27/11/2013
Une vie qu'on retrouve.
Je sais déjà que l’historien de l’inutile m’avait rappelé le concert des Inoxydables à la Boulang’, un jour de 1991, peut-être (je le laisse me retrouver la date), qui manquait à ma première liste, entamée à la main en 1985, dactylographiée ensuite, jusqu’à ce que j’arrête, je ne sais pour quelles raisons : la liste, l’inventaire, est un excellent exercice autobiographique, plus signifiant que des atermoiements nombrilistes. On émet une information, on ravive un souvenir chez celui qui la lit, dans le même temps, on se souvient de ceux qui nous accompagnaient ce soir-là, de la période de vie dont on pensait alors qu’elle durerait à jamais. Pour ne pas mourir rétroactivement en 2009, j’ai donc recherché, des tickets, des affiches, retrouvé des dates sur Internet. J’ai fouillé cette drôle de mémoire numérique qui fait qu’une photo, un bout de vidéo, un album sur l’ordinateur, tout cela ramène des indications très précises et fait que la mémoire, déjà, n’est plus tout à fait de la mémoire. Il n’empêche, j’ai dû en oublier pas mal, parce qu’il y a des trous conséquents, des mois passés sans concerts, ce qui m’arrive rarement, même si je ne suis pas un de ces acharnés – j’en connais – qui passent leur vie dans les salles, à voir les artistes tant qu’ils sont vivants. C’est justement parce qu’il me semble que j’y vais raisonnablement que ce chiffre de 283 concerts me paraît démentiel. On trouve de tout, comme à la Samaritaine, des toutes petites salles et des stades démesurés, des groupes inconnus, locaux, et des vedettes à paillettes. Beaucoup plus de chanson française que du reste, par contre. Il faut dire que tous ces mots en moi, je le leur dois pour quelques-uns d’entre eux, j’en donne à quelques autres. C’est une vie reconstituée, certainement pas – Dieu me tripote - la liste de mes envies.
17:28 Publié dans Blog | Lien permanent
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