10/04/2012
Machado dort à Collioure
Je repense à cet homme dont j'ai récemment parlé, brigadier-chef de police dans un commissariat de Seine-St Denis, d'origine andalouse, qui saluait chaque matin en passant derrière la banque le portrait de François Mitterrand qu'il avait scotché dans son casier. Et qui un jour, ne me demandez ni pourquoi, ni comment, m'a donné un petit bout de papier sur lequel il avait écrit deux aphorismes de Antonio Machado, dont un qui m'a porté toute ma vie depuis. En nizanien, il ne se passe pas un jour sans que je dise du mal d'Aragon, mais aujourd'hui je m'en dispense et je ressors ces vers-là, des "Poètes". J'en dirai plus sur Machado, un jour.
Trois pas suffirent hors d'Espagne
Que le ciel pour lui se fit lourd
Il s' assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours
Au dessus des eaux et des plaines
Au dessus des toits, des collines
Un plain-chant monte à gorge pleine
Est-ce vers l'étoile Hölderlin?
Est-ce vers l'étoile Verlaine?
17:41 Publié dans Blog | Lien permanent
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