24/03/2021
283.
"À ce titre, intéressons-nous, en particulier, à une œuvre récente : un quadriptyque, au feutre et à l’aquarelle, représentant, dans le Golfe du Morbihan l'île de Boëdic, sur laquelle l’œil se focaliserait. Ici, les données techniques sont claires, dans la sémiologie : ce que l’œil voit, c’est un trait de côte, des reliefs en arrière-plan, dans un blanc sur-saturé, comme à contre-jour. Plein soleil, pour rester dans la référence cinématographique. Boëdic, dont la poésie pourrait disparaître si on la limitait aux dernières agitations de son propriétaire (privé), mais dont les 11ha et les 9m d’altitude (Gervaise est le peintre de la hauteur relative) n’avait cette identité topologique forte, au Nord du Golfe, à l’Est de l’embouchure de la rivière de Vannes, parallèle à la presqu’île de Séné, séparée de Langle par un espace marin. À la pointe Ouest de l’île, une chapelle sert d’amer aux marins, et c’est à cette distance que Gervaise va l’envisager, pour ce qu’elle est, d’abord, un pan de terre sur la mer, isolée et inoffensive, pour ce qu’elle représente à l’homme ensuite, une idée même de son retrait et de son isolement. L’endroit écarté, où d’être homme d’honneur. Il la dessine de son trait sûr, de loin, puis joue des techniques modernes de son appareil photo. Mais pas pour le cliché, pour l’effet, qu’il cherche à reproduire, sur le papier dessin, par gradation, exponentielle : plus on s’approche de Boëdic, plus elle semble suggérer qu’elle n’est pas neutre et que, comme toutes les îles, elle ne se laissera pas gagner facilement."
Extrait de "Chapitre Gervaise" (à venir).
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
23/03/2021
284.
On sait qu'une bonne chanson, c'est une chanson qu'on peut interpréter en guitare-voix, sans artifices. C'est souvent comme ça que je préfère Eric Hostettler, dont on m'a dit un jour, à la Maison-vieille, qu'il avait un air de Springsteen. Et pas seulement dans la chemise à carreaux.
En live sur Sun Alpes Radio Emission Feel Good du 17 mars en replay ici: https://sunalpes.com/podcasts/replay-... Merci à Pascal Chaffard
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
22/03/2021
285.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
21/03/2021
286.
Sans jamais prévenir, la nature renverse
Ce que l’on croit à soi, qu’on n’imagine pas
Prendre du cours des choses la direction inverse
L’aube le crépuscule et la vie le trépas
Quand le Ciel le décide, la pluie tombe à verse
Freine le pérégrin et embourbe ses pas
Maquille au carrefour la conscience adverse
Et laisse l’homme au sort, lequel jadis frappa
L’inconnu sans chemin dont la douce hébétude
S’égare dans le champ de son incertitude
D’un temps entier voué aux choix qui accaparent
Le promeneur perdu dans les vicissitudes
Que procurent au passant la douce quiétude
D’un sentier de forêt que deux allées séparent
05:18 Publié dans Blog | Lien permanent
20/03/2021
287.
J’aime la trame shakespearienne qu’on trouve dans le « Conte d’hiver » ou dans « Beaucoup de bruit pour rien », qui fait disparaître un personnage dans le drame pour qu’on mesure son absence - qu’on le regrette et qu’on fasse pénitence de tout ce qu’on a pu lui dire de mal - et qui le ramène à la fin pour que, Deus ex Machina, tous les malentendus se dissipent dans l’allégresse et les rires.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
19/03/2021
288.
Tu es le meilleur bien que le plus impossible ami que j´aie jamais eu. Juste parce que dans "ami(e)" il y a âme. Et que j´ai reconnu cette âme-là, que seul l'art peut accueillir, recueillir.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
18/03/2021
289.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent
17/03/2021
290.
Je ne sais pas – antiphrase – pourquoi me reviennent ces souvenirs de tablée quand, pour le dîner, ma mère entreprenait de faire des crêpes et qu’il fallait attendre son tour pour être servi : nécessaire (et archaïque) apprentissage de la frustration et de l’égalité, toutes deux mêlées. Il fallait voir le plaisir que l’on prenait quand Maman annonçait « celle-ci, elle est pour toi », l’air pincé – on peut le dire, maintenant – des deux autres, spécialement celui qui venait d’être servi, le tour d’avant. Parfois, le père passait le sien – trop épaisses, les crêpes, de vrais matefaims, et réjouissait l’assemblée : la prochaine arriverait plus vite. Quand elle était là, fumante et bien dorée, le dilemme s’imposait : la manger d’un coup et rester sur l’impression bourrative le temps du long circuit ; ou bien la savourer, jusqu’à, qui sait, en manger deux consécutivement, l’une refroidie, l’autre bouillante. On aborderait bien assez tôt la question – et ses conséquences sur l’équilibre familial – de la dernière, qui devait tomber juste, sous peine de triomphe à peine voilé du ou de la priviliégié(e). On ne sait jamais pourquoi les crêpes de sa mère remontent en mémoire. Ou plutôt on le sait, mais on ne veut pas le dire.
05:15 Publié dans Blog | Lien permanent