30/11/2013
Les heures pâles.
Ainsi donc, hier, me suis-je amusé, dans une parfaite mise en abyme du temps qui passe, à filmer l’horloge que j’ai récupérée de chez ma grand-mère paternelle. Cette horloge de chez Charvet, Lyon, qui tous les quarts d’heure, ceux de la nuit compris, rappelle l’esto memor et qui, à chaque heure fixe, sollicite Big Ben pour dire qu’une heure de plus vient de s’écouler. Rien de nouveau sous le soleil, aux mécanismes remontés de la réminiscence, mais l’impression étrange de devoir éprouver une mémoire quand toute la technologie récente nous abreuve. Les deuils seront-ils plus faciles à ceux qui n’auront pas d’effort à fournir pour se remémorer un visage, un lieu, une odeur ou une sonorité ou bien tout cela ne contribue-t-il qu’à l’illusion de la présence de l’autre ? Quels types de passage, de filiation, le monde moderne prépare-t-il ? Je garde la mémoire vive de ces moments-là, même si les tableaux s’estompent, peu à peu. Et je remonte l’horloge : elle s’était arrêtée, juste après.
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29/11/2013
Mots doux sur le PAL.
"J’ai passé une bonne partie de ma nuit en compagnie d’un type qui jouait pas mal au basket ball. Pour quelques instants, je ne suis qu’un type qui joue un peu de rock’n’roll. Je pense à certains de mes lancers qui n’ont pas atteint leur but. Un petit défilé de loupés qui font les voies royales. Normal."
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28/11/2013
Derrière le Mur.
Plusieurs erreurs et omissions dans mon esquisse d'autobiographie musicale, hier: j'ai en même oublié mon premier concert du "Toboggan Tour" de l'artiste dont ce blog aura le plus parlé, avec le temps, mes aventures avec Éric Hostettler exceptées. En plus de ça, j'ai gentiment froissé l'historique leader de l'historique Voyage de Noz en me trompant sur le nom de son 2ème groupe, Boys in the Band, rebaptisé Old Men in the Band, pour l'occasion. On comprend son courroux (coucou!). Évidemment, je m'en excuse platement, plaide l'assimilation inconsciente au film des frères Coen de l'époque, et ne dirai à personne, promis, que ce même homme faisait les chœurs dans un orchestre local qui donnera peut-être un jour le titre à un de mes romans, et que le groupe pour qui il ouvrait ce jour-là, à deux pas de là où j'habite maintenant, ne savait pas que deux ans après, rien de ce qui l'avait autorisé à se produire ici ne subsisterait.
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27/11/2013
Une vie qu'on retrouve.
Je sais déjà que l’historien de l’inutile m’avait rappelé le concert des Inoxydables à la Boulang’, un jour de 1991, peut-être (je le laisse me retrouver la date), qui manquait à ma première liste, entamée à la main en 1985, dactylographiée ensuite, jusqu’à ce que j’arrête, je ne sais pour quelles raisons : la liste, l’inventaire, est un excellent exercice autobiographique, plus signifiant que des atermoiements nombrilistes. On émet une information, on ravive un souvenir chez celui qui la lit, dans le même temps, on se souvient de ceux qui nous accompagnaient ce soir-là, de la période de vie dont on pensait alors qu’elle durerait à jamais. Pour ne pas mourir rétroactivement en 2009, j’ai donc recherché, des tickets, des affiches, retrouvé des dates sur Internet. J’ai fouillé cette drôle de mémoire numérique qui fait qu’une photo, un bout de vidéo, un album sur l’ordinateur, tout cela ramène des indications très précises et fait que la mémoire, déjà, n’est plus tout à fait de la mémoire. Il n’empêche, j’ai dû en oublier pas mal, parce qu’il y a des trous conséquents, des mois passés sans concerts, ce qui m’arrive rarement, même si je ne suis pas un de ces acharnés – j’en connais – qui passent leur vie dans les salles, à voir les artistes tant qu’ils sont vivants. C’est justement parce qu’il me semble que j’y vais raisonnablement que ce chiffre de 283 concerts me paraît démentiel. On trouve de tout, comme à la Samaritaine, des toutes petites salles et des stades démesurés, des groupes inconnus, locaux, et des vedettes à paillettes. Beaucoup plus de chanson française que du reste, par contre. Il faut dire que tous ces mots en moi, je le leur dois pour quelques-uns d’entre eux, j’en donne à quelques autres. C’est une vie reconstituée, certainement pas – Dieu me tripote - la liste de mes envies.
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26/11/2013
Cartésien.
Quand je grimpe les trois étages qui me ramènent chez moi, c’est toute ma vision du monde qui s’en trouve bouleversée : puisqu’il y a soixante-quatorze marches, qu’elles font chacun environ cinq centimètres de hauteur, ça fait trois cent soixante-dix centimètres d’élévation, mais d’un autre côté, si je regarde de là où je suis parti et là où je suis arrivé, il y a beaucoup plus de trois mètres soixante-dix de hauteur, pour moi qui en fait déjà un quatre-vingt quatre et demi ! Quelque chose m’échappe dans mes calculs, mais le temps que cette question m’obsède, je suis déjà arrivé au chaud, dans le confort de mon canapé rouge, lieu-dit de toutes mes paresses, y compris arithmétiques.
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25/11/2013
Orange et marron.
J’apprends grâce à kronix que le Dalaï est contesté dans ses positions par ses héritiers réels (et pas métempsychiques), les deux Serge et Bernard, de Guyane.
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24/11/2013
Garcinade.
L’autre jour, de mon exemplaire de « Huis-Clos » » ouvert au travail, ce billet d’absence qui tombe, daté de mars 1994. L’enfer, c'est pas les autres, c’est que j’y sois encore.
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23/11/2013
La balade italienne.
J’ai écrit cette chanson il y a bien longtemps déjà, j’en ai fait cadeau à Eric pour l’album en français que son groupe d’alors voulait réaliser ; la suite, je la raconte souvent, il a composé deux chansons à partir des deux textes que je lui ai donnés, les a proposés au groupe, qui n’en a pas voulu. Dès lors, ces deux chansons sont devenues l’impulsion de « l’Eclaircie », l’album qu’il réalisera seul, de A à Z, dans son home-studio. C’était il y a une petite éternité, le privilège de ceux qui ne comptent pas. Plus récemment, j’ai ressorti ce texte, en tant que tel, sur les réseaux sociaux. Sandro, à qui je dois déjà une « Valse, Claudel » qui fait l’unanimité partout où on l’entend, m’a demandé s’il pouvait s’en emparer. Il l’a longtemps retenue, la chanson, prétextant je ne sais quelle faiblesse là où précisément réside la force du morceau : une belle voix de crooner, une chanson d’amour un peu triste, quelques chiasmes bien sentis et la voilà, la « Balade d’hiver », version ballade.
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