29/03/2025
La sole, la limande & l’abricotier.
Il fallait bien une émission de France Culture sur le lexique, au retour, pour gagner un peu d’abstraction sur la restitution d’une soirée Littérature & Musique sur mes Noz d’émeraude, cet OVNI littéraire autour d’un groupe qui vit depuis quatre décennies sans avoir besoin de moi, et tant mieux. Que son chanteur, Stéphane Pétrier, réponde à mon appel pour venir défendre le livre à mes côtés à la librairie Cordelia - blindée de monde - de Caluire, celle d’Anthony Burth, fringant défenseur d’une littérature exigeante et d’un fond de poésie idoine, c’était presque obligatoire, tant l’homme est fidèle en amitié; qu’il convie deux des trois guitaristes historiques du Voyage de Noz (Marc Baujard & Éric Clapot) était au-delà de la bonne surprise. Qu’ils y jouent quatre morceaux autour d’extraits de mon livre relevait également du cadeau ultime. Que je réentende Anassaï, en revanche, 38 ans après le Vaisseau Public, pour le coup, c’était de l’ordre du privilège. Qu’il y ait après, dans un ordre chronologique, les chants de l’aurore, le Secret - avec ce qu’il recèle de gémellité avec ma Partie de cache-cache - et le Train, puisque c’est celui qui m’emmène le plus loin, là, on est déjà dans l’indicible. Que pourrais-je dire alors de ce qui a suivi dans l’after, sinon que je pourrais me demander jusqu’à la fin de ma vie si je mérite tout ça, une question que mes aventures récentes ont réglée, finalement. J’étais bel et bien dans la place quand à la fin de l’after, au Capot, on a vu débarquer… Emmanuel Perrin qui littéralement passait par ici, au sens véridique. De quoi ressortir les guitares pour un « 30 avril sur les quais » récemment rejoué avec Éric Clapot, puis -quoi de plus naturel - enchaîner, puisque le chanteur est présent, sur le côté, avec Cameron Diaz, Attache-moi, le Cimetière d’Orville, j’en oublie, et finir sur Anassaï, là où tout a (re)commencé. On était quoi, 15 au final, à pouvoir dire que c’est arrivé? L’Inox qui réclame sa note pourra me dire que j’ai tout inventé, que ça n’arrive pas, des trucs comme ça. Jo & Guillaume vont encore dire que je me mouche du coude, les témoins se défiler les uns après les autres, je m’en fous, j’ai existé un temps comme auteur dans une librairie et initié quelque chose qui me dépasse largement, qui intègre ce questionnement d’une durée longue - 40 ans, fichtre! - et renouvelable. Je resterai toujours à ma place, puisqu’elle s’avère, 40 ans après, privilégiée. Là, à part suppléer le chanteur - je l’ai accompagné sur le refrain du Train, à la demande du libraire - je ne pourrais rien envisager de plus heureux. Quelque part toujours les boucles se bouclent.
photp: Gaële Baussier.
PS: ce titre elliptique est dû à la sus-dite émission de radio, dans laquelle des linguistes débattaient, à grand renfort de dictionnaire de langue, de l’utilisation des deux premiers mots, identiques dans ce qu’ils définissent, mais pas dans la même acception, et de la restriction de signifiant du troisième, par rapport à d’autres arbres fruitiers. Il faut bien redescendre.
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