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14/09/2014

The Meaning of life.

J'aimerais mourir un dimanche, que l'angoisse du lendemain soit pour une fois justifiée.

19:06 Publié dans Blog | Lien permanent

13/09/2014

Verbatim.

Les romans qu'on termine ne sont que très rarement ceux qu'on visualisait avant de les commencer: des personnages prennent plus d'envergure qu'on leur avait envisagée, d'autres moins. Des actions, des descriptions sautent à la relecture, ou n'ont même pas été écrites, parce qu'elles ne servaient pas le récit. Au fur et à mesure qu'il avance, l'écrivain revient à ce qu'il écrit, un seul et même roman, ce qui caractérise son écriture: même dans l'ancrage historique, mon étude est psychologique, laisse la place au lecteur de s'identifier à tel ou tel personnage, ne hiérarchise jamais, ne juge ni les uns, ni les autres. Mieux, à force de me (re)lire, j'ai conscience que chacun de mes livres vise une transposition dans n'importe quel endroit, à n'importe quelle époque, y compris ceux - le premier et le prochain - qui s'inscrivent directement dans une époque révolue. Un phénomène qui peut paraître banal, mais qui me surprend sans cesse: c'est ainsi qu'il n'y a pas de frontières entre Emilie, de "la partie de cache-cache", Marjo' de "Trop Pas!*" ou Aurélia, qu'elles sont un et un seul personnage féminin dont l'enfance nous prend à partie, le lecteur et moi. Peut-être autant que l'enfant que je fus surveille l'adulte que je suis devenu, qu'il ne le trahisse pas tout à fait.

* Capucine, 13 ans à peine, m'a dit hier qu'elle avait adoré le livre avec les chansons, mais qu'elle était encore trop petite, dixit son père, pour "la partie de cache-cache". Son compliment m'a rempli de joie.

16:12 Publié dans Blog | Lien permanent

12/09/2014

Laënnec.

Je ne passe que très rarement par le quartier « Laënnec », à Lyon, trop loin de là où je vis et, pour tout dire, peu attrayant, mais je suis sidéré par sa force symbolique à chaque fois que le nom est prononcé, ou s’affiche dans une rame de métro : il n’y a pas si longtemps, j’y ai eu un rendez-vous amical avec une jeune femme qui avait bravé l’usage pour me demander de l’accompagner voir une pièce de théâtre, qui s’y jouait. Cette femme, je ne l’avais jamais rencontrée personnellement, mais je la connaissais comme tout le monde, en tant que (forte) personnalité publique. Nous avions échangé quelques messages, publics, puis privés, et la curiosité, peut-être, l’avait poussée à en savoir un peu plus de moi. A Laënnec, donc. Je me souviendrai d’un parfum, délicieux, d’une pièce vécue côte-à-côte puis, l’ironie s’en mêlant, de l’impossibilité de l’avoir pour moi un seul instant après le spectacle et, conséquence logique, d’un nombre important de restaurants déjà fermés quand nous pûmes enfin les atteindre. Une espèce de soirée avortée, un rendez-vous qui le fit, à la « Jules & Jim », pour une minute de trop, ou une autre, manquante. De ces « Ou bien ou bien » que j’affectionne, puisqu’à chaque fois que je passe par Laënnec, je me demande si l’histoire que nous n’avons pas vécue n’est pas, au final, plus signifiante que celle que nous aurions pu avoir. 

13:38 Publié dans Blog | Lien permanent

11/09/2014

Parlons livres.

Elle est partie de loin, cette invitation, lointaine, pour octobre prochain, pour un de ces salons qui fleurissent quand des associations de lecteurs décident que leur village, leur commune, aussi, a droit à des rencontres littéraires, avec les auteurs dont ils ont parlé, dont ils se sont passé les livres. Elle a dû prendre sur elle et son appréhension, cette dame qui m’a appelé parce qu’un des mes livres, il y a longtemps, l’a touchée et qu’elle aimerait vraiment que je vienne en parler, si j’acceptais de le faire. Elle ne sait pas, de fait, que j’accepte systématiquement, parce qu’il n’y a pas de plus grande joie pour un auteur que de savoir que son livre est lu, et que des personnes voudraient en savoir plus, sur l’homme, la matière, les sources… C’est encore loin, ce salon, entre-temps, j’en aurai d’autres, dont Lettres-Frontière, dans neuf jours, le Clos-Vougeot, à la fin du mois, le beau moment de Fleury qui s’annonce, au Printemps. D’autres, encore, autour de mes pièces, avant qu’elles soient jouées. Je ne me suis jamais senti seul, en tant qu’auteur, même si, comme dans la vie, certaines rencontres, prometteuses, sont restées sans lendemain. Aurélia prendra la suite, j’en suis certain, maintenant: l’important, c’est que nos personnages deviennent plus importants que nous le sommes, sinon, il y a maldonne. Mais le coup de fil de cette dame m’a ému, parce que c’est son petit-fils qui lui a parlé de moi, et fait lire mes livres: sans mélanger les genres, ce que je ne fais jamais sur ce blog, il a eu affaire à moi il y a bien longtemps et je l’ai visiblement marqué durablement. On s’appuie sur ces permanences-là, dans les moments durs.

17:25 Publié dans Blog | Lien permanent

10/09/2014

Devinette.

Jusqu’à maintenant, quand Sophie, Pierre et Charles faisaient la course, il y en avait toujours au moins un pour se souvenir de la raison pour laquelle c’est elle qui gagnait, ou plus exactement pourquoi Charles, a minima, ne pouvait vaincre. Pierre, il n’y avait déjà plus que les Méridionaux pour se souvenir de lui… 

17:52 Publié dans Blog | Lien permanent

09/09/2014

Le Réalgar des Anges.

Inutile de préciser à quel point le travail de Daniel Damart et de la Galerie-Editions le Réalgar m'intéresse et m'impressionne. Mais son activité d'éditeur lui a valu les honneurs du "Matricule des Anges", deux pages dans lesquelles on retrouve les noms de ceux qui font la littérature que j'aime, de Chavassieux à Sandoz, en passant par Thomas Vinau et, modestement, ma Valse, Claudel. C'est dans le numéro de septembre, que la photo ci-jointe ne vous dispense pas d'acheter.

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17:05 Publié dans Blog | Lien permanent

08/09/2014

E.R

Cet hôpital, dont j’ai lavé les couloirs dix mois de ma vie (les deux mois de chaque année estudiantine), je n’en reconnais rien au moment où j’y mets les pieds, en visiteur. Tout juste remarqué-je que le chirurgien qui m’avait fait si forte impression, quand j’étais serpillo-thérapiste dans son bloc opératoire, n’était plus, maintenant, qu’une plaque honorant sa mémoire et son action.

19:29 Publié dans Blog | Lien permanent

07/09/2014

Jacques a dit.

Personne ne sait d’où vient l’intime conviction que les choses iront mieux, un jour, ni si la vie, ce n’était pas, finalement, la conscience grandissante que cette conviction-là n’est qu’une illusion supplémentaire: le fatalisme n’est qu’une manifestation d’une connaissance accrue du monde.

16:59 Publié dans Blog | Lien permanent