04/05/2013
Happy Ending.
L’issue, la lueur, le petit jour, jusqu’au mauvais sang - de Carax ou de Rimbaud, peu importe - tout est contenu dans ce titre qui porte si mal son nom, se jouant du genre approprié. Il est l’heure, répète celui qui chantait déjà cela vingt-cinq ans auparavant, dans des illusions aux airs de Lautréamont. Parce que là, tout est dans le suspens, dans les dernières secondes, la condition implicite. Le dernier virage, d’une intensité fatale : la mort qui l’attend déterminera la vie qu’il a vécue, enfin, une de celles qu’il a vécues. Jusqu’à sa dernière minute, c’est l’irrésolu qui domine dans l’évocation de cet amour interdit. Anaphore incantatoire, trois fois répétée, jusqu’à dix-sept secondes avant la fin. A quoi pense-t-il, lui, l’interprète, quand il en a terminé avec cette histoire ? A quitter la scène avant même que le public le remercie, pour rester, un temps encore, dans une identité qui n’est pas encore la sienne, revenue ? A ce par quoi il est passé pour que ce personnage puisse lui-même en finir, en même temps que lui ? Il faudrait ne jamais se poser ce genre de questions, je sais. Mais dans la construction cyclique de l’histoire de Bonne-Espérance, c’est bel et bien ce qui domine : la confusion des fins et des recommencements.
"Happy Ending" (Pétrier-VDN)
le Voyage de Noz, Bonne-Espérance, 2010
15:34 | Lien permanent
03/05/2013
Tabula rasa.
Cette tentation, récurrente, de tout envoyer balader, de n'être plus lié à rien ni à personne, aborder le dernier virage de l'existence avec la ferme intention de faire de ses erreurs et des chagrins qu'on a causés les seules et maigres étapes de sa validité.
19:12 Publié dans Blog | Lien permanent
02/05/2013
Un jour sans début.
Rien ne vaut la chaleur d'un foyer, dit l'adage. Demandez-ça à Giordano Bruno, tiens!
17:38 Publié dans Blog | Lien permanent
Dix pieds de haut.
Je ne savais pas encore que les débats sur la voix dans l’univers de la chanson et du rock étaient vains et relevaient, au mieux, du goût personnel, au pire de la rage envieuse, puisque ce syndrome est connu en psychologie. Je ne savais rien de tout ça et j’écoutais avec inclination cet homme à la vie professionnelle remplie, à la famille solide et aimante, chanter avec ses amis quadras, qui jouaient pour se faire plaisir et ne se prenaient pas pour d’autres. Au grand dam de deux membres du groupe, qui avaient plus d’ambition et sont partis voir ailleurs, comme ça semble se faire, mettant un terme à l’activité musicale des trois premiers, qui n’ont pas eu le cœur de rebondir. Ils auraient dû. Parce que la prochaine fois que sa voix résonnera en public, c’est au crématorium et je connais bien cet effet, hélas. Je n’ai rien d’autre en commun avec lui que ces deux ou trois concerts et deux ou trois soirées passés ensemble, mais quand une chanson reste, c’est déjà énorme: elle laissera cet homme à jamais à dix pieds de haut et non six sous terre. Et puis elle les ramène, ces moments heureux, dont on ne savait pas encore qu’un jour on les regretterait. Farewell, alors, puisque c'est de ce voyage-là dont il s'agit.
16:36 | Lien permanent
01/05/2013
Réversibilités.
Trop tôt sans doute pour en parler mais ni lui ni moi n'avons déjà tenu le pari de ne rien savoir de ce que l'autre allait dire: sur une idée un peu loufoque que je lui ai lancée, Christian Chavassieux et moi sortirons un petit livre réversible, dans lequel l'un évoquera le travail et la personnalité de l'autre. De la bienveillance critique, disais-je. Plus d'informations bientôt.
17:34 Publié dans Blog | Lien permanent
30/04/2013
Avers & Revers.
Il n'y a que deux options qui s'offrent au joueur de roulette russe: apprendre la langue ou maîtriser le geste.
17:32 Publié dans Blog | Lien permanent
29/04/2013
Sagrada familia.
Je retourne quelques jours dans une ville que je connais plutôt bien, mais que j'ai délaissée depuis de très nombreuses années. Je suis à peu près sûr, néanmoins, que les travaux menés là-bas me donneront l'impression bienveillante de m'avoir attendu.
16:29 Publié dans Blog | Lien permanent
28/04/2013
Propaganda.
17:20 Publié dans Blog | Lien permanent