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30/04/2015

Nelsonmonfortisme avéré.

En hommage à tous ces auteurs que je ne peux lire que traduits, j’ai écrit ce matin un texte dans une langue que je ne connais pas, et j’attends, fébrilement, que mon fils me corrige : il n’y a pas d’écrits sans humilité.

17:35 Publié dans Blog | Lien permanent

29/04/2015

Exaltation.

Mes seules amies sont les amoureuses de mes romans : elles trouvent toujours la force de renoncer à leur amour.

16:27 Publié dans Blog | Lien permanent

28/04/2015

Zil.

Parmi tous les artistes talentueux que j'ai l'occasion de côtoyer, Gilles Venaruzzo est sans doute le plus atypique de tous: son univers est à la fois chargé et épuré, quand il trouve la mélodie qui touche, qui correspond. Depuis des années, il cherche, tâtonne, désespère et reprend, comme n'importe qui d'entre nous. Aujourd'hui, à défaut de passer par des plateformes de crowfunding, il lance un appel de fonds, via le site qui héberge ses chansons, qui lui permettra, peut-être, de rendre l'album physique, un jour. Jetez un oeil, puis une oreille, allez découvrir son monde à lui. 

Et en cadeau, un extrait de "la partie de cache-cache", aux ambiances correspondantes:


podcast

17:16 Publié dans Blog | Lien permanent

27/04/2015

Mnémé & Anamnésis.

Tout ne peut dépendre du jaillissement heureux de la mémoire : pour se souvenir, il faut être aidé, dit Ricoeur.

 

17:39 Publié dans Blog | Lien permanent

26/04/2015

Complotiste.

Personne n’a jamais suffisamment insisté sur le fait que les attentats du 11 septembre 2001 suivirent de très près l’annulation contrainte des adieux à la scène de Alain Barrière, à la Trinité-sur-mer, son village natal.

09:18 Publié dans Blog | Lien permanent

25/04/2015

Les ateliers Divonne (4).

FullSizeRender-4.jpgIl n’y a que deux façons distinctes d’aborder un atelier d’écriture, à ma connaissance : la possibilité de laisser les membres s’emparer, à eux seuls, d’une partie du récit, au risque d’avoir, au final, des différences d’écriture troublantes pour le lecteur ; ou l’établissement, au départ et au regard des premiers textes regroupés en un chapitre, réécrit, avec la même tonalité, la même focalisation. De fait, le deuxième exercice est plus exigeant, et il a fallu une séance supplémentaire au groupe de Divonne pour que les choses s’éclaircissent. Que la structure du récit prenne corps, que chacun sache, une fois les derniers éléments de l’histoire validés, ce qui lui restait à écrire : en  cercle réduit, puisque, pour la prochaine fois, deux membres travailleront en commun sur deux parties d’un même chapitre. La matière littéraire, elle, est toujours aussi riche, mais quand on en est à renoncer à des extensions pour se concentrer sur un récit déjà riche en soi, c’est que c’est bon signe. Tant mieux, parce que cette Gabrielle-là, comme ma précédente, celle de Marius Beyle, m’importe au point que je trépigne, parfois, de ne pas pouvoir m’en emparer moi-même. C’est un personnage complexe, Gabrielle, qui fuit la métaphysique de sa vie de femme entre deux âges en se réfugiant derrière les atours de son statut de physicienne : forcément, quand on veut tout contrôler de son existence, quand chacun de ses phénomènes se réduit, selon elle, à des atomes qu’on peut quantifier, quand le manque de confiance en soi se transforme en revendication envers l’autre, on n’est pas à l’abri d’une rupture de l’équilibre instable. C’est ce qui va se passer dans sa vie, un fait inattendu en entraînant un autre, et provoquant une série de réminiscences, dans l’habitacle de sa Mazda. C’est le personnage de son grand-père, son histoire, ses zones d’ombre, qu’il restait à affiner, aujourd’hui, en profitant de l’élan du groupe suisse, qui travaille en parallèle. D’une manière différente, avec deux modes d’écriture bien séparés. Une connexion ratée et un bon vieux téléphone de substitution plus tard, les plus anxieux des membres de l’atelier sont rassurés : on va pouvoir faire le lien entre les deux histoires, les éditer, plus tard, tête-bêche pour que le lecteur en lise deux pour le prix d’une et les recoupe, par connivence : cet Antonio, qui perd la mémoire de l’autre côté de la frontière, est-ce de Angelo, le grand-père de Gabrielle, qu’il parle quand il ne se souvient plus de rien mais veut revenir sur les lieux de ses méfaits, soixante ans après ? Pourquoi Gabrielle a-t-elle coupé les ponts avec ce grand-père si chéri, qu’a-t-elle appris de lui qui l’ait incitée à ne plus le voir, toutes ces années, et à se souvenir de lui, juste ce jour où elle trouve sa Mazda crottée de miellat, parce qu’elle l’a garée sous le vieil orme, sans faire attention, ce qui n’est pas son genre ? La satisfaction d’un tel travail, c’est de voir, peu à peu, les membres de l’atelier s’emparer d’un personnage, comme le fait un auteur. De visualiser ce qui reste à dire d’elle, sans tout dire, pour qu’un lecteur lambda se reconnaisse en elle et se l’approprie, à son tour. Il y a plus de confiance entre les membres et dans le projet qu’au début, même les approximations franco-suisses deviennent secondaires : elles se règleront d’elles-mêmes lors de la rencontre commune, double et dernière, fin mai. Après, il y aura encore du travail avant l’édition, mais j’ai bon espoir, et n’hésiterai pas à revendiquer ce travail-là, qui est le leur. Un des membres, le dernier sans doute à avoir besoin de quelqu’un pour écrire, anticipe même sur l’idée qu’une telle évolution dans un groupe reste sans suite : ce n’est pas de mon ressort, mais l’idée est lancée, elle est touchante et signifiante. Et Gabrielle tellement protéiforme qu’elle mérite bien une suite…

 

 

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24/04/2015

Intervilles.

On me propose, ce matin, avec un enthousiasme qui fait chaud au cœur et devant lequel il est impossible de renoncer, d’être un acteur d’une fête du livre autrement que comme auteur. Pour des qualités qu’on me prête d’animation, de médiation, de vulgarisation. J’accepte, sans coup férir : on ne nourrit jamais autant un écrivain que de la lecture des autres. J’en dirai plus, ici, quand le projet sera finalisé, mais d’ores et déjà, les noms entrevus me donnent une idée du travail que je vais fournir cet été. Dans le même temps, et dans la même ville, je trouverai un moment pour une lecture solo, dans un lieu déjà fréquenté. Et la dead-line s’est fixée d’elle-même pour y présenter, enfin, le CD « Littérature & Musique » qui y bouclera la boucle. C'est écrit.

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23/04/2015

N'attends rien.

J’écris quelques lignes à mon éditeur, je lui renvoie tardivement les quelques chèques qu’on lui a adressés il y a déjà plus d’un mois, lors de ma dernière rencontre. Je suis surpris de ne plus ressentir le feu sacré qui me prenait à chaque fois que j’écrivais, jadis, sur une enveloppe, le nom de sa maison d’édition. Je suis redevable, pourtant, à ceux qui me lisent, d’un roman, au moins, que je tarde à reprendre, mais que je reprendrai, de quelques nouvelles qui me tiennent à cœur, également, qui devraient prendre une forme étonnante, si ce projet-là va au bout. Mais il y a quelque chose de cassé, sans drame aucun : je vois trop d’agitation autour de moi, d’autopromotion, autosatisfaction et, pire encore, auto-récompenses, parfois. La gloriole personnelle érigée en profil m’ennuie, et m’a coûté beaucoup, sur ce travail dont je dois entreprendre la ré-escalade. Peut-être l’inquiétude que je ressens chez des auteurs mieux distribués que moi (celle d’être oublié, celle de décevoir) ne m’encourage-t-elle pas à pénétrer leur « milieu » si hermétique. Peut-être le « lisez-moi » ne m’est-il pas aussi nécessaire qu’il le fut ? Ça fait sans doute partie de ces petites bulles de temps qui font l’évolution des hommes. De ne plus rien attendre. Mais qu’on ne se méprenne pas : je suis toujours entre raison et passions. Et c’est en conscience que je distillerai, d’ici à mes 50 ans, les écrits qui frémissent dans mon tiroir à secrets.

17:49 Publié dans Blog | Lien permanent