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05/10/2013

L'Art et la manière.

Bel article dans la presse locale sur un amateur (au sens littéral), collectionneur, galeriste et éditeur, en plus d'être bibliophage et, pas accessoirement du tout, un de mes amis.

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17:55 Publié dans Blog | Lien permanent

04/10/2013

La disparition du futur simple.

vogue.jpg"Du Caillou, je suis allé sur la place, là, c’est Jacquard que je suis allé saluer, pas pour lui, mais parce qu’il est un peu le maître des lieux, là-bas. On voit que lui, il nous surplombe, le bienfaiteur, la main droite portée au cœur, plein d’allant. Comme il avance, Jacquard, on a vraiment l’impression qu’il va conquérir Lyon, c’est pour ça qu’être de la Croix-Rousse, ça peut pas vraiment être innocent ! Bon, c’est qu’une statue, mais va demander aux richards du 2° s’ils sont pas fiers de leur Louis XIV, à Bellecour ! Et puis Jacquard, c’est toujours notre point de départ quand on fait la Vogue des marrons : c’est là qu’ils mettent les jeux d’adresse, et le petit train des mômes, le Paris-Méditerrannée. Les copains du quartier y mettent leurs petits frères et sœurs, et après, on va se faire des châtaignes avec du vin bourru aux Ecoles, toujours. On peut compter une vie en nombre de saisons, on peut donc compter une vie en nombre de fois où on a vu la Vogue s’installer, puis repartir. C’est ce qu’ils disent, les forains, depuis le temps que les riverains voudraient nous voir partir, à cause des nuisances sonores comme ils disent, elle est toujours là, la Vogue, quand arrive la fin du mois de septembre, et si jamais on voulait nous la supprimer, ça serait sûrement la deuxième révolution de l’histoire du plateau !"

extrait de Tébessa, 1956, Ed. Raison & Passions. Un roman qui m'étonnera jusqu'au bout, je crois, par ses multiples vies. Des info., peut-être, bientôt, mais il convient d'être prudent.

photo exhumée par F.Houdaer, cf 3 notes en dessous.

 

 

16:55 Publié dans Blog | Lien permanent

03/10/2013

Banque de France.

J'attends du préposé qui encaissera mon chèque qu'il respecte le plan en trois parties de la dissertation Suffit-il d'être conscient pour agir moralement? que j'ai, dans l'agitation, malencontreusement griffonné au verso.

18:58 Publié dans Blog | Lien permanent

02/10/2013

Dictionnaire fataliste de la salade de chèvre chaud.

C’est vrai, quoi, quel élément plus marquant pour mesurer la volonté de servir bien que d’évaluer, noyés dans une salade mal triée assaisonnée d’une sauce toute faite, les rares tranches d’une brique de chèvre qui n’a sans doute jamais connu l’Ardèche ? La note est nulle mais ne servira qu’à retenir le titre.

16:45 Publié dans Blog | Lien permanent

01/10/2013

Biologie Végétale.

On ne s’est jamais vraiment intéressé à l'angoisse émise par l’herbe ou la plante à l’idée qu’un ruminant la réduise à néant. On a sans doute eu tort: il y a quelque chose là du questionnement humain qu'on aurait convoqué.

18:03 Publié dans Blog | Lien permanent

30/09/2013

Le der d'Houdaer.

fahrenheit451words.jpgTant que les poètes sont vivants, il faudrait continuer de leur demander leurs papiers. Ceux de Frédérick Houdaer sont en règle, nonobstant une certaine belgitude, dont tout le monde s’accommode à dire qu’on en règlera le cas une fois celui des Roms bouclé. J’ai vérifié l’ordre de ces choses deux fois en trois jours, vendredi à la librairie « Points d’encrage », à Lyon, dimanche, entre autres, au Cabaret Poétique dont il est l’instigateur, l’animateur et, quelquefois, l’un des invités. Il défend, en ce moment, son dernier recueil « Fire Notice », dont on ne sait s’il emprunte à Bradbury son envie de brûler des livres plutôt que d’en écrire, ou s’il n’est là que dans l’optique de foutre le feu aux caciques, un exercice qu’il affectionne. Allez l’écouter, vous l’entendrez tour à tour et fort à propos dézinguer le Prix Roger-Kowalski, Yves Bonnefoi – à qui il préfère Jimmy Page, cité en exergue du recueil – l’Education Nationale et les SMS en pleine lecture de Serge Pey. Sa poésie, déjà éprouvée par une première trilogie, est fondée, comme Bukowski qu’il adore, sur des petits morceaux de quotidien qu’il sublime par une métaphysique fataliste et mordante : après les scènes de banquière dans « Engeances », on trouve dans « Fire Notice », entre autres, du linoléum, des Nutelleries, un lecteur de CD et des catalogues, des Trois Suisses ou de la Redoute. Sur le même plan, on trouve des références, marquées, à Castaneda, à Léon Bloy ou Aleister Crowley. Comme dans les « Je me souviens », il faudrait un renvoi à chacune des références, qu’elle soit noble ou pas : sur la même ligne, Houdaer met les bébés et les beuveries, pas seulement pour l’assonance ou l’allitération. Ce sont les préoccupations de ses contemporains qui l’interpellent et le consternent, souvent, au travers d’un poème en 4X3 sur l’autoroute, si mauvais qu’il frôle l’accident, ou le mythe entretenu de tel chanteur mort, dont un philosophe israélien défenestré dans la plus totale indifférence. Houdaer, je l’en soupçonne, fait appel à une esthétique, celle d’un or perdu, d’une juste conduite : toutes les contingences qu’on prend pour des nécessités, ce qu’on établit comme essentiel alors que c’est secondaire, il les relève, conseille au lecteur de les faire cuire, les faire réduire, généreusement. En s’appuyant sur des procédés que la poésie contemporaine ne maitrise pas toujours mais qu’il sait utiliser, il suspend la lecture, laisse le temps au lecteur de deviner le mot qui va suivre : on reconnaît un bon poète quand le mot qu’on attend n’est pas celui qui vient. Houdaer joue de l’italique, de l’espace laissé, de l’anaphore, des effets, à l’oral, heureusement contrecarrés par l’impavidité du visage, et la fonction référentielle. Il ne ressent pas la peur de la chute parce qu’il est sûr de l’effet du mot, pas de son  artifice. L’inquiétude que j’éprouve – sans qu’elle m’ait rien demandé – pour la poésie contemporaine, en mode public, c’est le grand écart que j’entends entre le pathétique convoqué et la déclamation. Ou quand les deux se mêlent, en parfaite dissonance. Dans ce que j’ai entendu, puis lu (dans cet ordre, c’est mieux), rien de cela : les interstices sont sauvegardés, les moments de réel alternent avec une vraie métaphysique, dont la question de l’enfance, celle des femmes aussi, Muse (découpée en morceaux, néanmoins) et Circé à la fois. Son réel fait sens et poésie, le lecteur est pris entre la connivence et la souricière : on ne sort jamais indemne d’une interpellation. C’est un bon recueil d’un bon poète, « Fire Notice », mais son titre est mensonger. Pas besoin de notice, au final ; les pompiers et les pyromanes le savent déjà : c’est l’appel d’(Houd)aer qui fait l’incendie.

NB: "Fire Notice" est paru aux Editions du Pont du Change, dirigées par l'exigeant Jean-Jacques Nuel. En écoutant ses auteurs, dont lui, l'autre jour, j'ai aussi entendu un excellent travail sur les "Ressources humaines", par Christian Cottet-Emard. Que je vais m'empresser de découvrir.

18:17 Publié dans Blog | Lien permanent

29/09/2013

Moins une.

Il arrive qu’on arrive essoufflé au rendez-vous quotidien, in extremis, parce qu’on s’est laissé porter, d’abord, par la fragilité d’un ou deux poètes, parce que la vie émet elle-même l’ordre des priorités et parce qu’il n’y a de désir que s’il y a de secret(s). Fabienne Bergery et Frédérick Houdaer, au Cabaret Poétique, ce soir, auraient suffi à mon bonheur, mais, dirait-elle, on ne peut pas suffire à son bonheur sans être suffisant. Alors je me tais, je me recoiffe et je te l’offre, celle-ci, bougnat.

23:08 Publié dans Blog | Lien permanent

28/09/2013

Aurélia, je suis comme toi.

Elle est toujours là, derrière moi. Mais elle n’est pas impatiente, ne m’en veut pas de fureter ailleurs, m’amuser, au sens littéral, avec d’autres. Elle sait que je vais revenir à elle bientôt, qu’elle sera celle de mes cinquante ans, un peu avant, sans doute. Déjà, elle m’a vu imprimer les premiers feuillets, les relire, trouver ça plutôt pas mal, puis m’effondrer à l’idée du travail de vérification. Mais elle me connaît bien, oui, elle sait que je n’ai pas d’autre choix qu’elle. On s’apprivoise.

10:40 Publié dans Blog | Lien permanent