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05/05/2013

Retour de nouvelles.

Alors que rien ne me prédisposait à m’acoquiner avec le gros Robert, je dois avouer que ces nouvelles fraichement (re)cueillies viennent de me procurer un vif plaisir. Et ce pour la 3e fois, puisqu’il s’agit de ma 3e découverte de Laurent Cachard. Tiercé gagnant donc, même si touché dans le désordre. Car c’est avec son livre « La partie de cache-cache » qu’un beau jour, ou peut-être une nuit, à Grignan, lors des Rencontres du Deuxième Titre , surgit Laurent Cachard. Face à un public attentif, il exposait avec passion sa nécessité d’écrire la vie, sous toutes ses formes, sans interruption, sans hésitation ni ménagement, comme une respiration physiologique, un invraisemblable souffle d’écriture. Son roman avait l’air d’un jeu, il en portait le titre, mais n’en contenait pas moins, à travers une cavalcade enfantine faussement bucolique, tous les fondements des sentiments humains composant les tragédies classiques. Ce fut ainsi le n°1, ou plutôt l’as, comme on dit, puisqu’il fut couronné par le Prix du Deuxième Roman de Grignan 2012. « Tébessa 1956 », premier roman et titre phare de l’écrivain, s’imposa en n°2. Récit d’une embuscade en Algérie, il raconte une autre partie de cache-cache où les héros cherchent dans leur solitude effarée des réponses à la guerre. Vies brisées, bradées, émouvante histoire à rebours, où l’amour et l’amitié reviennent comme un refrain dans les souvenirs d’un jeune conscrit piégé par le destin. Livre intemporel, désormais référence sur la guerre d’Algérie figurant dans les manuels scolaires (Bordas).
Enfin, n° 3 de mon tiercé littéraire , ce recueil de nouvelles étonnant, où entre rues et bistrots de Lyon, s’entremêlent les rêves, les doutes, l’espoir, la peur de vivre autant que de mourir, et cette pudeur, ces frémissements du cœur décrits avec subtilité. Une partition tendre et cruelle, musique si particulière de Laurent Cachard qui dans la « valse Claudel », pièce maîtresse de l’ouvrage, parvient à transfigurer les lancinants tumultes de l’amour, avec autant de profondeur qu’un certain Rodin dans ses statues de bronze.

par Isabelle Kauffmann, écrivain

17:17 Publié dans Blog | Lien permanent

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