27/04/2013
Revenir.
Hier, j'ai fait la route que je faisais pour aller travailler, trois années durant, au tout début du XXI°s. De quoi mesurer que si le temps semble passer plus vite qu'il ne passait il y a dix ans, il n'en est rien dans sa dimension auto-routière. J'ai hésité à me poser sur la place d'une ville que je découvrais soixante-trois ans après que Nizan y eut passé une année, celle du Front Populaire, dans le grand lycée bourgeois, qu'il a traumatisé. Le tonnerre redoublant m'a rappelé que s'il y a des lieux qui méritent qu'on y revienne, celui-là n'en valait sans doute pas la peine.
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26/04/2013
Camille, final.
La voilà, en avant-première, la pochette du CD single, "Camille", qui sera vendu avec la nouvelle éditée par le Réalgar, à Saint-Etienne, le 25 mai. Ce qu'il y a de plus beau dans l'histoire, c'est le chemin, là aussi, qu'a connu ce projet, d'une collaboration improbable née sur Internet avec Jean-Jacques Coulon et le désir évoqué très vite que Stéphane Pétrier me prête sa voix. Pas parce que c'est lui, j'arrête tout de suite les interprétations qui vont suivre. Mais parce que c'est elle.
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25/04/2013
Elle fut longue, la route...
L'estime particulière que j’ai pour Axel Kahn n’est pas due au fait qu’il m’ait lui-même remis le prix du jury du Salon du livre d’Orthez. C’est qu’il y soit allé, comme il a répondu à l’invitation que je lui ai lancée là-bas de venir parler de bio-éthique à des personnes à qui, habituellement, on n’en parle pas. Le projet qu’il nourrit depuis longtemps commence le 7 mai, une longue route à pied de 1600km pour traverser le pays et aller à la rencontre des autres. Fuir ce printemps détestable, dit-il, sur tous les plans. Un projet pareil pour un homme de cet âge (à la santé de fer) est superbe : aller au-devant de ses pensées et de sa métaphysique, ça donne des idées. De lendemains plus calmes, d’une sagesse qu’on apprivoise. Je disais à une jeune fille que je faisais réviser ce matin que toute l’humanité était dans Proust comme elle était dans Bach. Cette même jeune fille jouera le Prélude pendant que je lirai « Camille », très bientôt… On chemine tous, pas au même rythme ni dans les mêmes directions, mais l’escale sera belle.
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24/04/2013
Mon côté Michel Oliver.
Pour échapper un temps aux tensions relatives à la réalisation de tout projet artistique, je me suis réfugié en cuisine, la vraie place de l’auteur, et je me suis essayé à ma première purée gratinée. Celle que ma grand-mère me faisait, avec deux œufs et un gros morceau de beurre. Passée délicatement au grill dix minutes avant de la servir. Un régal, pour quatre, et il en reste. Le tout en entendant des mots déjà anciens, qui prennent place, des mélodies qui s’y accolent, des musiciens qui se trouvent. J’ai écrit, un jour, que je construisais ma mort par chocs émotionnels répétés : voilà que j’y ajoute une part de mon enfance, retrouvée. Comme quoi tout n’est que recommencement.
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23/04/2013
Diabolo menthe.
C’est fragile, un projet artistique, soumis à des aléas dont certains sont étonnants. Intégrez une jeune fille très talentueuse et vous verrez qu’elle n’échappera pas plus que celles qui ne le sont pas aux soucis de son âge. Qu’elle enverra, comme Pauline en son temps, des SMS dès sa partition jouée, quand tous les autres présents sont encore dans l’émotion. Les mêmes qui, en Tontons flingueurs, iraient bien expliquer la vie au petit malotru qui ne soupçonne pas une seule seconde ce qu’il devra considérer plus tard comme l’ayant perdu. Anacoluthe!
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22/04/2013
1820.
Cent soixante-dix sept ans séparent l'instrumentiste du violoncelle dont elle joue, avec lequel elle soutient les morceaux de notre projet "Littérature et musique", qui progresse. Se déconstruit, se réinvente. Il faut que les trois s'écoutent et s'entendent, pour arriver à l'harmonie. J'en arrive à oublier qu'il me reste à écrire ma partie, la dire, plus exactement, puisque les chansons ponctuent les extraits des romans qu'elles illustrent. Dans un mois, ce sera le Réalgar, sa plage de graviers blancs, ses recoins qui devraient être bondés. L'adrénaline et la question de savoir pourquoi on le fait. Parce que.
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21/04/2013
In extremis.
20mn avant le jour d'après, c'est toujours aujourd'hui: du passé qui ne dit pas encore son nom. Mais les entrelacs sont si nombreux, entre la mémoire et l'avenir...
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20/04/2013
Contre-histoire de la littérature.
Proust avait l’idée de traiter la réminiscence par le prisme du hachis Parmentier, mais d’obscures contraintes des ayant-droits l’en empêchaient. Contrarié, il ne dut son salut qu’à sa cousine Madeleine, venue prendre le thé.
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