03/06/2014
Mis à l'index.
J’ai doublement fait le chemin à l’envers, aujourd’hui, en allant dans le pays de Gex rencontrer les responsables de la superbe médiathèque de Divonne-les-Bains, et de son extension, l’Esplanade, du Lac et de la culture réunis, en compagnie d’Emilie Pellissier, coordonnatrice des événements de la famille Lettres-Frontière, qui ne me quitte pas depuis 2009 et la sélection de « Tébessa, 1956 ». Doublement, parce que le coin, là-bas, c'est aussi celui de Eric, et de mon ami Hervé, parti depuis cinq ans à Wallis & Futuna: Saint-Genis Pouilly, tout un poème... J’aurais aimé, comme Chavassieux ou Bertholon, mes camarades de 16ème, y être convoqué une deuxième fois pour mon Gros Robert, ou, comme Paola Pigani, découvrir pour la première fois les principes et les rencontres de cette association de lecteurs de chaque côté de la frontière. Ce sera pour « Aurélia Kreit », je le souhaite de tout mon être. Mais là, non, c’était pour une autre activité, qui prendra corps en septembre puis, si les accords financiers sont trouvés avec la Région, se développera de décembre jusqu’en mai 2015. J’aurai le temps d’en parler, mais j’ai aimé et le lieu – sublime, je me répète – et la fidélité de ses responsables, qui ont dressé une étagère spécialement dédiée aux sélections, à partir de 2005 : ces dix livres par an, cinq rhônalpins (au sens large, éditeurs ou naissance compris !), cinq suisses. Toujours impressionnant de côtoyer Sorj Chalandon ou Pierre Jourde, mais plutôt agréable, à dire vrai. En vous penchant un peu, vous reconnaîtrez "le baiser de la nourrice" et le jaune-orangé de "Tébessa". Du coup, je leur ai proposé, pour septembre, une de ces idées qui jaillissent comme ça, chez moi, qui créent l’enthousiasme et l’engouement, mais laissent son auteur, quelques heures après, dubitatif sur sa propension à se mettre en danger. Borderline. Ça tombe bien, c’est le thème. A suivre.
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02/06/2014
Awards.
Ainsi donc, le petit auteur que je suis connaît ponctuellement les plaisirs de la reconnaissance, entouré des bonnes fées dont Laurence Tardieu, je l’ai souvent écrit ici, depuis 2012 m’a souhaité le parrainage actif, dans mon parcours. Après Lettres-Frontière en 2009, le Goncourt putatif en 2012 (private joke réservée aux spectateurs de Littérature & Musique !), la présence d’un extrait de Tébessa, 1956 dans la nouvelle édition du Bordas de 3ème, un peu dépité que mon Gros Robert n’ait été choisi nulle part, c’est le projet « Aurélia Kreit » qui a retenu l’attention, non pas – encore – d’une maison d’édition nationale, mais de l’Aide au Développement du Livre et de la Direction des Affaires culturelles de la Région Rhône-Alpes. Un beau courrier, ce matin, qui m’annonce que cet exercice sera financièrement soutenu et que je vais pouvoir, si je me sors des méandres administratifs, consacrer un trimestre de l’année scolaire prochaine à ma seule activité d’écriture – un privilège – mais également faire les dernières vérifications de cette (belle) histoire in situ, comme je l’avais rêvé : j’irai sur place, en espérant que les choses se seront un peu calmées, vérifier les organigrammes politiques d’application des bourses agraires, je prendrai le train de Ekaterinoslav devenue Dniepropetrovsk jusqu’à Odessa, puis le bateau jusqu’à Istanbul, puis le train, encore, jusqu’à Vienne, puis Paris, puis Lyon. J’aurai le temps et la lenteur pour moi, je les doublerai de la charge de travail dont je suis capable quand le travail a du sens. Je ferai le chemin de mes personnages, histoire qu’ils me disent là-bas, une fois que je serai arrivé, si je les ai mérités ou pas. Chouette.
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01/06/2014
Bilan.
J’en suis à la fin de mon emménagement: ces choses prennent du temps, surtout les dernières, les plus insidieuses, celles qui se sont cachées durant toutes ces années pour ressurgir et vous offrir, c’est selon, la dose d’impalpable petite nostalgie perecquienne, ou le coup de poignard du regret.
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31/05/2014
VDM.
Les vicissitudes du Net, ou comment, des années après, Google + redonne à cet ami musicien, Bluesman de génie, un des premiers surnoms qu'il s'était choisi, après un périple dans l'Ouest Américain, en y ajoutant son département de naissance: Batonrouge42.
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30/05/2014
Mister P.
Mister P. partage ma vie depuis près de vingt ans, maintenant. Pas au sens qu'il aurait pu défendre un temps, mais comme une espèce de frère choisi, une âme protectrice qu'on retrouve à chaque fois là où on l'a laissée, même quand du temps - souvent trop - s'est écoulé. Mister P., indépendamment d'être le plus grand polyglotte que j'aie jamais rencontré, est aussi un homme de la terre, des chevaux et de tous les types de travaux qu'on fait avec les mains. Sauf écrivain. C'est peut-être parce qu'on se complète, alors, qu'à chaque fois que j'ai besoin de lui, Mister P. intervient, trousses à outils, rabeaux, serjoints,perceuses et visseuses. Plus sa force herculéenne, quand il s'agit de monter un canapé-lit du rez-de-chaussée au premier. Quand il s'en va, Mister P., tout est en ordre et, de nouveau, je suis chez moi, en mieux: des Frémiot accrochés au mur, l'horloge de ma grand-mère qui retrouve son Big Ben, livres et disques ne menaçant plus de tomber. Je ne sais jamais vraiment comment le remercier, Mister P., mais il ne demande jamais rien. Mieux, il me remercie sans cesse d'être celui que je suis. Alors...
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29/05/2014
Et puis.
Et si la vie n'était finalement pas ce qui se joue, mais, seulement, la somme de ce qui s'est joué, in fine?
17:05 Publié dans Blog | Lien permanent
28/05/2014
Pour en finir avec hier.
Je suis sans doute le seul à avoir le monologue de la scène 4 de l'Acte IV de cette pièce - dans laquelle il y a tout de ce qu'on doit comprendre du monde - comme sonnerie de téléphone. Ce qui ne va pas sans me plonger, à chaque fois qu'on m'appelle, dans une profonde affliction.
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27/05/2014
Have you eyes?
Ce soir, j'ai droit à la diffusion privée, chez un ami toujours à la pointe de la technologie, du "Hamlet" de Kenneth Branagh, version 4heures. Un de mes plus beaux souvenirs de cinéma, dans le feu CNP Odéon, démantelé en secret par un patron-voyou. Je vais le regarder en VOST, évidemment, vidéo-projeté sur un écran géant et je m'en réjouis, même si je connais ce film par cœur: je le diffuse tous les ans à des publics qui ne l'auraient jamais visionné d'eux-mêmes, et qui finissent même par le trouver bien, tant l'adaptation est enlevée et - Dieu que je déteste ce mot - modernisée. Mais l'intérêt n'est pas là: il est dans le fait que cet ami quitte la ville et son appartement dans quelques jours, et que pendant les quinze ans que son couple et le mien se sont fréquentés, il y a toujours eu une excuse, le plus souvent de mauvaise foi, pour ne pas le choisir, ce film, parmi ceux que nous avions l'habitude de regarder ensemble. Maintenant que cette époque et les couples sont révolus, on se rend compte que le choix moyen, consensuel, n'était pas le bon, qu'il eût fallu laisser, tour à tour, chacun des protagonistes imposer son choix. On ne l'a pas fait, c'est ainsi, mais ce soir, juste avant qu'il s'en aille, il y aura quelque chose de moins pourri au Royaume du Danemark. Et pour éviter la solennité, on a prévu une omelette et une pause Nul, pour être complet.
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