13/09/2011
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11/09/2011
"Trop pas!" - la couv'
Merci à Véronique Frémiot, l'infographiste qui vous demande d'abord ce que vous attendez, puis fait ce qu'elle veut et qui a finalement raison! Il reste du travail avant que l'objet soit disponible (sortie décembre 2011), mais c'est un avant-goût. Et une façon de se raccrocher à ce qui va arriver, plutôt qu'à ce qui s'est passé.
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10/09/2011
Commissaires-mépriseurs.
La dernière fois, j’avais procédé par périphrase. Là, je le dis, c’est à Bourges que ça se passe. Bourges, la ville où Malraux a inauguré la première maison de la culture. Des artistes, justement, du moins l’un d’entre eux pour commencer - mon ami Jean-Louis Pujol - décident de s’engager au profit des enfants irradiés de Fukushima. La cause est noble, un galeriste, Laurent Quillerié, de Pictura – mon premier éditeur, pour les livres d’artiste réalisés avec Jean Frémiot – offre gracieusement les services de la galerie, ouvre son réseau. L’action est (trop ?) rapidement menée, d’autres artistes adhèrent, proposent des œuvres. La vente se fait un lundi, au début du mois de juillet, seule la presse locale relaie l’information et son correspondant, pour éviter une répétition, utilise l’expression « vente aux enchères » (voir l'article). Faut-il dire que, par jeu, une des œuvres en vente s’est arrachée à coups de surenchères de 10€, entre amis ? Disons-le. Mais qu’on aille taxer les jarretières des mariées, alors, ou interdire toute performance artistique mimant la geste des commissaires-priseurs. Autre chose, le bilan : cette vente humanitaire a rapporté 1300€ pour près de 40 œuvres vendues, soit des cotes très inférieures à celles du marché pour les artistes présents : normalement, dans un vrai « gala » de bienfaisance, la cause aurait voulu qu’on mît plus d’argent qu’elles n’en valaient. Mais, encore une fois, l’action a été menée rapidement, les artistes se montrant d’ailleurs les principaux acquéreurs, au final. L’occasion d’un Thimonnier ou d'un Badaire à 40€, le tout pour une association franco-japonaise, un entre-soi bon enfant. Et pourtant…
Pourtant, les vacances passées, Laurent Quillerié a été convoqué au commissariat parce que l’étude des commissaires-priseurs de Bourges a porté plainte. Son responsable, Me Darmancier, a d’abord piteusement argué du fait que son syndicat l’en avait obligé, que ce ne serait qu’une main courante. Ce que les policiers, écoeurés, ont infirmé : la plainte passera bien par le Procureur de la République et peut aboutir à l’annulation de la vente, à l’énoncé d’un délit et à une condamnation. Justice de classes, ou comment se payer sur de l’humain, quand on spécule soi-même au quotidien sur des successions ou des saisies. Le dégoût serait complet si cette farce ne se déroulait pas dans l’atmosphère feutrée et flaubertienne de la bêtise provinciale : chez ces gens-là, Monsieur, on convoque en douceur, on ne menotte pas. Pour peu que quelqu’un demande pourquoi, vous pensez… Faut-il faire le lien avec d’autres activités de Laurent Quillerié, dont le « Berry Ripoublicain » a fait plier, par jet d’éponge, Hortefeux et ses sbires dans l'autre procès des caricatures, l’année dernière ? Il semblerait, une fois le coup de blues passé, que l’effet produit soit inverse et c’est heureux. Dans ce petit théâtre picrocholin, un absurde chasse l’autre, pour autant : Quillerié est l’heureux détenteur d’une collection d’œuvres impressionnante bien connue de la Salle des Ventes de Bourges (qui n’organise jamais de ventes humanitaires, tiens…), lui-même connaissant parfaitement les lois liées à la vente d’œuvres d’art. Donne des cours (particuliers) aux enfants des personnes qui aimeraient qu’il se taise, quand il ne les donne pas (collectivement) à des enfants des quartiers de Bourges qu’ils ne connaissent pas.
Les petits combats font les grands changements. Ce blog, je l’ai déjà dit l’année dernière, n’a pas d’autre vocation politique que celle de l’esthétique. Ça ne m’empêche pas de me demander comment se dit indignation, en japonais.
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09/09/2011
Un bout de roman avec des dialogues dedans.
Extrait du Dîner, un roman qui existe et que je reprends de temps en temps, quand ça me chante. Ou quand j'ai faim. Dans ce roman, la maîtresse de maison confie à ses invités - qui ne se connaissent quasiment pas entre eux - qu'elle a le fantasme de suivre quelqu'un dans la rue jusqu'à en savoir plus sur lui. Ce qui n'est pas au goût de certaines de ses amies. Il me manque une fin à cette histoire: je ne l'écrirai que quand l'envie de mêler le vécu et l'écrit et, par conséquent, de trucider un des personnages dans d'atroces souffrances, m'aura passé.
Fallait-il qu’elle l’aime, sa Laure, Julie, pour avancer à sa place des choses auxquelles elle ne croyait pas ! Julie, qui aurait remonté le cours du temps pour revoir, une seule fois, le visage de cet homme qui ne l’avait trompée que pour la mort, absurde, violente, subite, à laquelle elle ne s’était jamais résolue parce qu’on ne peut se résoudre à l’injustice. A l'impression d’en prendre pour perpétuité. Julie que le sujet ne concernait en rien et qui aurait justement pu trouver matière à rester silencieuse. Qui ramenait le curseur de l’embarras sur moi quand je l’avais déplacé sur Laure et qui, consciente que sa parole avait du poids, s’était un peu plus enfoncée dans son fauteuil pour me laisser lutter seul : l’axe latéral de la table avait parlé.
- La banalité, oui. Mais après tout, Laure n’a pas parlé d’aborder la personne, non ? Alors, ce n’est pas celui ou celle qu’on suit qui a de l’importance, ce sont les projections qu’on lui prête, c’est tout ! Il faudrait ne rien savoir de ceux qu’on est prêt à aimer, ça éviterait d’être déçu.
- Ça me rappelle un film avec Robert de Niro et Meryl Streep, je crois… dit Ana, qui fit mine d’ignorer l’attaque
- « Falling in love !», sursauta Gaëlle, comme si elle avait répondu à un jeu télévisé.
- Falling in love with whom ? , plaisanta Adrian, en verve.
Je me souvenais de ce film, un des premiers que j’ai vus avec De Niro, quand j’ignorais même qu’il s’agissait d’un des plus grands acteurs du siècle et que ce n’était pas ce film-là qui allait en témoigner. Une bluette sur la lassitude du couple, la façon dont un inconnu peut réveiller tout ce à quoi vous avez renoncé… Une allégorie de l’éternel retour, en fait, l’illusion qu’à n’importe quel moment, votre vie peut recommencer. De ces choses auxquelles on croit longtemps quand on a aimé, mais que l’existence ramène à leur juste valeur : Julie sait qu’elle ne peut pas dire qu’elle aime son disparu autant qu’elle l’a aimé puisqu’il n’est plus là pour qu’elle l’aime ; Ana sait qu’elle ne doit pas aimer Esteban parce qu’elle a renoncé à sa famille pour le suivre mais justement parce que sa famille ne l’a pas aimée suffisamment pour qu’elle le suive ; de Gaëlle, on peut imaginer que la légèreté avec laquelle elle aborde la question cache des manques, sous l’ironie ; de Adrian, on peut tout imaginer. De Laure, par contre, je ne savais guère plus à cet instant que ce que je connaissais d’elle dix ans auparavant, sinon qu’elle savait désormais choisir le vin et qu’elle mangeait moins de gâteaux. Mais sur Vincent, rien, à part son évocation insistante par Julie. Pourquoi n’était-il pas là, pourquoi, d’ailleurs, aucun des conjoints n’était-il présent, c’était la question… Etait-ce une condition pour que le sujet fût abordé en était une autre.
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08/09/2011
Moody Blues
La douceur de septembre ne fait pas tout. Les questions se ravivent, les doutes aussi, mais j'en ai assez fait part ici. Reste la seule interrogation qui vaille, ici: aurai-je laissé une trace suffisante pour marquer, non pas de mon orgueil, mais de mon être, mon vivant passage sur cette terre? Au moins auprès des miens? Je sais que ce n'est pas à moi à répondre de cette question-là. Alors je passe mon tour. Mais le côté des damnés se rapproche.
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07/09/2011
C'est assez.
Dans un des formidables tomes d'Achille Talon, Greg fait intervenir le comptable des Éditions Dargaud pour témoigner de l'assiduité d'un lecteur à écrire systématiquement après la parution d'un volume que "celui-ci n'est pas le meilleur de la série"... Je sais qu'en me confrontant de nouveau à la lecture des autres moins d'un an après que "Cache-cache" leur a été proposé, je mets en jeu, de nouveau, la vision qu'ils auront de moi auteur. Pourtant, je l'ai dit ici, ces pièces-là font un Tout. J'aimerais que l'exercice soit aussi collectif et générateur de talents et de compétences que peut l'être l'exercice musical. Mais la petite musique du texte existe aussi, du moins j'espère. Et puis chacun pourra dire que ce n'est pas le meilleur de la série, ou le contraire. Je souhaite juste qu'on ne l'oublie pas trop vite, ma "partie de cache-cache"...
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06/09/2011
Intérieur livret, photo non contractuelle.
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05/09/2011
Protools
Le contrepoint fleuri, dit-on, quand on joue sur les modes et pas sur les accords. Toutes les notes de la gamme déclinées jusqu'à trouver l'harmonie. La première journée de mixage de "Trop pas!" a commencé par "l'Echelle de Richter" et le souci consistait à laisser rentrer le violoncelle d'Olivier Gailly sans le galvauder: juste sur les pizzicati, le temps de l'association piano-guitare-voix. Le mixage est un travail d'orfèvre, plutôt fastidieux: il faut nettoyer, redresser, distendre, parfois. Éliminer les bruits de voix, laisser les respirations. Mettre la voix de Pauline à sa juste place, à l'intérieur, parmi les instruments. Fred D. fait les propositions qu'il faut pour que les partitions se répondent plutôt qu'elles se concurrencent. Xav' sait qu'il faut équilibrer les instru' avant de s'attaquer à la voix, "Captain" Julien est concentré comme un étudiant un jour de rentrée. L'orage, de fait, est remis en cause: déplacé? supprimé? Il faudra faire des choix parce que le mastering s'approche et que le mastering, c'est ce qui va s'entendre. La musique se spatialise, le moindre des micros posés à la prise restitue sa quintessence. Il me fallait, une fois dans ma vie, assister à ça. C'est fait, même si ça ne fait que commencer.
NB: une note de Kronix sur un livre pas encore sorti, c'est suffisamment rare et c'est ici
21:36 Publié dans Blog | Lien permanent