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13/04/2012

Tébessa, 1956 et plus.

Demain, je serai à Autun, pour un Salon du livre dont j’ai déjà dit à quel point il était remarquablement organisé, pour les auteurs du moins. J’y discuterai avec mon éditeur de la réédition de « Tébessa, 1956 » puisqu’il s’avère que le premier tirage est bientôt épuisé. Nous devrons choisir entre une réédition simple - avec correction des coquilles et de l'anachronisme footballistique - et une nouvelle édition, avec une nouvelle couverture, une nouvelle campagne de promotion et de diffusion, plus ample. Il est question aussi que cet ouvrage soit traduit en arabe prochainement, et diffusé sur le difficile « marché » algérien. Qui sait, c’est peut-être l’occasion de revenir au projet initial, avec une préface, que l’on avait sollicitée en 2008 auprès de Benjamin Stora. Ce serait la énième vie de ce livre-là, qui n’a pas fini de faire parler de lui non plus, et je dis ça sans forfanterie. On verra. Inch’Allah. En attendant, "Même en terre", de Thomas Sandoz, d'abord paru dans une petite maison d'édition, vient d'être édité chez Grasset. Bonne nouvelle pour les lecteurs.

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12/04/2012

Move on!

Saura-t-on jamais comment passer à autre chose ? L’expression anglaise me paraît juste mais incompatible avec ma théorie des accidents et des bifurcations qui s’imposent à nous. Je vais continuer de creuser, mais au même titre qu’on mesure le nombre des années passées à chaque fois que la vogue de la Croix-Rousse revient s’installer, on peut se dire que de l’eau a passé sous les ponts quand on se confronte à son passé, proche ou lointain, et qu’on se dit que le cours héraclitéen du fleuve de sa petite existence (« Tu ne peux pas descendre deux fois dans le même fleuve ; car, de nouvelles eaux coulent toujours sur toi. ») ne manque pas d’allure, ni de débit.

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11/04/2012

The Purple Rose of Orthez.

martine pal2.jpgJe disais ailleurs, aujourd’hui, qu’il est peu d’écrivains qui peuvent se targuer d’avoir un personnage de leur roman comme principal supporter. J’ai eu Alain L. au téléphone aujourd’hui, comme régulièrement depuis que je lui ai demandé de pouvoir utiliser son nom et son image. L., je l’ai déjà dit mille fois et Pascal Legendre en a fait le titre de l’article qu’il a consacré au PAL dans « Maxi Basket » est un homme éminemment sympathique. Pas seulement parce qu’il a accepté et compris la variation dans laquelle le roman l’amenait. Mais pour tout un tas d’autres raisons : parce que sa vision du star-system, dans lequel bien de ses comparses se sont perdus, est la même que la mienne, que ces auteurs et ces hommes que j’affectionne et qui, dirait Ferré, n’apparaissent jamais à la télivicon. Aujourd’hui, Alain L. s’est enqueri de savoir ce qu’il advenait de ma reconnaissance littéraire, de ce livre dont il voudrait – pour moi, pas pour lui – qu’il soit davantage diffusé, lu, critiqué, même en pire. Je lui ai expliqué à mon tour les arcanes du monde du livre, ses obligations, ses renoncements et, dans le même temps, ma pugnacité sur ce terrain : je vais ces prochains mois parler de mon travail, peut-être, du moins l’espère-je, cela donnera-t-il un coup de pouce à mes œuvres. A Autun, ce week-end, des têtes un peu blanchies s’arrêteront-elles, qui sait, sur ce nom qu’elles ont aimé en son temps de gloire. D’autres plus blanches s’arrêteront sur « Tébessa », comme elles l’ont toujours fait en salon. Elles ne sauront pas que le propre frère d’Alain L. y était, en 56. J’ai donc rassuré mon héros d’adolescence et de roman, lui ai expliqué qu’un livre en entraînait d’autres, déjà écrits ou à écrire, et que s’il fallait que j’endosse, fût-ce pour un temps, le bleu de travail comme l’habit de lumière, j’y suis préparé. Il arrive ce qui doit arriver, j’en suis à peu près sûr maintenant. Et en octobre, j’irai dans la ville qui l’a fait roi et dans laquelle, pour cette raison et d’autres encore, il appréhende souvent de revenir. Comme dans « la Rose pourpre du Caire », je laisserai là-bas le héros de roman pour apprécier chaque instant que je passerai avec l’homme.

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10/04/2012

Machado dort à Collioure

Je repense à cet homme dont j'ai récemment parlé, brigadier-chef de police dans un commissariat de Seine-St Denis, d'origine andalouse, qui saluait chaque matin en passant derrière la banque le portrait de François Mitterrand qu'il avait scotché dans son casier. Et qui un jour, ne me demandez ni pourquoi, ni comment, m'a donné un petit bout de papier sur lequel il avait écrit deux aphorismes de Antonio Machado, dont un qui m'a porté toute ma vie depuis. En nizanien, il ne se passe pas un jour sans que je dise du mal d'Aragon, mais aujourd'hui je m'en dispense et je ressors ces vers-là, des "Poètes". J'en dirai plus sur Machado, un jour.

Trois pas suffirent hors d'Espagne

Que le ciel pour lui se fit lourd

Il s' assit dans cette campagne

Et ferma les yeux pour toujours

Au dessus des eaux et des plaines

Au dessus des toits, des collines

Un plain-chant monte à gorge pleine

Est-ce vers l'étoile Hölderlin?

Est-ce vers l'étoile Verlaine?

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09/04/2012

Même si j'me saoule à l'hydromel.

Note de voyage: entre Dieulefit et Dieu vous garde, je me laisse pousser la barbe. Eh ouais.

19:28 Publié dans Blog | Lien permanent

08/04/2012

La légende de Jimmy.

Jimmy Bosch, El Rey del Trombon, c'est un gran orquestra de onze membres, une section rythmique du tonnerre et des musiciens allant de 18 à 70 ans, dans la grande tradition, respectueuse, de la musica latina. Celle qui fait vibrer deux publics bien différents, ceux qui viennent danser la salsa et qui, parfois, se contenteraient de n'importe quel fond sonore, et ceux qui viennent voir in vivo les plus grands musiciens du genre. Qui ne se contentent pas de faire le show, mais qui jouent vraiment. Jimmy, El Maestro comme l'appellent ses chanteurs dans des pregons endiablés, dirige l'orchestre, appelle du doigt les intervenants, compte les mesures et, fermement, ramène à lui pour des solos comme lui seul au monde peut en faire avec son instrument. Lui après Willie Colon, de la génération précédente, dont il a repris le mode costume trois pièces, vite abandonné, pour enflammer les Docks des Suds, de minuit (!) à 2h passées. Comme au Tempo latino de Vic Fézensac. Deux heures en suivi de salsa dura, avec comme point d'orgue une "conversation de trombonistes" avec un de ses pairs et une "fin de fiesta" tous  cuivres dehors, et devant. Je mettrai quelques liens à mon retour mais, Grâce soit rendue à mon Maestro à moi, j'ai comblé en dix ans mon déficit de latinité de façon impressionnante, de Los Van Van à Cachao, à Capbreton, pour son dernier concert, avec un jeune tromboniste portoricain, derrière, qui avait appuyé pour qu'on respecte le maître, déjà... Un concert unique, alors, hier, avec la chance, au vu de l'organisation déficiente, d'assister à la balance d'avant le spectacle. Avant que les salseros n'envahissent le parquet. Et que je profite du passage inespéré de ces musiciens-là. ¡Aínama!

20:14 Publié dans Blog | Lien permanent

07/04/2012

Recuerdos.

izzo.gifIl y a pire qu'une note mal faite, il y a celle qu'on a failli oublier. Mon week-end pascal se fait à base de són cubano, de menthe fraîche et de Habana Club en direct des Docks des Suds, en attendant Jimmy Bosch. Histoire de me souvenir de ce pari fou du "Traité d'ontologie mojitologique" écrit en une nuit, après un pari avec Gisèle, au Ahora Si, aujourd'hui disparu. Histoire de me souvenir, aussi, à base de réminiscence gambettienne (plus sucrée mais moins risquée) en face de la Bonne Mère, que Marseille, c'est Jean-Claude Izzo et son magnifique "Vivre fatigue". Voilà, mine de rien, j'ai failli oublier, mais je ne fais qu'y penser. 

21:45 Publié dans Blog | Lien permanent

06/04/2012

l'Art du cache-cache.

Ici, on me dit que ce roman met mal à l’aise. Là, qu’on n’en a pas dormi de la nuit, juste après la lecture. Qu’on éprouve une volonté réelle de sortir Emilie du marais où elle est tombée. J’en connais – au moins un – qui a préféré ne pas le terminer, d’ailleurs, ce roman, par peur d’y trouver ce qu’il subodorait. Ce malaise, cet étouffement, cette lucidité froide sur le monde des adultes, Gilles se l’est approprié, disais-je mercredi, au sortir de l’enregistrement. J’en publie ici un extrait, qu’il a déjà mis en ligne. On dira, cette fois encore, que je lis trop vite, que tout n’est pas intelligible. J’en pâlirais, à l’écoute du « Camille » mis en boîte, si ça n’était pas, pour moi, le rythme et la musicalité liés à la voix d’Emilie. Et de « la partie de cache-cache » en général.

17:03 Publié dans Blog | Lien permanent