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20/02/2015

Les mots doux durent*.

Il m'évite, du coup, d'afficher ma trombinette ici et de manquer d'humilité: ce n'est pas moi qui ai décidé que j'occuperais toute l'affiche, en revendiquant, de surcroît, deux domaines dont un dans lequel je n'ai aucun talent. Je sais, je prête le flanc à Crétin (ma Nouvelle Star) en disant ça, mais c'est une réalité. La plus plaisante, c'est que je serai à Fleury-la-Montagne le 14 mars et que kronix vous donne aujourd'hui quelques bonnes raisons de venir m'y retrouver. C'est agréable de se savoir attendu, par des gens charmants, en compagnie, pour ne rien gâcher, d'un auteur prestigieux (et là non plus, ça n'est pas moi.).

* C'est Vitas qui m'a nougaroté.

18:59 Publié dans Blog | Lien permanent

19/02/2015

Ma banquière (quater).

Ah, ça, ça a dû lui en boucher un coin, que je demande un rendez-vous pour un prêt immobilier, à ma banquière ! Que je sorte du champ des potaches distrayants au salaire minimal. Mais ça m’a aussi permis de la voir en pleine activité, se remuant les méninges pour m’offrir, comme dans un rêve, le meilleur taux, les remboursements les plus fiables, des perspectives à vingt ans, soit, globalement, le nombre d’années que les gouvernements qui se succèdent vont m’obliger à travailler. En bord de mer. Avec, comme cantine, un écailler qui va me demander si j’en veux six ou douze. Un Picpoul ou un pot, en fonction des cours de l’après-midi. Mais je me perds : ma banquière, Lady Cash-Cash, deuxième femme de ma vie imaginaire, scrute son écran, légèrement penchée, sa robe Courrèges un peu froissée, au niveau de l’épaule. Elle me demande si mes revenus d’écrivain Lettres-Frontière sont pérennes, j’ai envie de lui dire oui, mais quelque chose me dit qu’il est compliqué de mentir à l’établissement bancaire. J’opte pour un Goncourt potentiel, à la moitié de mon temps passé là-bas, quand j’aurai ressorti mon roman-monstre du tiroir, elle sourit, c’est toujours 0,3% de taux gagné. Elle garde le silence, quand je n’ai pas d’inepties à dire, l’espace se remplit de ses clics, puis elle se redresse, et dans un sourire immense, m’énonce la condition sine qua non pour que mon prêt soit validé, dans les meilleures conditions possibles : que je m’engage à ne pas changer d’agence, que je reste avec elle, en somme. Les comptes bancaires sont parfois de vrais comptes de fées.

17:32 Publié dans Blog | Lien permanent

18/02/2015

Topobiographie.

Ma vie professionnelle m’aura fait traverser, en vingt deux-ans, quatre villes dont la moyenne des noms atteint quatre lettres et demie. C’est peu, juge, dubitative, la commune de Saint-Rémy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson, dans le bocage champenois. Le maire de Y, dans la Somme, n’a pas jugé bon de commenter cet état de fait.

09:01 Publié dans Blog | Lien permanent

17/02/2015

Balade d'un autre hiver.

Je marche dans les rues d’une autre ville que celle dans laquelle j’ai si souvent marché. Des jeunes me demandent leur chemin, timides. Je souris. Rien d’étranger à cela : quand Xavier se dit que les rues de Barcelone, qui lui paraissent hostiles le premier jour, lui seront si familières au bout d’un temps qu’il n’y fera même plus attention, quand je me promenais, il y a peu, dans les rues de Dniepropetrovsk en prenant les repères que je pouvais prendre, quand on se voit, déjà, quelque part où l’on n’est pas encore, tout cela participe d’une seule et même existence. Le grand départ n’est pas pour tout de suite.

19:57 Publié dans Blog | Lien permanent

16/02/2015

Môle Emploi.

Je fais à quarante-six ans ce que j’aurais voulu faire à seize : je ne laisserai personne dire que c'est une drôle de façon de boucler la boucle, dans des endroits que j’ai déjà tant habités.

22:14 Publié dans Blog | Lien permanent

15/02/2015

Dynastie.

La transmission, c’est quand on s’enthousiasme devant son père du fait que son petit-fils soit devenu un homme.

19:02 Publié dans Blog | Lien permanent

14/02/2015

Bien avant l'heure.

Les changements de vie ont un effet-miroir chez ceux qui se rendent compte que vous n’êtes pas celui qu’ils avaient décidé que vous seriez, immuablement. Un léger vent de panique les frappe, au regard de ce qu’ils auraient pu faire et n’ont pas fait.  Rien de triomphant dans un tel constat, non plus. Partir nécessite un minimum de courage, mais les lâchetés sont juste déplacées : c’est pour ne pas être le dernier à rester qu’on anticipe les départs.

17:29 Publié dans Blog | Lien permanent

13/02/2015

Écrire d'ailleurs.

Et puis il y eut cet instant infini de la réponse, le cerveau qui s'active en amont des paroles convenues, une bonne nouvelle annoncée du cœur de la France administrative, qui allait m'envoyer, dans quelques mois et pour le reste de ma vie, dans un nouveau décor, un théâtre, même, à l'infini sans cesse recommencé. Un changement que j'appelais de mes vœux, une vie qui s'annonce - une fois les angoisses liées au recommencement levées - moins somnolente. Depuis hier, cet inconnu qui grossit, des aux-revoirs qui s'annoncent, mais la tranquillité de ne pas partir trop loin, de ne pas avoir eu à renverser la table. Depuis vingt ans je fais la route de Sète à Lyon, par nécessité, presque. Plusieurs fois par an ces dernières années. Depuis hier, je sais que je ferai l'inverse, à partir de cet été. Times are changin', pour moi aussi. Quand mon prochain livre sortira, au dos, la ville ne sera plus la même: mais celle sur laquelle j'ai tant écrit restera la mienne. Elle est éternelle.

17:46 Publié dans Blog | Lien permanent