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07/03/2015

Paroles & Musique (1/7).

Puisque mon rapport à la chanson va être évoqué à Fleury, la semaine prochaine, j’ai envie d’écouler les sept jours restants en donnant corps à ce que n’importe quel écrivain de la contrainte adore faire : des listes. Une liste de sept, c’est court, quand on aborde un domaine aussi vaste que la chanson (française, je vais pas en plus m’imposer d’autres crises !), et puisque choisir c’est éliminer, que n’importe quelle liste (dont celles en marge de ce blog) est regrettée par son auteur au moment même où il l’a terminée, je ne vais pas trop réfléchir, et assumer après : c’est mieux comme ça. Comme j’entendis le « Message personnel » de Françoise Hardy (chanson écrite par Michel Berger) tout à l’heure à la radio, je me remémorai une autre de ses chansons, écoutée en boucle – ce sera le principe, ainsi que le fil mémoriel de cet autoportrait en chanson – « la question », dont elle a écrit les paroles sur une musique de Tuca, une brésilienne qu’elle vient de rencontrer, en 1968 (tiens…), qui finira par composer, arranger et diriger un album éponyme, qui reste le préférée de Françoise Hardy, preuve vivante qu’elle ne dit pas que des bêtises quand elle parle de musique. « La question », c’est un de ces textes qui reste à vie, une complainte, celle de la rupture et de l’étouffement. Plus un suspens inouï en fin de phrase, une respiration qui reste, un souffle d’une beauté ahurissante. La voilà.

19:17 Publié dans Blog | Lien permanent

06/03/2015

In extremis semper.

Le nombre de fois où les conditions m'auront forcé à écrire que je ne peux pas écrire vaut confidence, assurément (note sans wifi, note toute pourrie).

22:31 Publié dans Blog | Lien permanent

05/03/2015

Rien (de plus).

- Tu n'as pas d’idée pour ton billet du jour?

- Non, pas plus que Chavassieux, sur Kronix.

- Tu ne vas pas leur refaire le coup du billet qui raconte que tu n'arrives pas à écrire un billet, hein ?

- Non, non, bien sûr que non. Je l'ai déjà fait, comme tu dis. Je ne veux pas paraître comme ça, paresseux.

- Tu n'es pas paresseux.

- Oh si, je le suis. Je le revendique, même : les paresseux sont ceux qui savent se mettre au travail quand celui-ci en vaut la peine.

- Tu as préparé ton interview par Christian, le 14, à Fleury ?

- Non. Je souhaite juste que lui l’ait préparée mieux que j’ai préparé la sienne en octobre : j’ai le sentiment d’être passé à côté de plein de choses.

- ça se passera bien. Et ton atelier de la fin mars?

- L’atelier? Ah oui, il faut que j’en parle avec Nicolas (Couchepin), qu’on trouve le moyen de croiser nos récits…

- Tu peux parler de Aurélia, de Paco... Je ne sais pas, tes chantiers en cours.

- Aurélia, je n’en parlerai plus avant qu’il paraisse, s’il paraît. Je pourrais parler de mon asséchement littéraire, mais ça ne se fait pas trop.

- Tes lectures ?

- J’aime bien l’exercice de la critique littéraire, et je suis toujours heureux de chroniquer les livres des gens que j’aime. Mais je ne veux pas être réduit à ça, ça m’éloigne de ce que je suis réellement : un auteur avant tout. Ou un ex-auteur, qui sait ?

- Faut pas dire ça. Tu as des priorités, c'est tout

- En ce moment, elles sont ailleurs, oui...

- Et la musique ? Tu peux parler de « Littérature & Musique », du quatre titres qui va peut-être voir le jour, de l’association flamenco/violoncelle que tu envisages…

- Je pourrais, oui, mais si c’est pour être déçu, encore…

- Et la lecture de « Trois-Huit » par Thierry Mortamais, ça tu peux en parler, non ?

- Oui, ça, peut-être... Mais tant que ce n’est pas fait, là aussi…

- Est-ce que tu as parlé de ton projet avec Sandro, la mise en musique d’une nouvelle, des chansons qu’elle t’a inspirées ?

- Pas encore, c'est prématuré.

- De la présentation de « Tébessa » aux collégiens de la Croix-Rousse? De la lettre que tu as reçue de cet homme qui l’a lu et qui t’a parlé de ses parents, tébessiens estimés, enterrés à la Croix-Rousse ? De ton recueils de nouvelles à partir de chansons de Guillo, Vitas, Fergessen et autres ? De « Charlotte sometimes », ce roman que tu aimerais reprendre ? De la revue Brasiko Folio ? D’une année sans édition, mais d’un paysage qui va changer ? De ton fils qui va avoir vingt ans, de ce voyage à Cuba que tu envisages avec lui ?

- Le problème, tu vois, c'est qu'il ne se passe pas grand chose dans ma vie.

NB: les passages en italique sont repris de la note de Christian, tels quels.

15:38 Publié dans Blog | Lien permanent

04/03/2015

L'amour est un crime parfait*.

"Pourquoi vous entêter? (...) Le plus dur, c'est d'admettre  qu'on ne vaut rien. Regardez-moi: est-ce que j'ai l'air malheureux? Bien des choses se sont arrangées le jour où j'ai compris que je ne serai jamais un écrivain, un véritable écrivain. Ce fut une véritable renaissance. Laissez tomber, Annie, il n'y a pas de honte."

* de Arnaud & Jean-Marie Larrieu

16:15 Publié dans Blog | Lien permanent

03/03/2015

Renversant.

Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dans un mot n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae.

16:41 Publié dans Blog | Lien permanent

02/03/2015

Le sens & la direction.

Au même titre qu’on met sa vie en accord avec les directions qu’on lui a données, ce sont les autres, le regard neuf qu’ils posent sur vous, les paroles qu’ils ne vous avaient encore dites, qui valident les choix qu’on a faits.

17:24 Publié dans Blog | Lien permanent

01/03/2015

Elise.

Je me suis tout de suite dit que c’était possible, que ce pourrait être elle, aux deux bouts d’une vie remarquablement réussie. Quand elle est entrée sur scène, en fond, côté jardin, que la poursuite s’est posée sur elle et que les premières notes de son violoncelle ont illuminé ce récit qui parle d’enfance et de ballons rouges, quand le chanteur – voix grave et physique imposant -  l’a présentée par son prénom, tout est revenu, d’un seul coup. La scène initiale, fondatrice, qui partira avec ses secrets, le texte que je lui ai consacré il y a une éternité, la vie que lui a donnée Fred Vanneyre, ces chansons trop tristes pour qu’on ait envie de les écouter, maintenant, mais ce refrain, incantatoire, un prénom, supplié, le rappel d’une petite fille de trois ans qu’on prend pour témoin, sans rien lui dire, de l’impossibilité d’une histoire. Elise… EliseDix ans après tu auras oublié, dit la chanson, l’autre, revenue en abyme, hier soir, par le simple effet d’une musicienne « additionnelle », que rejoindront le morceau d’après quatre de ses comparses, au violon, à l’alto, au piano, toutes plus belles et talentueuses les unes que les autres, toutes aussi jeunes que doit l’être cette Elise sur qui j’écrivis, à trente ans : je ne laisserai personne dire etc. Peut-être était-ce elle, alors, hier, et si ce ne le fut pas, peu importe. J’y aurai cru, j’aurai imaginé tout un parcours entre-temps, qui l’aurait menée vers cet instrument qui m’émeut le plus au monde, qui m’aura permis, hier, une infidélité à Clara, MA violoncelliste. Je l’ai regardée tout au long du concert, j’ai vu les sourires qu’elle rendait au chanteur, éternel séducteur face à un gynécée de rêve. Je l’ai vue appliquée, rendant la note au millième, avec cette surprise permanente qu’ont les musiciens d’un équilibre auquel ils consacrent leur vie. Je me suis dit que c’était elle, Elise, que près de vingt ans après, le double de la chanson, la mienne, quarante-huit après celle du chanteur, quand je n’étais même pas né moi-même, tout pouvait enfin correspondre. Et les larmes couler. Celles de ma maman sur un texte ramenant son frère à la surface, l’arrivée du « Ville d’Oran » sur les côtes d’Alger, des années avant, là aussi, le roman qui l’a fait pleurer de joie, la chanson qui va avec,  que je pourrai livrer bientôt, enfin. Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.

09:40 Publié dans Blog | Lien permanent