrénaline dans ces moments-là, l'analogie avec le ring ou l'arène n'est pas anodine. Les exercices s'enchaînent, on sait qu'on a au moins un bon quart d'heure devant nous, le temps, nous a-t-on dit, que le responsable de la sono revienne. C'est un moment inédit pour moi, dans son partage: habituellement, quand je m'adresse à un auditoire, je respire profondément, je dis "Bien!" et je commence. Là, je suis avec les autres gladiateurs, dans le local à balais sans balais qui nous abrite avant le grand cirque. Et c'est à cet instant précis, alors que nous commençons à relâcher la tension accumulée, qu'on entend le public applaudir d'impatience. C'est une impression inouïe, toxique: à peine ressentie, on ne vit que pour la retrouver.
18:38 Publié dans Blog | Lien permanent
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