09/03/2013
Sulfateuse City.
Et puis il y a cet autre chanteur, qui m’a porté depuis tant d’années et qui m’a même donné envie d’écrire. Avant que je découvre qu’il écrivait lui-même des romans, lesquels n’ont jamais atteint (litote inside) ce qu’il a provoqué chez moi par ses chansons, ces textes ciselés que je connaissais par cœur et que j’entonnais avec d’autres dans la foule des concerts. En tapant dans mes mains avant que la fréquentation de musiciens m’apprenne que les Français avaient un singulier problème de rythme. Cet autre chanteur que j’entends dire que la Nouvelle Vague (on ne fait pas d’appellation moins appropriée) est trop auto-centrée avant de multiplier les poncifs satisfaits et faussement sympathiques en interview. Et des métaphores de patineur à glace qui donnent de logiques frissons. Et juste envie de me taire lors de mes prochaines rencontres d’auteur. Il y a cette déception de n’être plus dans le même émerveillement qu’il y a vingt ans, alors que tant le sont restés. Cette part assumée de jalousie devant ses livres qui sont encore là alors qu’ils ne le valent pas, comme des livres de chanteurs font parler alors que, parfois, ils ne valent rien. Mais cette part de rêve qui revient, également, quand – paradoxe à part – il se tait et chante. Ce parcours admirable et cette juste attitude délestée de la posture précédente. In extremis. Ouf.
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08/03/2013
1987.
Je garde cette année comme la référence, irrationnelle, d’un âge d’or dont je sais qu’il n’a jamais existé et pour lequel, en tout cas, je n’éprouve aucune nostalgie. Mes premières rencontres, à l’Université, avec des personnes et un monde dont j’avais jusque-là été exclu, l’assurance que l'avenir nous appartiendrait, autant de sensations que je n’ai jamais oubliées, qui me reviennent à chaque fois que je passe sur le Quai Claude Bernard ou que j'entends les premières mesures d'une chanson que je reconnaîtrais dans le pire des embouteillages de Mexico, à quatre ou cinq voitures d'intervalle. J’ai exploité, déjà - d’un point de vue littéraire, quasi entomologique - la description d’un âge deux fois inférieur à celui que l’on a. Je souris quand j’entends cet octosyllabe qui me suit depuis plusieurs années, maintenant, et qui va bientôt ressurgir : à la moitié du temps donné. Je pense à Reggiani qui n’osait plus chanter « peut-être dix années de moins » dans « Il suffirait de presque rien » et qui cabotinait sur scène : « peut-être dix ? vingt ? cinquante années de moins » pour sourire de ce contre quoi, de toute manière, on ne peut pas lutter.
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07/03/2013
Moeurs adoucies?
Entre Valmy et Saxe-Gambetta, j’ai compris quel était le secret du musicien pour supporter le massacre organisé des morceaux qu’il ânonnait : il s’était lui-même auto-protégé de boules Quies.
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06/03/2013
L'invité mystère.
Sans doute est-ce le fait d’avoir vu mes camarades de jeu travailler autant ces derniers jours tandis que je savourais tranquillement le poids de mes mots, déjà écrits ? Cette nuit, j’ai rêvé au titre, savoureux, et à l’action d’une pièce de théâtre que j’écrirais pour un comédien lyonnais, que je connais de nom et de vue, sans qu’il se rappelle qui je suis, certainement, et surtout sans qu’il s’en doute. Ni même qu’il soit sûr de l’accepter, tant cette pièce, sombre et à effet-miroir, est loin de ce qu’il écrit et interprète lui. Avec talent, en plus. Rien de plus sinon que depuis ce matin, entre deux effarants commentaires FB et l’écoute, jusque là dubitative, du dernier album de Kent, j’écris cette pièce qui, disais-je, n’est pas compliquée à écrire puisque je l’ai vue cette nuit ! Peut-être ne vaut-elle rien, en tout cas, je ne le lâche pas et il se peut que je l’aie terminée demain, si je décide que les siestes faites pendant que mes camarades travaillaient tiennent lieu de nuit.
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05/03/2013
Dilemme.
Puisqu’il y a un temps pour tout, que faire de celui du rien ?
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04/03/2013
Etat des lieux.
Le processus de création est lui-même une source infinie d’inspiration. Voir deux musiciens enfermés dans un studio à chercher la juste tonalité, la bonne structure d’un morceau, se détacher de l’émotion des paroles pour mieux la restituer après, voilà qui n’est pas donné à tout le monde, je le sais. Quand en plus, il s’agit de deux amis de trente ans, sans la dimension tendue des H1 et H2 de « Pour un oui ou pour un non », le métalangage qu’est déjà la musique prend de l’ampleur. Au final, avec une échéance prévue pour la fin mai, il y aura cinq des plus belles chansons que j’aie écrites, que Eric a composées et que Gérard aura sublimées. Je sais, depuis Miossec, que ces chansons-là, - presque - personne ne les écoutera, que j’ajouterai, comme en littérature, une unité à d’autres, qui prétendent lui être supérieures. Je sais tout ça, j’ai arrêté de croire et j’ai même l’impression, ici, de ne parler qu’à moi-même, même si les passants sont nombreux. Peu importe. J’aurais aimé déménager à Sète pour y écrire mon roman russe, je ferai autrement. Mais je ne désespère pas pour autant et mes envies sont relayées : au même titre que la parution d’un extrait dans le « Bordas » a inscrit définitivement la vie perdue du Gérard de « Tébessa » dans une forme de postérité, « l’Embuscade » et ses consoeurs laisseront une trace indélébile. C’est biiiiiiiiiiien, (silence), ça.
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03/03/2013
Bientôt la fin.
Le problème avec les fins de cycle, c'est que par nature, on ne peut pas savoir où nous mènera le prochain. Vers d'autres lieux, d'autres visages, d'autres activités. Sans rien en deviner à l'avance, évidemment. Iĺ m'arrive de penser que ce à quoi j'aspire aujourd'hui me paraîtra tout à fait dérisoire demain.
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02/03/2013
Les grosses têtes.
M.& Mme JIRAIPAS ont quatre enfants, François, Olympia, Chantal et Frédéric.
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