10/05/2013
Psychanalyse des contes de fées.
Le Petit Poucet n’aura été qu’un jeune imbécile : remplacer les petits cailloux blancs par des balises Argos lui aurait permis de rentrer plus rapidement chez lui et lui aurait de surcroît rapporté la sympathie des marins.
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09/05/2013
Requiem.
Un jour, un homme, à l’enterrement de son beau-frère, s’est écrié « Bon, ben voilà ! » au moment-même où l’on mettait le cercueil en terre. Je me demande si je n’ai pas croisé à cet instant précis le plus grand philosophe que la Terre ait porté. D’autant que je l’ai vu dans d’autres circonstances imiter les Télétubbies, ce qui lui aurait donné une autorité naturelle dans les médias de masse.
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08/05/2013
Honkytonk Man.
De projet en projet, celui-ci, évoqué : préparer un trimestre de disponibilité, un budget afférent, des micro-travaux in situ pour améliorer l’ordinaire (les mêmes gestes qu’il y a vingt ans, en mode Bukowski, qui ne se perdent pas) et suivre la route d’un être si proche que toute notion de lassitude n’a jamais existé entre nous. Régler mes mots sur les pas de ses notes, tenir le carnet des rencontres qu’il ira y faire. Ne pas attendre que les choses arrivent, disait Astor Piazzolla, mais les faire arriver. Au retour, quand la boucle sera bouclée, ceux qui m’auront aimé auront compris que j’aie pris le train. Pardon, l’avion.
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07/05/2013
Trees of Life.
Quand la bibliographie dépasse une page, il est temps de se rapprocher des arbres, histoire de se faire pardonner.
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06/05/2013
To do or not to do.
Je suis tellement hanté par l'idée de ne pas faire ce que je dois faire que j'en oublie perpétuellement ce que j'ai déjà fait.
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05/05/2013
Retour de nouvelles.
Alors que rien ne me prédisposait à m’acoquiner avec le gros Robert, je dois avouer que ces nouvelles fraichement (re)cueillies viennent de me procurer un vif plaisir. Et ce pour la 3e fois, puisqu’il s’agit de ma 3e découverte de Laurent Cachard. Tiercé gagnant donc, même si touché dans le désordre. Car c’est avec son livre « La partie de cache-cache » qu’un beau jour, ou peut-être une nuit, à Grignan, lors des Rencontres du Deuxième Titre , surgit Laurent Cachard. Face à un public attentif, il exposait avec passion sa nécessité d’écrire la vie, sous toutes ses formes, sans interruption, sans hésitation ni ménagement, comme une respiration physiologique, un invraisemblable souffle d’écriture. Son roman avait l’air d’un jeu, il en portait le titre, mais n’en contenait pas moins, à travers une cavalcade enfantine faussement bucolique, tous les fondements des sentiments humains composant les tragédies classiques. Ce fut ainsi le n°1, ou plutôt l’as, comme on dit, puisqu’il fut couronné par le Prix du Deuxième Roman de Grignan 2012. « Tébessa 1956 », premier roman et titre phare de l’écrivain, s’imposa en n°2. Récit d’une embuscade en Algérie, il raconte une autre partie de cache-cache où les héros cherchent dans leur solitude effarée des réponses à la guerre. Vies brisées, bradées, émouvante histoire à rebours, où l’amour et l’amitié reviennent comme un refrain dans les souvenirs d’un jeune conscrit piégé par le destin. Livre intemporel, désormais référence sur la guerre d’Algérie figurant dans les manuels scolaires (Bordas).
Enfin, n° 3 de mon tiercé littéraire , ce recueil de nouvelles étonnant, où entre rues et bistrots de Lyon, s’entremêlent les rêves, les doutes, l’espoir, la peur de vivre autant que de mourir, et cette pudeur, ces frémissements du cœur décrits avec subtilité. Une partition tendre et cruelle, musique si particulière de Laurent Cachard qui dans la « valse Claudel », pièce maîtresse de l’ouvrage, parvient à transfigurer les lancinants tumultes de l’amour, avec autant de profondeur qu’un certain Rodin dans ses statues de bronze.
par Isabelle Kauffmann, écrivain
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04/05/2013
Happy Ending.
L’issue, la lueur, le petit jour, jusqu’au mauvais sang - de Carax ou de Rimbaud, peu importe - tout est contenu dans ce titre qui porte si mal son nom, se jouant du genre approprié. Il est l’heure, répète celui qui chantait déjà cela vingt-cinq ans auparavant, dans des illusions aux airs de Lautréamont. Parce que là, tout est dans le suspens, dans les dernières secondes, la condition implicite. Le dernier virage, d’une intensité fatale : la mort qui l’attend déterminera la vie qu’il a vécue, enfin, une de celles qu’il a vécues. Jusqu’à sa dernière minute, c’est l’irrésolu qui domine dans l’évocation de cet amour interdit. Anaphore incantatoire, trois fois répétée, jusqu’à dix-sept secondes avant la fin. A quoi pense-t-il, lui, l’interprète, quand il en a terminé avec cette histoire ? A quitter la scène avant même que le public le remercie, pour rester, un temps encore, dans une identité qui n’est pas encore la sienne, revenue ? A ce par quoi il est passé pour que ce personnage puisse lui-même en finir, en même temps que lui ? Il faudrait ne jamais se poser ce genre de questions, je sais. Mais dans la construction cyclique de l’histoire de Bonne-Espérance, c’est bel et bien ce qui domine : la confusion des fins et des recommencements.
"Happy Ending" (Pétrier-VDN)
le Voyage de Noz, Bonne-Espérance, 2010
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03/05/2013
Tabula rasa.
Cette tentation, récurrente, de tout envoyer balader, de n'être plus lié à rien ni à personne, aborder le dernier virage de l'existence avec la ferme intention de faire de ses erreurs et des chagrins qu'on a causés les seules et maigres étapes de sa validité.
19:12 Publié dans Blog | Lien permanent