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30/09/2011

La St-Sé.

Image 7.pngLe site de la Biennale était censé la mettre en ligne avec les autres, il n'en est rien. Je la propose donc ici à la lecture, cette nouvelle de 2011 signes que j'ai écrite pour leur concours.

Je n’avais pas prévu de sortir ce jour-là. La Ville avait retrouvé l’air glaçant dont on disait d’elle, méchamment, qu’il ne la quittait pas souvent. Je n’avais pas prévu de sortir, engourdi par les commémorations de la veille, devant lesquelles j’étais resté hébété. C’est pour ça que je suis sorti quand même, obligeant mon corps aux étapes de l’élévation : apathie, ataraxie et, rêve ultime, plus aucune pesanteur.  Me revoilà chez moi, pensai-je une fois dehors, pas à un paradoxe près. Je m’imposai une escalade : la colline qui prie ou celle qui travaille, pris l’autre, puisque je ne prie pas. J’allai retrouver les places de mon enfance, régler mon pas sur le pas de ses Pentes. Rien ne me paraissait réel, le début d’automne embrouillant ma mémoire et ma conscience. Je traversai le pont en regardant à ma gauche l’autre lieu que je n’avais pas choisi : j’y trouvais parfois des airs d’une autre Ville, dans l’axe de sa Place centrale et, derrière, la passerelle puis le Château, mais pas le même…

Je bifurquai à droite, sur les quais. Il me restait à atteindre l’Hôtel de Ville puis entamer mon ascension. Les vieux bâtiments que je laissai d’un côté et de l’autre du premier des deux fleuves déclenchèrent le mécanisme. Je m’en éloignai, continuant mon chemin opposé. Je ne sentais plus ni le froid ni la fatigue, opposais la destruction du moderne à la permanence de l’ancien. Pas le patrimoine, que je n’avais pas choisi, le  permanent, l’historique sans l’Histoire : les rues parallèles, les enseignes passées des vieilles épiceries et des marchands de vin. Les dernières échoppes de coiffures, réaménagées en un curieux mélange. La Saint-Séb remontée, je sortis de la traboule et parvins sur cette place bordée de platanes qui me rattrapa : je pensai à tous ceux qui l’avaient traversée, y avaient laissé un amour, un souvenir, un temps révolu. Là, ce n’est pas la montée qui m’obligea à m’asseoir sur le banc public, mais l’âme même du lieu, son essence profonde. Sa terrible beauté, que j’étais peut-être seul à saisir, mais qui rattrapera tous les autres quand ils s’y attendront le moins. J’avais terminé mon ascension, il fallait que je rentre, à présent : la nuit commençait à tomber, j’avais eu la chance de voir le temps s’arrêter. Beauté fatale, terrible beauté. Pas pour ce qu’elle laisse en nous, mais parce que c’est en la percevant, sa renaissance perpétuelle, qu’on comprend qu’on n’est rien.

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29/09/2011

Candide & Voltaire.

Ce sont sans doute des livres d'automne, que j'écris, au vu des couleurs de leurs superbes couvertures. Je suis heureux que des éditeurs aient encore envie de donner de beaux livres, qu'ils ne cèdent pas au désir de leurs auteurs - du moins la première fois - d'être édités comme dans la page blanche. Heureux que des infographistes sachent leur métier et qu'il y aient des photographes (en tout cas, moi, j'en ai un!) pour trouver l'angle de vue et d'accroche. Ce livre-là mériterait un tirage de tête en cuir réel, chez Spalding ou Vuitton. Mais ça ne mettrait pas tout le monde sur le plan d'égalité qu'il recherche, donc non. Je fais le malin et je comble parce que je n'ai rien à dire. J'attends samedi, où je n'en dirai pas plus, mais vous laisserai partir avec le petit livre orange, deuxième du nom. Avec le souvenir des musiciens extraordinaires qui vont m'accompagner et annoncer la suite... Romain, de la librairie, a commencé le roman, il m'en a dit beaucoup de bien, déjà. C'est son rôle, mais j'ai presque envie de le croire. Moi, ce livre a trouvé sa place: dans les toilettes. Le lieu idéal pour en picorer quelques extraits. Allez, dédicace à ceux qui n'aiment pas mes fins et me réservent l'adresse comme épitaphe (une bonne idée en soi, la plaque mortuaire "j'ai pas aimé ta fin"!): tout irait presque bien, dites donc. Au moins sur ce terrain. Un double-decker bus devrait sans doute m'écraser avant la fin de la semaine. Ou un Tramway, tiens.

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28/09/2011

Il est là.

Enfin, chez moi, hein, ne vous emballez pas. Il sera disponible dès demain au Tramway et ailleurs, dès que la référence sera entrée, vous connaissez le principe, maintenant. Je le regarde, le respire plutôt, je l'ai présenté à ses petits frères, j'en lis dix-quinze lignes au hasard avec beaucoup d'appréhension... Tout un pan d'écriture se termine avec ça et il n'y a toujours qu'une première fois. A samedi pour ceux qui peuvent venir.

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19:13 Publié dans Blog | Lien permanent

27/09/2011

Chronique d'un autre, aujourd'hui.

J'ai toujours dit ici la grande qualité de l'écriture de Christian Chavassieux et la pertinence critique et distanciée de ses kronix, quand elles ne font pas simplement mourir de rire. Lisez ce qu'il écrit aujourd'hui, sous le titre : "vaticination". C'est superbe. Merci.

NB: Je devrais m'en cacher, mais les contingences d'imprimerie et de transporteur ne permettant pas à l'éditeur de livrer les exemplaires du "Poignet d'Alain Larrouquis" à temps pour la sortie samedi, je vais les chercher moi-même à mi-chemin entre Clamecy et Lyon. L'échange, comme dans les films policiers, se fera sur une aire d'autoroute. L'édition n'est pas un long fleuve tranquille.



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26/09/2011

Grand lièvre sain.

Image 13.pngDrôle d’appareillage que ce « Grand lièvre », vingt-et-unième album (le décompte se conteste) de Jean-Louis Murat, celui dont j’ai déjà beaucoup parlé ici - sans en faire une constante non plus – ce qui m’avait valu pour cet article une fréquentation record de mon blog intimiste, la rencontre avec  des personnes qui avaient réagi et un message du bougnat lui-même pour me remercier de la qualité d’un article qui avait sans doute, pour lui, le mérite de ne pas être écrit par un journaliste…  Sa lecture de « Tébessa », également. J’écoute « Grand Lièvre », donc, depuis la mi-journée, sans en avoir rien lu avant, et j’ai comme première impression d’écouter un croisement entre plusieurs des vies musicales de Murat. Un peu comme si « A Bird on a poire », album dont il avait confié la réalisation musicale à son complice et bassiste Fred Jimenez, avait croisé « Murat en plein air » , le « Moujik » et quelques-uns des vieux morceaux de "Cheyenne Autumn". J’élude volontairement les grosses productions que sont « Mustango » et « le Cours ordinaire des choses », américaines jusqu’au bout des doigts des musiciens de Nashville, pour ce dernier. Murat, dans « Grand lièvre », revient à quelques-unes des chansons terriennes auxquelles il nous a habitué, mais il y mêle un esprit pop dans les chœurs, principalement, qui contrecarrent à intervalles très réguliers les refrains désabusés sur le temps qui s’éloigne, les amours qui déçoivent, les paysans qui doivent vendre les prés. Un peu de scratch aussi, pour quelques touches électro que reprend l’orgue de Slim Batteux. Murat se joue de propos sur la Grande Guerre, sur la 2ème, le chaos qu’elles ont entraîné (« sans pitié pour le cheval ») par le biais d’un texte lu en voix coda ponctué des « la, la, la, la » de ses complices. De dialogues de films samplés.  Voire de Kiki et de qui, qui, qui ? sur « le champion espagnol »… Les crédits sont a minima, on sent l’album « à la maison », en famille. Avec ses deuils (Alex & Nancy, Rémi) ses renoncements et ses assurances. Il manque Clavaizolle, mais Murat continue son « en plein air » en ancrant ses textes sur les lieux qu’il habite, et l’inverse. Joue sur des fausses pistes, semble parler de lui en « garçon de la montagne qui n’était pas paysan », élude en prenant quelques intonations du Murat monstre public (« Mais qu’est-ce que ça veut dire »), sans compter ce qu’il énonce sachant qu’on le contredira : « je dois être ignorant ». Pirouette rhétorique. Comme les alternances faites de patois, de résurgences médiévales et de mythologies, pas toujours suivies (quelle novlangue pour « Amilumba, Amilumbao » et « Ro to fa ki » ?). Mais c’est Murat, ce ne peut être linéaire, et je n'ai pas forcément envie de tout savoir. Sa douze cordes fait merveille sur un basse/bat’ très « au fond » (eh, je sors de cinq mois de studio !) qui fait l’identité profonde du disque. Et annonce une tournée avec la formation qui lui sied le mieux. « Grand lièvre » laisse aux premières écoutes le goût d’une belle entrée en matière et de deux « chansons » plus cadrées et plus impactantes (je voulais placer ce mot débile pour essayer, je l’enlèverai demain, sans doute), « les rouges souliers » et « Vendre les prés ». Dommage, dès lors, qu’il les ait livrées avant , sur le Net. Dommage aussi que « Vendre les prés » rappelle « la complainte du paysan français » de la tournée 2000. Mais Murat est essentiel, quoi qu’il fasse et quoi qu’on en dise : deux ans sans rien sortir, chez lui, c’est inhabituel, mais si ça lui a permis de rester à la maison avec des amis et de nous en faire bénéficier après, je n’ai qu’un mot, amical, à dire : qu’il y reste, le Jean-Louis, qu’il y reste. A l’exception des dates qu’il va faire et où j’irai le voir.

 

 

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25/09/2011

Rétro-planning.

C'est cette semaine que je vais donc voir arriver mon petit dernier en librairie. Toujours un beau moment d'émotion, devant lequel je m'en voudrais de jouer les blasés. Ma métaphysique du moment, sous le beau soleil d'Eloise, ce week-end, c'est de me dire qu'il m'arrive ce que j'ai voulu qu'il m'arrivât. Même sans le succès, peu m'importe. Ce que le trio Védèche-Dubois-Hostettler a fait de mes mots ce week-end, ce qu'ils en donneront samedi, me comble au plus haut point. C'est tout ce que je peux dire, ce soir. Je vais retourner aux autres, au "Grand Lièvre", qui sort demain. A la lecture, que j'ai délaissée. A la critique, aussi, que j'ai un peu abandonnée. J'en vois et j'en lis, de belles choses, pourtant, encore. Mais là, "le Café des Ecoles" prémix dans les oreilles, je suis heureux. Ce n'est pas souvent, j'en profite. 

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24/09/2011

En passant.

Les musiciens sont ingrats: j'assiste aujourd'hui aux répétitions de la prestation de Tramway, samedi, et j'entends la déjà superbe "Quantifier l'amour" magnifiée par ces êtres exquis et talentueux que sont Gérard Védèche et Fred Dubois, déjà rencontrés sur la comédie musicale. C'est d'une beauté à couper le souffle, mais voilà qu'ils m'ont enfermé dans la cabine du batteur. Ils m'ont laissé un casque, et des baguettes: je joue à fond, comme Stewart Copeland, mais on ne retiendra rien de ce que j'ai apporté au morceau. Sans doute parce que je ne sais pas jouer et qu'ils n'ont ouvert aucune piste d'enregistrement de la batterie? Allez, je ne leur en veux pas. Et vous savez quoi? Vous avez de la chance.

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23/09/2011

Profession de foi.

Image 11.pngC'était devenu un jeu entre nous, puis un pari, et Philippe Giraud, mon vieux compagnon du "Cheval de Troie" version papier, est allé jusqu'au bout, a mené, reproduit puis mis en page une interview de moi telle que vous n'auriez pu en trouver que dans "les Inrocks" ancienne formule s'ils avaient un jour seulement pensé à m'inviter. Il a évidemment soigneusement reproduit la forme de ce fanzine nizanien qui n'a connu que quatre numéros sur les six promis. Quoique, celui-ci, c'est le deuxième hors-série après "la troisième jouissance du Gros Robert", édité sous cette forme. Le compte y serait-il?

Et tant pis pour ceux qui vont penser que je ne respecte pas le cheminement classique : j'ai déjà subi des questions de correspondants commençant par "Vous avez toujours écrit des polars", alors... Je tiens dans cette entrevue des propos que les habitués d'ici reconnaîtront. Sur l'écriture, ce que j'en attends, ce que j'en fais aussi, au quotidien.

C'est un fichier pdf que Google, dans sa magnificence, a transformé et c'est ici. Ce n'est pas terrible, ça écrase un peu le texte et change la police, mais je n'ai récupéré aucun tutoriel à mon niveau de technologie pour insérer directement un PDF. C'est ainsi, ce n'est pas ma faute.

18:16 Publié dans Blog | Lien permanent