31/08/2011
Y'a pas que du basket dans mon Larrouquis, wesh!
C’est le jour où les nationalistes ont pris Somosierra, le 25 juillet 1936, que la France s’est décidée à envoyer du matériel et des hommes en Espagne. Trop tard, donc. Somosierra était tombée, après l'Alto de León, après que le Comité de Défense Nationale et ses troupes fascistes se furent rencontrés à Burgos, deux jours avant. Six mois après la victoire du Front Populaire, les armes faisaient taire les urnes. Ce furent les premiers vrais combats, les premiers fronts, avant que la guerre s’organise, se structure. L’aviation allemande allait ouvrir des ponts aériens du Maroc à l’Espagne, aider Franco et ses troupes à passer le centre de l’Espagne que leur refusaient les Républicains. A Madrid, à Barce-lone, les combats étaient civils, jusque-là : la classe ouvrière, plus nombreuse, plus organisée, aidée des anarchistes de la CNT et du POUM maintenait les offensives adverses mais la répression était sanglante et insidieuse. On assassine dans les quartiers pauvres de Sevilla ou Granada, on marque les esprits. On prépare la terreur à venir. Dans la Sierra de Guadarrama, des jeunes arrivent de la capitale, de Valencia, d’Aragón, ils s’enthousiasment de l’accueil qu’ils ont reçu dans les villages qu’ils ont traversés. Ils trouvent des campements dans lesquels se côtoient des soviets, de jeunes communistes pas encore réunis en brigades. Des anarchistes, qu’on reconnaît à leur aversion du pouvoir. Des Ecossais, des Irlandais, des Français aussi, qui craignent que leur pays se contente d’un soutien matériel. On attend le combat, exalté par la cause. Les températures sont basses, pour un été, on les supporte en espérant que la guerre ne s’installe pas durablement : pour un Andalou, s’il n’est pas de Granada, la Sierra est terrible, quand la nuit tombe. Et les braseros, autour desquels chacun évoque son país, se nourrissent du refus de l’injustice, mais vacillent quand les paupières se font lourdes, par l’action conjuguée du froid et du sommeil. Mais on ne désespère pas, même si les informations qui parcourent les campements dessinent une armée ennemie renforcée en technique, en matériel, en hommes, même si l’assistance offerte par d’autres pays paraît bien dérisoire. Et davantage destinée, selon les soviets, à la Catalogne qu’ici. On parle de Dolorès Ibarruri, de Buenaventura Durruti, on leur prête des paroles, des faits d’arme. Certains étaient des combats contre les Carlistes, en Aragón, dès le mois d’août, mais ceux-là étaient de ceux qui parlaient le moins. Pour tous, la même impression de tranquillité, d’une de celles qui ne vont pas durer. Une veillée d’armes en 1936 ne diffère pas d’une autre en 1808 : l’appréhension est la même, quand la guerre couve. L’impression de n’être rien aussi. Rien devant la mort, devant les montagnes qui obscurcissent encore un peu plus l’horizon. Devant les débats qui, dans le même temps, agitent les milieux politiques et intellectuels. Devant l’idée d’un front unique révolutionnaire qui déclarerait ouverte la guerre totale contre le fascisme. Rien devant l’absurdité de penser qu’on enverra peut-être des troupes plutôt que les trois mille tonnes de beurre et de haricots que l’URSS a fait parvenir aux troupes espagnoles ! ...quand ce sera trop tard.
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30/08/2011
4544
C'est le nombre d'internautes qui sont venus faire un tour (de manège) sur mon Cheval de Troie, à compter d'aujourd'hui, tout au long du mois d'août.
:))))
NB- Mon éditeur me dit qu'un tel discours pessimiste pourrait être contre-productif. Je le crois volontiers, parce que j'ai la chance de lui faire confiance aveuglement. J'anonyme, donc.
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29/08/2011
Volte-face.
Je voulais mettre en ligne une des couvertures de "Trop Pas!" que Véronique Frémiot nous a talentueusement fabriquées, puis je me suis ravisé. L'expérience, sans doute, des erreurs commises, des manuscrits plus qu'imparfaits transmis avec une confiance imbécile. Je l'enlève, cette pochette, puisque l'infographiste m'en voudrait de l'afficher alors même qu'elle ne sera pas retenue. La mettrai-je en ligne demain, la missive que j'ai envoyée aujourd'hui aux acteurs du livre que j'ai rencontrés depuis 2008, titrée "Mes premiers adieux"? Jusque là, elle n'a provoqué aucune réponse. Peut-être cela n'était-il pas permis, ça non plus.
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28/08/2011
P.A.L 56
Cette fin de page ne va pas vous éclairer beaucoup sur le récit, d'ailleurs, mais je ne vois pas pourquoi je dérogerais à la règle. Voici donc la 56ème page de ce roman qui sortira le 1er octobre, en exclusivité, à la Librairie du Tramway, avant d'entamer la même carrière internationale que ses deux aînés.
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27/08/2011
56ème partie de cache-cache.
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Pari?
On parie qu'hier, à l'insu de mon plein gré, il n'y a pas eu de notes?
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25/08/2011
La 56ème compagnie.
N'y voyez pas paresse de ma part (qu'est-ce qui vous ferait dire ça?...), mais au hasard de la Toile, j'ai croisé cette chaîne qui veut qu'on donne à lire la cinquième ligne de la cinquante-sixième page du livre que l'on est en train de lire. Etant toujours, et certainement jusqu'à ma fin, un auteur émergent, avant mes premiers adieux (pour bientôt), je m'offre ma première rétrospective de toutes mes cinquante-sixièmes pages. Ce qui devrait, bon an mal an, avec un inédit en prime, nous mener au moins jusqu'à samedi. Voici donc la p°56 de "Dom Juan, revenu des Enfers":
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24/08/2011
Tébessa, p°56
(...) On peut compter une vie en nombre de saisons, on peut donc compter une vie en nombre de fois où on a vu la Vogue s’installer, puis repartir. C’est ce qu’ils disent, les forains, depuis le temps que les riverains voudraient nous voir partir, à cause des nuisances sonores comme ils disent, elle est toujours là, la Vogue, quand arrive la fin du mois de septembre, et si jamais on voulait nous la supprimer, ça serait sûrement la deuxième révolution de l’histoire du plateau !
La petite place de la Croix-Rousse est attenante à la place Jacquard ; quand j’y suis arrivé, je me suis assis sur un banc, il n’y avait personne, mais j’ai tout retrouvé, tout entendu, les cris du marché, ceux, les plus perçants, du cousin : on l’appelle comme ça parce que lui appelle tout le monde cousin ! Du coup, les gens s’arrêtent, lui prennent un bouquet, c’est un peu comme s’il était de la famille.
Le petit marché, comme dit maman, par opposition à celui du boulevard… Cette petite place, là, elle résume tout le quartier, par sa tranquillité, l’ombre de ses platanes ; il faudrait juste qu’ils nettoient les pissotières un peu plus souvent, parce que des fois, quand on passe…. Mais là, ça me revient, ce que j’y ai ressenti, ce soir-là : c’était comme si tous les gens qui y étaient déjà passés me souhaitaient un bon voyage, comme si le temps m’accordait une pause. Peut-être parce qu’il savait qu’il ne m’en restait plus beaucoup. Quand je me suis levé de mon banc, la nuit était presque tombée, mais j’avais encore du chemin à faire, pour dire au revoir aux lieux autant qu’aux gens. J’ai pris la rue du mail, Canard était déjà fermé, puis j’ai bifurqué rue Dumenge, parce que j’aime bien cet endroit-là de la Croix-Rousse, quand les petites ruelles deviennent des artères plus grandes, avec des perspectives. (...)
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