20/03/2013
Molosse.
Il y a quelque chose qui me chiffonne dans la production artistique, c’est que le jugement auquel elle se soumet – dans la logique des choses - semble d’ores et déjà perverti par la personnalité de celui qui la soumet : comme dans la cour de l’école, on cherche davantage de noises à celui qui ne saura pas répondre qu’à celui qui nous impressionne.
15:36 Publié dans Blog | Lien permanent
19/03/2013
En plein coeur.
Si la psychosomatie m’était contée, elle porterait un nom et une belle chemise blanche ajustée. Rien de pathologique là-dedans, néanmoins, juste l’angoisse nécessaire qui suit l’insouciance créatrice, ce moment où l’on se met au travail et l’on crée, sans rien anticiper du regard des autres, encore lointain. Longtemps, on a dit de Gilles V. qu’il ne se mettait pas suffisamment en danger parce qu’il s’adonnait au work in progress, cette propension, exacerbée par l’immédiateté des réseaux sociaux, à montrer quelques bribes de son talent tout en disant vous n’avez encore rien vu. Pour Gilles, c’est le 22 de ce mois que ça se passe, pas loin d’ici, dans un endroit familier et accueillant, qu’il se rend hostile à force d’insomnies et de perfection revendiquée. Il dit ne pas pouvoir reprocher - principalement - aux groupes qui s’y produisent de ne pas assez travailler leur son sans travailler sans relâche et jusqu’à l’heure fatidique à la maîtrise du sien. Accepte de ne pas acheter une Les Paul 58 mais loue chez Bose une sono qui devrait rendre à ses compositions le raffinement qu’elles ont en studio. En home-studio, plus exactement, puisque Gilles V. n’a pas encore franchi le cap - nonobstant un 45t. de jeunesse – du gravage sur disque, cette étape irrémédiable qui dit juste un peu après ce qu’on a laissé ou pas. Il travaille, travaille, invente, rajoute, enlève, imagine, délire. Il a joué dans des lieux plus prestigieux – mais où on mangeait moins bien – mais ne se résout pas au concert de plus dans la place : il y donnera un récital, une représentation, s’appuiera sur les musiciens de ses amis qui voudront bien, dans un 2ème temps, montrer qu’il sait aussi jouer sans réel enjeu, en tapant le bœuf avec énergie. Il sait, pour avoir imaginé un Zil & Lolo, regard critique sans concession sur les artistes locaux, que certains ne viendront pas pour de mauvaises raisons mais que ceux qui viendront ne seront pas seulement bienveillants ; qu’ils viennent pour voir le Maestro, pas uniquement ses guitares rutilantes, ses manières vénitiennes et sa science édictée du jeu. Il s’offre une mise à nu, Gilles V., sans autre filet que 3 granules d’Aconitum Napellus 15 à 30 CH avant d’entrer en scène. Une belle première pour une deuxième partie de vie.
15:24 Publié dans Blog | Lien permanent
18/03/2013
Paradoxal.
On voudrait que je travaille vingt ans encore là où j’ai commencé à travailler il y a vingt ans. La différence - qui n’est pas dite - c’est que ces vingt ans-ci paraissent, d’avance, interminables alors même que je n’ai pas vu passer les vingt ans écoulés.
16:22 Publié dans Blog | Lien permanent
17/03/2013
Les anges garde-rien.
Si l'on me donnait un centime par promesse qu’on m’a faite et qu’on n’a pas tenue, je pourrais rembourser comptant toutes les personnes qui ont spéculé sur la réussite des vœux émis à la Fontaine de Trevi.
17:38 Publié dans Blog | Lien permanent
16/03/2013
La jouissance du sens rend l'analyse interminable.
C’est donc le week-end prochain que j’ai rendez-vous avec Robert. Avec mon gros Robert, dont la 3ème jouissance amène des proches à s’inquiéter du tournant érotique, version 5O grammes de quelque chose, de mes écrits. Rien de cela : la 3ème, c’est un cycle de conférences données par Jacques Lacan à Rome, qui détermine le réel de la jouissance dans la singularité du vivant et du verbe entremêlés. Et Robert, c’est un génie de la physique nucléaire non linéaire qui compense sa timidité par une consommation exagérée de M&M’s, verts inclus. Et le titre vient d’un malentendu, déjà, une confusion entre un dictionnaire de langue française en huit volumes et le personnage né du mélange. Je suis impatient comme on peut l’être de la naissance d’un petit dernier (avant longtemps), inquiet aussi, davantage du genre – on m’a encore confié aujourd’hui que les nouvelles n’intéressaient guère les lecteurs – que du résultat. Il y aura de tout, de l’historique (1ère guerre mondiale, Guerre d’Algérie), des histoires d’amour sous le sceau de Rodin & Claudel, des balades dans des villes, à Lille, à Paris ou à Lyon, on trouvera même un ressort comique inattendu dans une sombre histoire de riffifi et de saccage d’appartement. Il ne me reste plus qu’à attendre et espérer – une fois de plus – que je ne me heurterai pas aux lourdeurs de la diffusion aléatoire et de la paresse humaine, celle qui suit, juste après, la curiosité suscitée. Tout sur Robert, oui, bientôt.
17:41 Publié dans Blog | Lien permanent
15/03/2013
Frondeur.
Quand j’entends dire sur les ondes qu’il faudrait qu'on travaille plus longtemps, j’ai juste envie de répondre d’abord que j’ai horreur qu’on décide pour moi, ensuite qu’il serait temps qu’on me laisse travailler à ma guise.
17:01 Publié dans Blog | Lien permanent
14/03/2013
La mauvaise réputation.
N'en déplaise à ceux qui me jugent prétentieux, même mon niveau de bêtise est très très au-dessus de la moyenne.
19:22 Publié dans Blog | Lien permanent
13/03/2013
Hype.
J’ai enfin trouvé la recette pour être un auteur branché : vivez une émotion d’une intensité jamais égalée depuis, travaillez beaucoup, laissez reposer quinze années avant la parution, pour que la sortie de votre livre soit concomitante avec celle d’un film traitant du même thème. D’un réalisateur dont vous connaissez et appréciez la filmographie (j'ai écrit il y a longtemps un article pour "la Berlue" sur "l'Humanité"), c’est encore mieux.
13:38 Publié dans Blog | Lien permanent