25/09/2011
Rétro-planning.
C'est cette semaine que je vais donc voir arriver mon petit dernier en librairie. Toujours un beau moment d'émotion, devant lequel je m'en voudrais de jouer les blasés. Ma métaphysique du moment, sous le beau soleil d'Eloise, ce week-end, c'est de me dire qu'il m'arrive ce que j'ai voulu qu'il m'arrivât. Même sans le succès, peu m'importe. Ce que le trio Védèche-Dubois-Hostettler a fait de mes mots ce week-end, ce qu'ils en donneront samedi, me comble au plus haut point. C'est tout ce que je peux dire, ce soir. Je vais retourner aux autres, au "Grand Lièvre", qui sort demain. A la lecture, que j'ai délaissée. A la critique, aussi, que j'ai un peu abandonnée. J'en vois et j'en lis, de belles choses, pourtant, encore. Mais là, "le Café des Ecoles" prémix dans les oreilles, je suis heureux. Ce n'est pas souvent, j'en profite.
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24/09/2011
En passant.
Les musiciens sont ingrats: j'assiste aujourd'hui aux répétitions de la prestation de Tramway, samedi, et j'entends la déjà superbe "Quantifier l'amour" magnifiée par ces êtres exquis et talentueux que sont Gérard Védèche et Fred Dubois, déjà rencontrés sur la comédie musicale. C'est d'une beauté à couper le souffle, mais voilà qu'ils m'ont enfermé dans la cabine du batteur. Ils m'ont laissé un casque, et des baguettes: je joue à fond, comme Stewart Copeland, mais on ne retiendra rien de ce que j'ai apporté au morceau. Sans doute parce que je ne sais pas jouer et qu'ils n'ont ouvert aucune piste d'enregistrement de la batterie? Allez, je ne leur en veux pas. Et vous savez quoi? Vous avez de la chance.
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23/09/2011
Profession de foi.
C'était devenu un jeu entre nous, puis un pari, et Philippe Giraud, mon vieux compagnon du "Cheval de Troie" version papier, est allé jusqu'au bout, a mené, reproduit puis mis en page une interview de moi telle que vous n'auriez pu en trouver que dans "les Inrocks" ancienne formule s'ils avaient un jour seulement pensé à m'inviter. Il a évidemment soigneusement reproduit la forme de ce fanzine nizanien qui n'a connu que quatre numéros sur les six promis. Quoique, celui-ci, c'est le deuxième hors-série après "la troisième jouissance du Gros Robert", édité sous cette forme. Le compte y serait-il?
Et tant pis pour ceux qui vont penser que je ne respecte pas le cheminement classique : j'ai déjà subi des questions de correspondants commençant par "Vous avez toujours écrit des polars", alors... Je tiens dans cette entrevue des propos que les habitués d'ici reconnaîtront. Sur l'écriture, ce que j'en attends, ce que j'en fais aussi, au quotidien.
C'est un fichier pdf que Google, dans sa magnificence, a transformé et c'est ici. Ce n'est pas terrible, ça écrase un peu le texte et change la police, mais je n'ai récupéré aucun tutoriel à mon niveau de technologie pour insérer directement un PDF. C'est ainsi, ce n'est pas ma faute.
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22/09/2011
Une terrible Beauté.
Je viens de participer à un concours organisé par la Biennale d'Art Contemporain de Lyon. Il fallait, en 2011 signes, répondre à la consigne liée à son oxymore de slogan: une terrible Beauté est née. J'ai décliné ce thème familier de la mécanique des Places en offrant au jury une nouvelle balade à la Croix-Rousse, sur les lieux de mon enfance et de celle de Gérard, le personnage de "Tébessa, 1956". En repérage vérificatif cet après-midi, j'y ai croisé quelques éléments qui m'ont parlé, d'autres moins. Deux rues parallèles n'ont pas du tout le même rapport à la mémoire, par exemple: la Grande Rue de la Croix-Rousse, ses trottoirs agrandis, ses enseignes uniformisées, n'a que très peu de rapport avec celle qu'elle était il y a trente ans (et a fortiori cinquante-cinq). La rue de Nuits, si. Puis j'ai croisé des visages qui me disaient quelque chose, comme si je les avais toujours connus et que je les retrouvais là, tels des spectres, plutôt bienheureux, à l'évidence. Bref, si je suis retenu, la nouvelle paraîtra dans "Télérama" et sera lue par des comédiens au TNP. Si je ne le suis pas, la nouvelle rejoindra les autres, dans le tiroir.
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21/09/2011
De l'Optimisme ou de la fragilité des choses.
En fait, figurez-vous, « le Poignet d’Alain Larrouquis » ne sort prochainement que parce que quelqu’un a décidé pour moi quelle serait ma priorité d’écriture en 2011. A ce moment-là de ma vie, je ne savais pas à quel ouvrage j’allais consacrer le temps d’écriture nécessaire à son édition : au « Dîner », mon étude psychologique et biographique des interactions au cours d’un repas presque imparfait ? A Camille, dont ma « Valse Claudel » est programmée – par ma seule volonté – en 2012 ? A Aurelia, dont j’ai repoussé la préparation au premier trimestre de la prochaine année, accaparé que je suis par la sortie du PAL et de « Trop Pas ! » ? Je n’en savais donc rien, quand j’ai édité sur ce blog la première page, retravaillée, d’un roman qui m’a servi, principalement, à envisager autrement l’écriture de « la partie de cache-cache ». C’est comme ça, malgré nous, que les choses s’enchaînent : en lisant un extrait de mon Larrouquis à ceux qui ont bravé la neige à Cluses, le 26 novembre dernier, je me condamnais à le travailler en priorité, dans l’espoir que ceux qui m’ont entendu là-bas l’attendent. Y pensent-ils encore, je ne sais pas : on est si vite oublié, dans ce bas-monde. En tout cas, il est là, maintenant, même s’il ne reste plus que lui et je me surprends (enfin) à l’attendre autant que les autres. Ceux qui vont venir. Par contre, je vais prendre garde, cette fois-ci, de ne rien lire de ce que je pourrais réserver. Qu’au bout du compte, je puisse ne m’en prendre qu’à moi-même, si plus personne n’espère plus rien de moi.
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20/09/2011
Mon Marc Lévy.
- (...) - Tu sais, la vie t’impose parfois des épreuves que nous saurons surmonter, Jennifer.
- - Oui, Michael, mais tu vois, souvent, je regarde en arrière et je doute d’avoir bien fait…
L’interrompant, Michael prit Jennifer par la taille et l’entraîna dans un long baiser vertigineux dont il avait le secret. Prise dans le tourbillon de sa passion pour lui, Jennifer pensa un moment tout quitter, cette vie dont elle ne voulait plus, la tranquille indolence dans laquelle il lui paraissait sombrer.
- - Oh, Michael, tu es fou !
- - De toi, oui ! Fou d’amour, décidément.
Dehors, la nuit dessinait des arabesques sur les murs de la demeure où ils s’étaient réfugiés. L’aurait-elle seulement rêvé, Jennifer, de vivre de nouveau des instants d’une telle intensité ? Il déposait sur sa peau finement dorée par l’été les marques de l’abandon dans lequel, elle le savait, elle ne manquerait pas de choir. (...)
Non, je n’y arrive pas. J’ai envie de les éclater avec une pelle de jardin neuve de chez Jardiland, je n’y peux rien. Alors, oui, il paraî que mes fins d’histoire sont déplaisantes. Quoique, peut-être, qui sait, le Larrouquis… Je n’y peux rien. C’est plus fort que moi et c’est surtout plus fort que ça.
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19/09/2011
Therapy
Au bout de dix années de thérapie, elle avait fini par confier à son psychanalyste que deux choses la terrorisaient : les toros et les clowns. Pour la sortir du marasme dans lequel, selon lui, elle se complaisait, il l’avait inscrite au « Toro piscine » des Intervilles de sa commune. Il ne ressentit aucun étonnement quand elle lui planta une banderille dans l’échine, à la fin de la séance d’après. Juste de la douleur, et puis plus rien.
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18/09/2011
La destinée des humbles, 2.
À l'identique ou presque, dans le film de Bertrand Blier, "Mon homme", sorti en 1996, une passante glisse à Olivier Martinez qui fait la manche à contre-courant d'une foule indifférentiste (j'assume le mot!) : "remettez votre bonnet, vous allez prendre froid!". Je me souviens de ça parce que cette anonyme-là, qui le fut moins que les autres, c'était Elsa Peruchetti, l'amie du formidable Richard Perret, qui comptait dans ma vie et que j'ai perdu de vue pour de mauvaises raisons. Elsa ne m'a croisé qu'une ou deux fois et ne se rappelle sans doute pas de moi, mais je n'ai jamais oublié sa réplique, qui doit lui valoir - c'est justice - quelques micro-cachets à intervalles réguliers. De l'ordre des 13,89€ que j'ai touchés de la SACEM pour "Je connais mes limites"?
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