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28/11/2013

Derrière le Mur.

photo.JPGPlusieurs erreurs et omissions dans mon esquisse d'autobiographie musicale, hier: j'ai en même oublié mon premier concert du "Toboggan Tour" de l'artiste dont ce blog aura le plus parlé, avec le temps, mes aventures avec Éric Hostettler exceptées. En plus de ça, j'ai gentiment froissé l'historique leader de l'historique Voyage de Noz en me trompant sur le nom de son 2ème groupe, Boys in the Band, rebaptisé Old Men in the Band, pour l'occasion. On comprend son courroux (coucou!). Évidemment, je m'en excuse platement, plaide l'assimilation inconsciente au film des frères Coen de l'époque, et ne dirai à personne, promis, que ce même homme faisait les chœurs dans un orchestre local qui donnera peut-être un jour le titre à un de mes romans, et que le groupe pour qui il ouvrait ce jour-là, à deux pas de là où j'habite maintenant, ne savait pas que deux ans après, rien de ce qui l'avait autorisé à se produire ici ne subsisterait.

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27/11/2013

Une vie qu'on retrouve.

Je sais déjà que l’historien de l’inutile m’avait rappelé le concert des Inoxydables à la Boulang’, un jour de 1991, peut-être (je le laisse me retrouver la date), qui manquait à ma première liste, entamée à la main en 1985, dactylographiée ensuite, jusqu’à ce que j’arrête, je ne sais pour quelles raisons : la liste, l’inventaire, est un excellent exercice autobiographique, plus signifiant que des atermoiements nombrilistes. On émet une information, on ravive un souvenir chez celui qui la lit, dans le même temps, on se souvient de ceux qui nous accompagnaient ce soir-là, de la période de vie dont on pensait alors qu’elle durerait à jamais. Pour ne pas mourir rétroactivement en 2009, j’ai donc recherché, des tickets, des affiches, retrouvé des dates sur Internet. J’ai fouillé cette drôle de mémoire numérique qui fait qu’une photo, un bout de vidéo, un album sur l’ordinateur, tout cela ramène des indications très précises et fait que la mémoire, déjà, n’est plus tout à fait de la mémoire. Il n’empêche, j’ai dû en oublier pas mal, parce qu’il y a des trous conséquents, des mois passés sans concerts, ce qui m’arrive rarement, même si je ne suis pas un de ces acharnés – j’en connais – qui passent leur vie dans les salles, à voir les artistes tant qu’ils sont vivants. C’est justement parce qu’il me semble que j’y vais raisonnablement que ce chiffre de 283 concerts me paraît démentiel. On trouve de tout, comme à la Samaritaine, des toutes petites salles et des stades démesurés, des groupes inconnus, locaux, et des vedettes à paillettes. Beaucoup plus de chanson française que du reste, par contre. Il faut dire que tous ces mots en moi, je le leur dois pour quelques-uns d’entre eux, j’en donne à quelques autres. C’est une vie reconstituée, certainement pas – Dieu me tripote -  la liste de mes envies.Image 10.png

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26/11/2013

Cartésien.

Quand je grimpe les trois étages qui me ramènent chez moi, c’est toute ma vision du monde qui s’en trouve bouleversée : puisqu’il y a soixante-quatorze marches, qu’elles font chacun environ cinq centimètres de hauteur, ça fait trois cent soixante-dix centimètres d’élévation, mais d’un autre côté, si je regarde de là où je suis parti et là où je suis arrivé, il y a beaucoup plus de trois mètres soixante-dix de hauteur, pour moi qui en fait déjà un quatre-vingt quatre et demi ! Quelque chose m’échappe dans mes calculs, mais le temps que cette question m’obsède, je suis déjà arrivé au chaud, dans le confort de mon canapé rouge, lieu-dit de toutes mes paresses, y compris arithmétiques. 

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25/11/2013

Orange et marron.

J’apprends grâce à kronix que le Dalaï est contesté dans ses positions par ses héritiers réels (et pas métempsychiques), les deux Serge et Bernard, de Guyane.

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24/11/2013

Garcinade.

L’autre jour, de mon exemplaire de « Huis-Clos » » ouvert au travail, ce billet d’absence qui tombe, daté de mars 1994. L’enfer, c'est pas les autres, c’est  que j’y sois encore.

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23/11/2013

La balade italienne.

J’ai écrit cette chanson il y a bien longtemps déjà, j’en ai fait cadeau à Eric pour l’album en français que son groupe d’alors voulait réaliser ; la suite, je la raconte souvent, il a composé deux chansons à partir des deux textes que je lui ai donnés, les a proposés au groupe, qui n’en a pas voulu. Dès lors, ces deux chansons sont devenues l’impulsion de « l’Eclaircie », l’album qu’il réalisera seul, de A à Z, dans son home-studio. C’était il y a une petite éternité, le privilège de ceux qui ne comptent pas. Plus récemment, j’ai ressorti ce texte, en tant que tel, sur les réseaux sociaux. Sandro, à qui je dois déjà une « Valse, Claudel » qui fait l’unanimité partout où on l’entend, m’a demandé s’il pouvait s’en emparer. Il l’a longtemps retenue, la chanson, prétextant je ne sais quelle faiblesse là où précisément réside la force du morceau : une belle voix de crooner, une chanson d’amour un peu triste, quelques chiasmes bien sentis et la voilà, la « Balade d’hiver », version ballade.

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22/11/2013

A la peine.

J’aurais eu le temps et le loisir d’écrire vingt romans sur ma pomme, mon rapport au tennis, la fréquence de mes ennuis gastriques, ma sexualité débridée, les couleurs de l’automne, mon enfance malheureuse, mon inaptitude au bricolage, ma correspondance avec les assureurs, les femmes dont je tombe amoureux dans le métro, mes ex, mes futures, mes possibles, mon désamour du bleu, l’A.S Saint-Etienne, la course-poursuite en mobylette à laquelle j’ai participé quand j’étais à l’armée, l’autofiction, l’existentialisme, l’émulation entre Sartre et Nizan en classe de 5ème, les promesses rarement tenues de ceux qui vous encensent, celles toujours  suivies de ceux qui ne vous aiment pas, sur le calendrier de l’Avent, sur le surendettement des ménages les plus démunis au moment de Noël, sur l’Education Nationale qui se délite, sur Amanda Langlet ou sur Corynne Charby, sur tout un tas de choses au final, mais non, je reste coincé en Ukraine, en 1904, avec des personnages qui n’en sont pas encore partis et qui attendent que j’aie la patience d’aller à la bibliothèque chercher toutes les informations historiques qui me manquent et auxquelles ni Internet, ni ma documentation personnelle ne se substituent.

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21/11/2013

Avec la sagesse de l'âge.

vitas.jpgJ’ai un rapport compliqué avec ma boîte à lettres : il peut se passer des semaines sans que je l’ouvre, de peur qu’un vague courrier administratif me renvoie à mon inadaptation totale à ce monde-là. J’en étais là, depuis plusieurs jours, quand, n’écoutant que mon héroïsme, je me suis décidé à voir ce qu’elle contenait, tout à l'heure. Et j’ai trouvé - entre un million deux de prospectus, des contingences et un premier document officiel évoquant ma retraite future (!) - une grande enveloppe qui cachait un joli mot d’une écriture que je ne connaissais pas (encore) et deux feuilles A4 griffonnées. Avec des dessins, des ratures, des renvois, des passages entourés : des mots qui se recoupent, qui ne sont pas encore dans l’ordre qu’ils trouveront, deux ans plus tard si j’en crois la datation en haut à droite, sur un album. Ces deux feuilles, ce manuscrit d’une chanson dont l’auteur a l’élégance de m’écrire que c’est ce que j’en ai écrit qui donne la valeur au brouillon qu’il m’offre, c’est celui de « Que restera-t-il de tout ça ? », qui a lancé, il y a quelques temps, ces rencontres avec Vitas, avec Guillo, avec Fergessen. « Que restera-t-il ? », dont j’ai parlé dès que j’ai jeté une oreille, d’abord distraite puis convaincue, sur l’album de Guillo, que j’ai chantée avec Guillo, accompagné par Vitas et Dgé (dont je reconnaîtrais le lapsteel en plein embouteillage à Mexico), à Amou, alors que je quittais Orthez et son cortège d’émotions, il y a un an, à peine. Qui a manqué, visiblement, de s'intituler "Mon petit enfer", ou "Mes anges déçus", on n'en saura jamais rien, et c'est très bien. Nicolas Vitas, en plus d’être une plume de grand talent, est compositeur et interprète : il sait le paradoxe qu’il a posé dans ma vie, à ne pas aimer tout ce qu’il fait mais à le voir défoncer mon Panthéon personnel en y déposant deux chansons, déjà, voire trois, avec le « Pêcheur de centimes » dont j’ai réussi à faire – inversion des obsessions – qu’il pense à moi en la chantant. Ou qu’il me la dédie, comme j’envisage qu’il le fasse bientôt. Il n’empêche, des manuscrits de textes de chansons, indépendamment de celles que j’ai écrites, j’en ai deux, maintenant,  inestimables à mes yeux : « la ballade de Johnny & la Lune », que Fred Vanneyre a écrite, et, désormais, « Que restera-t-il de tout ça ? », la plus belle antiphrase qu’on m’ait jamais offerte. Touché.

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