08/11/2021
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17:49 Publié dans Blog | Lien permanent
07/11/2021
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11:35 Publié dans Blog | Lien permanent
06/11/2021
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C’est toujours un pari osé que d’aller présenter ses chansons à un auditoire, fût-il étymologiquement sympathique. C’en est un autre de le faire dans le froid de novembre, qui cristallise, même un vendredi soir, les bonnes raisons de ne pas se déplacer. Les mauvaises, je les laisse à leurs propriétaires : je préfère ne pas y penser, je pourrais être vexant. Hier, dans ce lieu atypique et déterminé jazz, il s’est joué beaucoup plus qu’une dizaine de chansons et quelques extraits de textes: cela faisait plus de cinq ans qu’Eric Hostettler et moi ne nous étions pas revus, pas loin de dix depuis le dernier Littérature & Musique, avec Gérard et Clara Védèche. Quinze ans qu’Eric et moi faisons des chansons, sur un mode frénétique, jadis, plus apaisé, depuis. C’était cette fraternité que, sur une invitation de Zaza, la patronne du Zanzi-bar, je voulais montrer sur scène. Ce que j’ai fait, devant moins de monde que ce que j’espérais, ce qui est toujours compliqué, parce qu’il faut lutter, dès les premières minutes, contre la déception, ne pas la laisser envahir le lieu. Le mieux c’est de sourire d’entrée, avec un extrait de Trois-Huit, la première scène de Pôle-Emploi. D’enchaîner avec Ton Égide et Vanité des vanités pour que les spectateurs s’imprègnent du jeu d’Eric, de sa voix et de sa présence. Je sais d’expérience que ce qui se passe entre nous se ressent dans la salle, et on n’a pas besoin de forcer. On est deux quinquagénaires qui avons survécu à beaucoup de choses, et déplacé quelques montagnes. Un dixième du public me dira que c’est beaucoup plus impressionnant en live que sur disque, qu’il a quelque chose de springsteenien, et ça me renvoie à la Maison vieille, il y a des années. On est bien, aussi, au Zanzi-bar, dans l’intimité, le lieu est chaleureux, les culottes suspendues semblent nous dire: ne vous occupez pas de nous. Le set était prévu en deux temps, on enchaîne, je vire l’extrait de Ouessant et l’Eclaircie, trop tristes, on essaie de donner, non, on donne tout, suivant le théorème de Mégevette: on joue pour dix personnes comme on le ferait pour cent, ou plus. Ce qu’on ne savait pas encore, c’est que Comme dans une chanson de Springsteen, justement, emporterait le morceau, que j’y mettrais ma (deuxième) voix, et qu’il y aurait un alter, désinhibé, qu’on rejouerait, comme les grands, une dizaine de morceaux, un improbable Alex & Marjo, que l’Abandon serait jouée trois fois, qu’on chanterait les Retrouvailles de Graeme Allwright et que d’un coup, le Zanzi-bar était plein, rempli d’amour et de bien-être. Les livres, les disques, hier, étaient gratuits, l’argent transformé en verres, et l’after de l’after… compliqué, gentiment. Mais Zaza était contente, son lieu avait agi, encore: Chocolat, la petite Suisse et Lolo la daurade s’en sont emparé, et le lui ont bien rendu, je crois. Parfois, écrivais-je en rentrant (tard), des soirées que tu estimais ratées - à dix fois moins de personnes que tu envisageais - s’avèrent beaucoup plus réussies que tu l’aurais jamais espéré. C’est bien. Et Fuck the else. Anything else.
Photo: Léon Bateau
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05/11/2021
56.
Ce soir, je joue les retrouvailles avec mon vieil ami Eric, sur la scène du Zanzi-bar, lieu improbable et caractéristique de Sète. 12 chansons extraites de nos 20 ans d’amitié et de nos 15 de travail. Trois albums, des dizaines d’inédits, des délires, si j’arrive à remettre le pied par terre - au sens propre - ça ne devrait pas manquer de piquant.
09:28 Publié dans Blog | Lien permanent
04/11/2021
57.
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02/11/2021
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Sur le même réseau social, l’annonce de la mort de l’artiste qui avait tiré sa révérence la semaine dernière, avec panache. Et les pleurnicheries quotidiennes d’un homme qui ne supporte pas que sa femme l’ait quitté.
10:45 Publié dans Blog | Lien permanent
31/10/2021
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Quatre-cents ans après, ça le ferait encore sourire, La Fontaine, ces petits barons de la médiocrité qui s’offusquent d’un trait d’esprit pour plaire à ceux qui leur donnent accès à la Cour.
08:44 Publié dans Blog | Lien permanent
29/10/2021
63.
En 1986, mon histoire avec Marie-Ophélie n'a pas dépassé le stade des lettres enflammées qu'on s'était envoyées l'été, et ça n'est rien de dire qu'elle l'a très mal pris. Mais mon coeur était déjà occupé, même s'il m'a fallu attendre trois ans de plus pour que cette jeune femme s'inscrive - très durablement - dans ma vie. On achetait des pirates chez Bouldingue ou JPC, on allait boire des coups après les entraînements de basket, manger des pizzas au Popolo, on rentrait du concert de Simple Minds à Grenoble sous une tempête de neige, en 2CV, sans savoir comment monter à La Croix-Rousse. En 1986, j'écrivais encore à Marie-Pierre Dussaux, cette correspondante avec qui j'ai grandi, de nos 14 ans jusqu'à nos 25, des centaines de lettres que j'ai gardées, là aussi. Ça dit tout d'une époque, les correspondances, ça inscrit surtout celle qu'on vit dans un vide lipovetskien. Mais en 86, surtout, se préparait (déjà) le grand remplacement: à Limonest, fin décembre, la veille de mon anniversaire, je vivais mon premier concert d'Aurelia Kreit. Et deux mois après, au Vaisseau Public, celui du Voyage de Noz. Les similitudes étaient grandes, et nos morgues d'angry Young men se chargeaient d'ironiser un peu. On ne savait pas que l'année d'après, Pétrier chanterait avec eux les Jardins d'Ellington à la fête de l'INSA, qu'ils joueraient encore ensemble en ouverture du dernier groupe soviétique (ça situe!), avant que les Kreit se séparent, que les Noz continuent, que les deux groupes se retrouvent trente ans après, que le Voyage se poursuive ce soir au Radiant. Oui, "en 35 ans, tout a changé, sauf la passion." Mais si je suis la logique (capricieuse) du temps, il faudra retrouver Aurelia d'ici peu.
Photo des protagonistes, 35 ans après. Copyright : Stéphane Thabouret
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