31/01/2012
Mozart, c'est nul!
"A part la musique du film", disait la Agrippine de Brétécher. Je suis soumis aux mêmes interrogations, dans les différentes sphères de mon existence : comment convaincre de la nécessité d’un texte ou d’une musique ? N’y a-t-il pas quelque chose de dépassé dans ce rapport à l’œuvre, au travail réalisé, dans cette société de l’immédiateté ? Que valent les chefs-d’œuvre, d’ailleurs, quand si peu de personnes en connaissent et l’existence et les codes suivant lesquels ils ont accédé à ce titre et par là-même, à la postérité ? Que vaut le roman que j’essaie d’écrire face à la vague des Intouchables (sale période, on commence Indigné, on finit Intouchable !) ? Que restera-t-il de tout ça, en somme...
L’autre jour, une polémique est née sur FB, à propos du livre numérique. Une jeune femme dont le premier roman va être publié via ce mode s’inquiétait de savoir si elle serait lue ou pas. Ont suivi bon nombre d’arguments, valables quand ils n’étaient pas véhéments, ou énoncés pour de mauvaises raisons : l’édité qui conteste à autrui le droit de l’être différemment qu'il le fut. Dans le même temps, mon (petit) éditeur me dit lui qu’il ne survivrait pas à la copie librement distribuée (ce qu’on appelle faussement le piratage) et que déjà, des intermédiaires s’imposent pour assurer la distribution numérique. Et moi, qui vais consulter les sites d’édition de ce genre, je n’y trouve jusque là – mais sans doute ai-je été mal orienté… - que des extraits dont je ne peux que dire qu’ils ont été mal relus… Qui croire, dans ces cas-là, sinon ceux qui savent déjà que l’abandon du papier, c’est, paradoxe, l’abandon de la diversité pour le très grand nombre, incontrôlable. Bref, j’ai l’impression d’écoper dans tous les sens et de retenir le XX° siècle avec l’énergie du désespoir, moi qui l'ai si peu connu, en tant qu'auteur.
19:37 Publié dans Blog | Lien permanent
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