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Rechercher : Didier le Bras

Le Bras armé de Jean-Louis Murat.

DLB.jpgJe suis extrêmement triste d’apprendre la disparition de Didier Le Bras, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’on parle là d’un homme exquis – ce qui ne permet jamais d’échapper à la mort, néanmoins – que je n’ai jamais rencontré mais avec qui j’ai échangé par le biais des réseaux sociaux, d’abord publiquement puis, souvent, en messages privés. Ensuite parce que j’ai découvert, sous un langage délicieusement suranné, un homme profondément marqué par son enfance paysanne, assez dure à ce que j’ai cru comprendre, partagé à égale distance entre deux passions. Le football, en éducateur, dont il dénonçait les dérives individualistes et vénales dans un livre paru récemment : « Foot passion, foot prison », dont il continuait, inlassablement, à enseigner les valeurs collectives et sociétales au Stade Rennais et ailleurs, dans sa Bretagne natale ; Jean-Louis Murat ensuite, une passion que nous partagions, et pour lequel il a entrepris un travail remarquable de somme : son blog – partagé en sept sections ! – est une véritable exégèse du travail de l’Auvergnat, et c’est là que le sujet s’impose de lui-même : que faire d’une telle œuvre, numérique, publique, quand son auteur a disparu ? Quel éditeur – je crois qu’il y avait deux ouvrages en perspective, je ne sais pas s’il les a terminés – prendra le pari (risqué) de la rendre accessible, définitive, historique ? A chaque fois que nous nous écrivions, Didier Le Bras vantait ma qualité littéraire, l’associait à une intransigeance qu’il retrouvait dans les nombreux conflits – j’aime un peu ça, aussi – que j’ai parfois eus avec quelques membres de la Muratie, ces ayatollahs de l’adoration et de l’exclusivité. Il montrait un respect énorme de l’enseignement, des valeurs de transmission et de respect qu’il représentait pour lui et qu’il appliquait, à son échelle, avec « ses petits », comme il les appelait. Le Bras & Murat, c’est un travail commun monumental, sans qu’ils se soient jamais rencontrés, je crois, ou alors avec la discrétion qui leur sied à tous les deux. Murat est orphelin, aujourd’hui, et nous le sommes tous un peu avec lui. La question de son travail – digne d’une thèse d’Etat, entre philologie, topologie, discophilie – reste posée. Je ne connais personne qui ait cette force de travail, de patience et d’abnégation. Tout l’inverse de quelques autres qui gravitent autour du Berger de Chamablanc. Farewell, Didier ! J’aurais aimé te rencontrer.

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07/08/2018 | Lien permanent

Gros bras.

On pourra toujours ergoter: le seul révélateur de la culture, c'est le déménagement.

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03/04/2014 | Lien permanent

Murat & I.

Capture d’écran 2015-07-31 à 23.22.07.pngDidier Le Bras, grand spécialiste de la geste muratienne, a entrepris depuis des années un travail considérable sur l'oeuvre de l'Auvergnat capital: c'est sur son blog, aux multiples antiennes, qu'il a décidé, récemment, de donner la parole à ceux qui, comme lui, mais pas forcément pour les mêmes raisons, aiment Jean-Louis Murat. J'ai, d'une traite, de ma plume "acerbe quand il le faut", participé à ce projet avec joie. 

 

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01/08/2015 | Lien permanent

La notion de la dévotion.

Obsédante chanson sur le couple que ce « Pour être deux », de Rose, une artiste à qui je dois mon « Ciao Bella » - qui ressortira sous une forme musicale l’année prochaine – à qui je l’ai emprunté, pour être plus juste. Et idéale façon pour moi de reprendre mes chroniques muratiennes, moi qui ai été privé de ses concerts cette année, parce qu’on n’a pas su se croiser, parce que le « Babel » tant attendu n’a pas sur moi l’effet qu’il semble avoir eu sur certains journalistes dont on se demande si, par effet miroir, ils ne cherchent pas à plaire à Murat plutôt que l’inverse. Et voilà que le bougnat accepte de chanter en duo avec une femme issue de la « variété », qui plus est une chanson qu’il n’a pas écrite. Parce que, selon ses dires rapportés par Didier le Bras, il a trouvé le texte d’une justesse absolue (en ses termes « pas niais pour une gonzesse », il y a de la volupté dans le fait de se faire détester), si juste qu’il n’a pas vu comment il aurait pu ne pas le faire. Si tant est qu’on m’aime… Vingt-quatre ans après le duo avec Mylène Farmer que certains ayatollahs de la Muratie ne lui o

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17/06/2015 | Lien permanent

Murat & I (4/10)

murat paysan.jpegUn jour, le génial et regretté (aussi) Didier Le Bras, le plus grand exégète de Murat, m’a demandé pour son blog protéiforme les dix chansons* que je sélectionnerais de l’Auvergnat. Un vrai casse-tête, une liste que je ne retrouve pas et que, de toute manière, je changerais aujourd’hui, et d’heure en heure. Mon décalogue chronique, là, n’a pas non plus valeur de sélection, même si quelques-uns figureront dans mon Panthéon. Mais « l’almanach amoureux » est peut-être un des plus beaux textes de Murat, tant il rend hommage à sa culture profonde et ancestrale, au continuum paysan qu’on retrouve dans les proverbes liés aux plantations, aux floraisons, aux précipitations, à toutes les manifestations de la Nature et de ses éléments. Une étude précise et linéaire du calendrier telle qu’on l’entendait de la bouche des anciens, à laquelle il rajoute sa déclaration à Mademoiselle – sa douce amie- ce mot qu’on veut abolir, maintenant. La St Martin, la St Médard, la St André, la St Michel ponctuent cette énonciation cyclique qui s’apparente, dit-il, à une vie, complète. Il y a quelques miaulements, des bruits d’oiseaux – comme d’habitude chez Murat – la voix est suave et l’orchestration très classique, presque naturaliste puisqu’il s’agit ici d’exprimer un bon sens intemporel. Une ballade, un rondeau, un virelai ? C’est sans doute le morceau le plus médiéval du troubadour, histoire de justifier un des clichés véhiculés. On y retrouve, sous les beaux atours, la crainte de la perte et de la mort, l’idée qu’il faut travailler, littéralement, à sa survie (fainéants peuvent s’aller pendre), ou la justifier par le labeur, c’est selon. Murat y a mis tout ce qu’il a appris en tant qu’homme qui cultive la terre, tout ce qu’on lui a transmis. Sans doute s’est-il inspiré des Proverbes et dictons rimés de l'Anjou d’Aimé de Soland, qui reprend les dictons relatifs aux mois, paru au milieu du XIXe siècle. En juin, c’est le trop de pluie, dit-il, qui rend le paysan chagrin. Gageons qu’en ce juin de cette année, les paysans du Mont Sans Souci ont d’autres raisons de se morfondre. En silence.

* à l'instant T et au débotté : "le lien défait", "Plus vu de femmes", "A Woman on my mind", "la fin du parcours", "la chanson de Dolorès", "Aimer", "l'amour qui passe", "Sentiment nouveau",  "Maîtresse" & "En amour". Revenez dans une heure, j'en aurai dix autres.

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03/06/2023 | Lien permanent

Négatif.

Image 11.png"Quartiers livres", une émission de Lyon 1ère. Didier Rougeyron et Romain Vachoux, du "Tramway". C'est enregistré dans la librairie On parle de "la partie de cache-cache", en deuxième partie d'émission (à 3'24). Romain en dit du bien, ce n'est pas la première fois; le journaliste a l'air dubitatif mais ce n'est pas grave : "négatif et acéré", je prends.

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17/03/2011 | Lien permanent

Les jardins d'Ellington.

C’est la trace numérisée d’une époque qui n’existe plus et dont on se demande si on l’a vécue. Si ça a été possible, un jour, de se contenter de ça, de s’en réjouir, qui plus est. Un enregistrement « pirate », comme on le disait, capté au walkman pendant le concert, avec les micros le long de la manche et les bras en l’air le plus souvent possible. Je ne m’y suis jamais risqué, mais je suis rentré, pas à pas, dans le réseau de ceux qui connaissaient ceux qui le faisaient. Il fallait montrer patte blanche, supporter le regard inquisiteur de celui qui pouvait demander à l’entremetteur qui on était, en notre présence. Histoire que les trésors ne passent pas entre n’importe quelles mains. Ou au risque, une fois la copie de la K7 obtenue, de voir l’enregistrement coupé d’une seconde (la touche pause en même temps que le REC) trois ou quatre fois par morceau. Ou seulement – c’était pire – sur le morceau-phare, celui dont on rêvait d’avoir une version live, ne serait-ce que pour reproduire le phénomène Quoi ? Tu ne l’as pas ? Je ne sais pas si je peux te la passer (la K7). Mon fournisseur de l’époque s’appelait Laurent Huchard, il animait une émission branchée sur une radio libre qui s’appelait « Trans-Europ Express », si ma mémoire est bonne. C’est lui qui m’a concédé l’enregistrement du concert de Aurelia Kreit aux 24 heures de l’INSA, le 16 mai 1987, sous une espèce de chapiteau immense dont on ne peut pas dire qu’il favorisait la prise de son, mais rien de ça n’était grave, à l’époque. Pas plus que l’état dans lequel on a vécu le concert, les allumés Kakous en 1ère partie, leur satire du « Nouveau gouvernement » (de cohabitation), leur version pornographique de « Comme un ouragan »… Ce qui reste, c’est le souvenir d’une chanson particulière, que le jeune choriste de l’époque a chantée en lead singer, pour la première fois. Sans reléguer personne, laissant juste augurer une association de voix qui mettra plusieurs décennies pour exister sur disque – ceux qu’Aurelia n’a pas enregistrés – et qui s’avère pour moi une vision de la perfection. La qualité de l’enregistrement (Best l’aura, dans ses petites annonces à la fin, noté à 1 sur 5) ne permet pas de savoir quelle est la phrase que rajoute la deuxième voix, mais elle nous rappelle que le petit jeune était déjà un client. Pas si jeune que ça par ailleurs puisque de l’âge du chanteur, rappelleront-ils de concert bien des années après… C’était l’époque des Jardins d’Ellington, une chanson naïve qui ne m’a jamais quitté mais que seuls les avertis pouvaient écouter chez eux, au casque, avec les mousses qui s’en allaient. C’est Muriel au violon, la voix de Raphaêlle, la surprise d’entendre Stéphane laisser traîner la voix sur soleil, Tito ajouter une ligne en anglais, la guitare de Didier  - des proches que je n'ai jamais connus - que le son saturé ne permet presque pas d’entendre, c’est la frappe de Gigi, c’est un break celte ponctué de « Ouh Ouh » que personne n’utiliserait plus, maintenant, sauf dans « Waterloo Station », c’est un refrain entêtant et festif, une époque absolument révolue dont on sait pourtant qu’elle réapparaîtra, sans lendemain, le 28 septembre, en même temps que « le cœur en croix ». Que tout le monde pouvait – et pourra – écouter librement, sans passer par un dealer de rêves et de pirates.

 

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16/03/2019 | Lien permanent

La chanson de Dolorès.

IMG_3330.jpgIl y a la brutalité de l’annonce, les larmes qui montent à la terrasse d’un café, un départ précipité pour encaisser. Se dire qu’un monde sans Jean-Louis Murat commence aujourd’hui, dès maintenant. Et que celui avec était quand même nettement mieux, même si on a souffert avec lui, s’il a trouvé les mots pour nous, et si cette relation était privilégiée à chacun : j’ai toujours détesté les appropriations d’artiste, et trouvé ridicules ceux qui se revendiquent comme ses plus grands fans, créant une communauté que j’ai perçue comme grotesque, en permanence. Et finalement plus éloignée de ce qu’il était et a fait qu’elle ne pourrait l’être, mais rien d’important. Il y aura suffisamment d’indécence – comme à la mort de Didier Le Bras, le plus grand exégète de son travail – pour que j’accorde à ces suiveurs la moindre importance. Aujourd’hui, ce sont autant de personnes – Franck, Malika, Olivier, Éric, Françoise, Christophe… - que d’existences qui sont bouleversées, tellement les chansons de JLM les ont rythmées, ont conditionné les choix qu’ils ont faits, les routes qu’ils se sont tracées. Avec la certitude de n’appartenir, comme lui, à aucun troupeau (le mot n’est pas choisi au hasard), aucun entertainment dirait-on aujourd’hui. Lui s’en foutait, de ses montagnes au-dessus de Clermont, il s’occupait des vaches et terminait un autre de ses quelques trente albums : il avait appris, après les fastes, à bien s’entourer, produire lui-même, enregistrer à la maison. Pas en plein air, comme il y a trente ans, quand il a commencé à tourner, quand il est passé au Transbordeur avec la B.O d’un film qui n’a jamais existé. Depuis trente ans, à vingt-deux reprises, j’avais rendez-vous avec lui et à chaque fois, c’était réussi, même quand c’était raté : c’est justement parce qu’il ne fallait s’attendre à rien que ça fonctionnait, quand il le voulait. Quand la magie opérait et qu’il était capable d’envoyer des bisous au public – c’était plutôt rare – et de lui dire qu’il l’aimait. Murat, c’est l’allégorie du parcours atypique et de l’indépendance, même s’il n’avait pas vu les choses comme ça, initialement. Ce sont les années sombres de grands questionnements, les premiers cds gravés (à l’ENS de Lyon !) des inédits dont il inondait la toile, les deux éditions de Murat en plein air, son premier 45t, qui annonçait la couleur : « Suicidez-vous, le peuple est mort ». À titre imbécile et personnel, c’est un message de lui pour me féliciter de « Tébessa » et de l'article qui a lancé ce blog et m’a permis de rencontrer Bougnat (l’autre). Lui qui détestait les journalistes avait beaucoup aimé le fait que je n’en fusse pas un. Murat, c’est ma jeunesse et celle de ceux de mon âge, qui ont fini par ne plus reconnaître, dans un curieux déni, les quinze-vingt ans qui nous séparaient lui et nous. Qui font que, l’âge avançant, on perd de plus en plus de personnes qu’on admire, vient de me glisser un ami, programmateur, qui dit qu’en le voyant récemment, il a eu comme un pressentiment. Comme si un monde sans Murat pouvait s’annoncer. Des endimanchées qui quittaient la salle avant qu’il les reprenne au concert du domaine d’O. après lequel Christine m’a remercié de l’avoir réconciliée avec lui, il s’est passé vingt-neuf ans, dont près de quinze de concerts chroniqués, souvent dans la foulée, comme s’il fallait que je convainque – ça a été l’histoire de sa vie – qu’il se passait des choses fascinantes derrière le mythe et l’image bourrue. Je pense à sa famille, celle d’avant, celle d’aujourd’hui, aux paysans du coin qui ont perdu l’un d’eux. Aux anonymes, jamais à ceux qui revendiquent, ou se croient les héritiers. On n’écrit pas sur Murat sans en renvoyer quelques-uns dans leurs 22m. Il l’aurait fait, lui, ou envoyé un de ses guitaristes – mort aussi – dire à l’un de ses thuriféraires qu’il ferait mieux de s’inventer une vie plutôt que de s’accaparer la sienne… Murat n’est plus là, et c’est éminemment triste : tout me paraît vulgaire.

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25/05/2023 | Lien permanent

Chroniques d'un départ (7).

Puis arrive le moment où la ville devient la ville d’avant, où la perspective, le bras du Rhône renvoient à des étapes toujours vives mais comme détachées, de votre histoire et de votre incarnation.

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06/06/2015 | Lien permanent

Etre amoureux de toi pour qu'on s'occupe de moi.

IMG_0395.jpgCe blog n’a pas vocation à se spécialiser dans l’information et la promotion de Jean-Louis Murat, j’en connais – et des très bons – qui font ça à merveille. Cependant, au sortir du deuxième concert de sa tournée Grand lièvre, un album que je chroniquais le jour de sa sortie, je dois dire ici mon enthousiasme, et celui de ceux qui m’y ont accompagné. Rarement l’auvergnat ne m’a paru aussi à l’aise sur scène qu’aujourd’hui, aussi bien dans son jeu et, dois-je dire, aussi bien accompagné. Pourtant, j’avais souligné, l’année dernière encore, l’importance de Denis Clavaizolles dans le dispositif muratien, mais des choix ont été faits, et pas forcément du côté que l’on croit. Le clavier des premières années du côté de chez Zaz, c’est avec un autre clavier dont je n’ai pas compris s’il s’agissait de Slim Batteux, qui a enregistré le disque, ou d’un autre embauché pour la tournée, que le concert commence. En tout cas, ce sont les morceaux qui tournent, avec une option, outre les chœurs, moins omniprésents sur scène que sur galette, accords bien plaqués là où Clavaizolles procède par nappes : ça donne une structure supplémentaire, à mon sens, au morceau et, disons-le tout net, ça encadre davantage le Jean-Louis, ce qui aère son jeu de guitare et ne lui laisse pas les impro interminables doublées de hurlements qu’on a déjà trop entendues sur d’autres tournées. A ce sens, la première heure, hier, dans un Ninkazi bien sonorisé – c’est à souligner – fut dantesque, de par une session rythmique Raynaud/Jimenez au sommet, plus encore sur scène que sur disque, c’est vous dire. Cette rythmique « ronde et carrée à la fois » dira le Dory 4, c’était déjà le support de la tournée du « Cours ordinaire des choses », c’est l’apothéose du Grand Lièvre Tour. Et comme chez Murat, c’est l’exigence qui prime, c’est tout l’album qui y passe dans la première heure, avec un extraordinaire triptyque pour commencer : « Qu’est-ce que ça veut dire ? », « sans pitié pour le cheval » et ce formidable « Rémi est mort ainsi », avec ce vers pour lequel je me damnerais : « dans l’air des montagnes, entends-tu l’hallali ? », les chœurs qui suivent… Un "mousse noire" supérieur aux deux dernières tournées. Même les morceaux qui me semblaient plus faibles, comme « le champion espagnol » ou "la lettre de la Pampa" se mettent au diapason. Et que dire de ces singles qui se supportent eux-mêmes, "les rouges souliers" dont les premières mesures, irrésistiblement, renvoient au "Cheyenne Autumn", et  "Il faut vendre les prés", à l'orgue Hammond presque dansant, au bout du paradoxe ? La limite n’a pas été franchie, il n’y aura pas d’autodestruction, le concert sera bon jusqu’au bout, dans mon top 2 sur la quinzaine vécue, après l’inatteignable Salle Rameau et ses « lien défait », « Troupeau » et « je veux te garder près de moi ».

Moins d’effets que sur le disque, une formation neilyoungeste qui lui sied à merveille, tous resserrés à observer le patron donner la mesure, un son et lumière qui éclate jusqu’aux ingé-sons à la console qui s’en donnent à cœur joie, le concert a commencé fort et, à mon sens, n’a baissé qu’en rappel, du moins sur les deux premiers, un « Alcaline » emprunté à Bashung qui n’a rien apporté et un « Voyageurs perdus » qui retient un peu son souffle avant qu’un « Jim » réorchestré pour le clavier n’emporte le tout, avant un dantesque (pléonasme) « Jour du jaguar ».

Je sais que les muratiens guettent chacun des signes qu’il donne. Qu’il n’ait rien dit du concert ne leur a pas suffi : pour certains, il y a eu trop d’ironie dans la gestion du public, voire dans la présentation des musiciens. Pour d’autres, qu’il n’ait rien dit relève justement du je-m’en-foutisme. Moi qui connais mon Murat et qui, alternativement, m’amuse et me désole de ses sorties médiatiques, je sais que ses baisers de départ ne sont jamais dispensés en vain. Je ne suis pas allé le trouver à la sortie, en signature, je n’en vois pas l’utilité depuis que je lui ai tout dit. Mais en partant, j’ai eu la chance de serrer la main de Fred Jimenez et de faire un signe de remerciement à Stéphane Reynaud. Plus j’avance dans l’expression de mon art, plus ces signes-là me semblent essentiels. Tant mieux. Bientôt vingt ans que je vais voir Murat en concert ; j’ai appris à la radio, hier, qu’il en avait soixante… Pourtant, aminci, les cheveux courts, j’aurais juré, ce soir, dans la lumière bleutée, retrouver la pochette du « garçon qui maudit les filles ». Si Dieu ou qui que ce soit me prête vie et nonobstant la récession, je serai à Bourgoin, pour le prochain concert. J’y retrouverai Jacques et les autres. Quitte à signer encore des PAL. Bonne nuit.

NB: pour répondre au commentaire matinal de Didier Le Bras et parce que je m'en veux de l'avoir omis, je renvoie tous les amateurs au(x) site(s) de cet homme qui connaît très bien son Murat, également, et qui a la délicatesse de mettre au grand jour sa collection. C'est ici. Merci à lui.

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13/10/2011 | Lien permanent

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