29/06/2010
Toutes mes influences
08:15 | Lien permanent
25/06/2010
On continue, alors.
08:07 | Lien permanent
24/06/2010
Jour de grève.
Voilà bien mon paradoxe: c'est au moment où les contingences se réduisent quasiment au strict minimum et que je bénéficie d'un temps de vacances dont il faut sans cesse rappeler au grand public qu'il ne m'est pas payé, que je ne parviens pas à me discipliner pour me mettre au travail. Je papillonne, je fais des petits films (ah, ça, j'en fais des petits films, dont le deuxième teaser de cache-cache, déjà prêt, qui me fascine moi-même: à se demander si ça va valoir le coup de sortir le roman, au bout du compte!), je virevolte à droite, à gauche (enfin, plutôt à gauche, aujourd'hui, quand même!), mais rien de bien conséquent ne sort. Ma vie n'est qu'un perpétuel entre-deux. Il vaudrait mieux que j'ouvre un skyblog, tiens! Enfin, quand même, samedi, un événement de première, un des marqueurs de mon existence... Paco de Lucia viendra m'enchanter de nouveau. C'est déjà ça: il y a plein de gens sur Terre, et on se demande pourquoi, qui voudraient que Dieu leur apparaisse: pour moi, ce sera la quatrième fois.
21:18 | Lien permanent
21/06/2010
Bande-annonce
Puisque le sort en est jeté, ou quasiment, autant lancer le plus vite possible ce qui mettra de toute manière des mois à se mettre en place. Je me suis livré à l'exercice délicat de la lecture du début de "la partie de cache-cache", ici illustré de quelques images mystérieuses. Evidemment, dans ce roman où les narrateurs sont des enfants, ma voix détonne, mais il n'est plus temps, déjà, de se trouver des excuses en amont...
17:40 | Lien permanent
19/06/2010
D'une chaise à l'autre, variations autour de Jean-Louis Pujol
On ne s’est jamais suffisamment demandé pourquoi les chaises s’offraient à nous, pourquoi une place, dans une assemblée, pouvait nous paraître pré-destinée au point de s’y sentir aimanté. Parce qu’il aurait peut-être fallu pour cela accepter que tout fût écrit, les lieux, les rencontres, les phénomènes. Qu’une vie, dès lors, pourrait s’écrire au rythme des chaises sur lesquelles on s’est un jour assis, pour s’en relever enrichi d’un autre déterminisme : je peux choisir un siège plutôt qu’un autre, je peux aussi ne prendre que celui qu’il me reste, le fait est que la chaise est là, que je vais m’y asseoir et qu’à partir de là, le charme peut agir. Ou pas.
Déclinons : à tel moment de mon existence, on m’invite à prendre un siège, sans rien savoir du champ de mes possibles ; c’est un risque, que ne mesure peut-être pas celui ou celle qui m’y invite, parce qu’on ne sort en rien, en apparence, d’une action déjà socialement définie. Pourtant, autour de l’acte lui-même, les incidences sont nombreuses, et concentriques ; elles vont dicter un comportement et par assimilation, conditionner une existence : plus que moi qui choisis la chaise, ce serait donc la chaise qui me choisit ! D’abord parce qu’elle me définit à part entière comme appartenant à l’espèce des assis : elle m’intègre et me confère une normalité, au vu des autres chaises.
Elle me dessine ensuite, suivant son degré d’exposition : il y a une sociabilité des chaises, la place qu’elles occupent est parlante ou ne l’est pas, on sait déjà, suivant que l’on est puissant ou misérable, là où on va être assis. Rien n’a beaucoup changé depuis le trône, les ors sont différents mais la crainte demeure : il est des sièges qu’on ne saurait investir sans y être invité ! C’est donc avec circonspection qu’on aborde une chaise : on sait que la présentation n’est pas terminée, qu’il va falloir accorder la place qu’on nous donne aux attentes de ceux qui nous la donnent, qu’il va falloir rester en éveil, s’asseoir prudemment, ne jamais donner l’impression d’être installé : il y a des canapés pour ça, de ces endroits de fin de soirée où plus rien ne se décide parce que tout est déjà su. Il y a de la rigueur dans la tenue d’une chaise, c’est à celui qui y prend place de s’y plier ; c’est un des préceptes de l’éducation, qui correspond avec l’apprentissage des libertés, celles que l’enfant peut prendre sur une chaise haute. Le rapport au temps est double, d’ailleurs, parce qu’il est courant qu’on ressorte pour l’enfant la chaise de bois sur laquelle on a soi-même fait son initiation, moins par nostalgie que pour se convaincre que les leçons étaient bonnes. Et tout ça relève de l’équilibrisme, parce qu’il faut veiller à ce que l’enfant ne chute pas, qu’il comprenne que le bon usage de la chaise consiste à y rester jusqu’à ce qu’on soit invité à la quitter...
Or un enfant qui n’accepterait pas cette contrainte n’a aucune raison, a priori, de l’accepter dans un autre contexte, scolaire ou social, et restreint d’ores et déjà le panel de rôles qu’il pourrait se voir confier. A moins qu’il ne devienne comédien, un mode de vie où la chaise n’est guère prisée : au mieux à l’Opéra, où la chaise de poste désigne la loge du rez-de-chaussée, placée du côté de la Reine, au pire pour la rempailler...
17:41 | Lien permanent
16/06/2010
D"astreinte
La particularité du Ministère qui m'emploie est d'envoyer sur site des enseignants corriger les épreuves du baccalauréat, en leur demandant sans vergogne d'avancer les frais de déplacement et d'hébergement. Je pars donc en Ardèche jusqu'à vendredi. Et je n'en ai pas envie.
07:00 Publié dans Blog | Lien permanent
15/06/2010
Le roi du pays de rien
Difficile de faire l’exercice critique d’une œuvre qu’on a déjà annoncée comme étant une merveilleuse régression dans l’époque rock’n’roll des années Starshooter et Téléphone. Que je n’ai pas connue comme telle, dois-je m’empresser de préciser, et que je ne peux qu’apprécier que ce pour ce qu’elle a été. Un disque, en 2010, c’est déjà un signe vers le passé, alors un disque de rock, en français, il faut être inconscient pour tenter l’expérience, ou alors ne rien en attendre d’autre que la satisfaction d’un travail (très) bien fait. Ce qui est le cas de [S]ex Machina, dont j’ai déjà parlé ici pour la chanson que j’ai écrite pour eux, « Je connais mes limites ». Il me restait à écouter la galette dans son intégralité, ce que j’ai fait plus d’une fois depuis hier, entre l’écoute incomparable de la voiture et le test probant de mes Cabasse (je ne donne pas la marque de mon ampli, on va se croire dans Belletto, après !). Je ne vais pas dire que j’aime tout et, afin d’éviter l’argumentation à concession partielle, je vais commencer par les mais plutôt que par le oui. Sachant que mes restrictions d’auditeur sont dans le cahier des charges d’un groupe de rock : qu’on mette les instruments en avant, que la balance des concerts se retrouve au mieux dans l’enregistrement studio. C’est le mixage qui rend le arbitrage et si l’album de Deuce est d’une facture absolument professionnelle à ce sujet, il n’en reste pas moins qu’à mon goût, la structure des morceaux est un peu répétitive, sauf dans les morceaux surprises de [S]ex Machina. Sans que je puisse arguer d’un vocabulaire technique suffisant, les ponts musicaux et les deux guitares sont, à mon sens, trop récurrents. Le ton est donné d’emblée, d’ailleurs, dans les enchaînements, de « Velvet sea » au très entêtant « Coup de théâtre ». A mon oreille de brassensophile, c’est un peu « too much » (class for the neighbourhood, moi aussi, j’ai quand même un peu de Lettres dans ce domaine !), mais « ça envoie le bois » et c’est bien là l’essentiel. Et le son, le mastering, pour le coup, est dantesque, c’est un fait : mention particulière, chez moi, au « Roi du pays de rien » - attention les rockers, la cinquantaine approchante vous micheldelpechise !- et à « Démobilisé », qui seront en concert des faits d’armes absolus. Le final, par définition, de « Coup de théâtre », est aussi un petit bijou (« Tombé du ciel, venu de l’au-delà, Ô Deus ex machina »), de ces airs qui rentrent et qui ne quittent plus… J’accroche moins à « Sitting Bull », à moins que les « Run, run, run » m’aient plongé dans une trop grande nostalgie post Aurélia Kreit, qui sait. Avec Stéphane Pétrier, je l’ai déjà écrit ici, comme lien entre ces deux époques. Christophe Simplex, le chanteur de Deuce, m’a expliqué à quel point sa collaboration avec Pétrier comme directeur artistique de l’album, l’avait poussé dans des retranchements qu’il ne se soupçonnait pas. Ça s’entend, ça se respire, ça met [S]ex Machina plus loin qu’il aurait jamais espéré aller, sans doute. Et les chœurs du monsieur ne gâtent rien, en plus de ça… Ses sentences (« fais pas ton Johnny », « je m’ennuie ») non plus. Les insertions d’un quatrain de Tim Staffell dans « Velvet sea » et de – me semble-t-il – Daniel Mesguich en arrière-fond dans « Coup de théâtre » montrent à quel point cet album a été pensé, préalablement et dans l’action.
Bref, c’est bien. C’est aussi l’occasion de se plonger dans l’écriture de Christophe Simplex, qui dit beaucoup plus qu’il veut bien le laisser entendre. Qui se protège parfois derrière quelques artifices thématiques de rocker mais qui a donné, avec « Marius Beyle », une dimension de lui qu’il n’avait pas encore explorée par disque : c’est à un tempo bien plus lent que ça se passe, via une voix délivrée du moindre effet avant que les instruments viennent la soutenir de façon plus marquée : c’est bien au dessus, dans l’écriture, des deux tributes à Gainsbourg (« la marche arrière », « Couleur cappuccino ») que je trouve en retrait dans l’album. On ne peut pas aligner dix chefs-d’œuvre dans un disque non plus et [S]ex Machina a choisi de frapper fort dès le départ. Il vaut mieux ça que l’inverse… L’écriture de Simplex, c’est un festival de R.C.C.C (références culturelles collectives cachées), Marilyn, les Beatles via Maharishi, Hitchcock, Verlaine, même, doublé de petits clins d’œil perso à des textes précédents, à d’autres époques encore (« Quel bel avenir », « la vie, c’est pas du cinéma »). C’est dire beaucoup et sous-entendre plus encore. Alors, évidemment, quand on n’est pas rock’n’roll, on peut aussi se demander ce qu’il donnerait sans plus aucun effet, plus de wo-o-o-o-o, de sha !, de mmmmmmmmm. Mais ce n’est pas le sujet. Et j’avais dit pas de « oui, mais » : un mais oui !, assurément.
14:00 Publié dans Blog | Lien permanent
13/06/2010
Après tout, qu'est-ce qu'on est?
Premier salon de la grande petite édition à Roanne, ce week-end. : les Edites. Trois jours de rencontres, d’expositions, de réflexions sur l’avenir du livre méconnu, peu diffusé, mal distribué, mais soumis aux mêmes impératifs économiques que son illustre aîné des grandes maisons d’édition, tout aussi mal en point. Une affluence correcte, dirons-nous : il est difficile d’orienter des personnes vers un événement nouveau, livresque, quand la communication préalable n’a pas les moyens du « Mc Donald’s Iron Kids » concurrent. Personnellement, j’ai la chance incroyable de ne jamais m’ennuyer dans les salons : « Tébessa, 1956 » y rencontre un succès permanent, à son échelle. Des personnes s’arrêtent, interpelées par le titre, qui engagent une discussion, qui dépassent le stade de mon âge et de la fiction. Quelques agacements, néanmoins, subsistent : je crois fondamentalement que les problèmes de la petite édition viennent en partie d’elle-même, de son absence de discernement dans les choix, de sa propension à l’auto-satisfaction, l’auto-congratulation, à l’entre-soi. A Roanne, comme ailleurs, les mêmes exposants de (très) mauvais livres, qui noient de fait les (très) bons qu’on peut trouver. Il est des romans que je parcours au fil des expositions qui sont bons à jeter aux cabinets, si je reprenais la franchise d’Alceste (le vrai, pas Badin). Malheureusement, ce sont souvent leurs auteurs qui prennent les postures les plus fats (un adjectif qui n’est usité qu’au masculin, mais franchement repris par quelques auteures : la nullité n’a pas de genre) et les éditeurs qui cautionnent, souvent motivés par les subventions dont ils bénéficient. Le cercle vicieux est en marche : il faut parfois éditer pour pouvoir continuer d’éditer, c’est de là que vient souvent l’absence de discernement. Nicolas Rodriguez, qui a mené un Master sur le sujet, soulignera bien le paradoxe et le discours biaisé de l’édition : certains de ses secteurs se portent très bien, mais le livre qui ne se soucie pas du marketing (terme odieux, pardon) est en danger. La petite édition génère des ouvrages formidables, qui ne sont pas assez défendus. La responsabilité est partagée : l’égotisme de l’auteur qui se persuade qu’il a écrit LE livre, qui dépassera allégrement le temps de lecture qui lui est imparti, l’éditeur qui voudrait qu’on reconnaisse ses auteurs comme incontournables quand ils ne le sont pas toujours. Je me demande pourquoi des petites éditeurs ne se regroupent pas pour financer un ou plusieurs représentants qui iraient présenter les ouvrages en librairie. Peut-être parce qu’ils défendraient systématiquement un auteur, dans cette sélection, dont ils sauraient pourtant qu’il n’est pas le meilleur de ceux qu’il faudrait défendre ? Allez, je cesse ma diatribe et poursuis mon chemin. J’ai passé un excellent week-end en compagnie de Christian Chavassieux et de Pascale, sa compagne. J’ai rencontré des personnes formidables, dont la formidabilité, c’est étonnant, n’est jamais manifeste… J’ai participé à la première d’un événement qui sera reconduit, je l’espère. Comme j’espère qu’il évoluera dans les bonnes directions, les mêmes que devra prendre l’édition en général. D’ici l’année prochaine, j’aurai moi-même participé à l’exercice de vanité collective en ajoutant un titre supplémentaire à tout cela. Un de ceux qui n’attirent pas automatiquement le passant, par contre. On verra si je fais autant le malin à ce moment-là.
21:46 Publié dans Blog | Lien permanent